Chapitre 50

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Je rejoins Noah sur le toit terrasse. Il est assis sur la banquette, son ordinateur portable posé sur les genoux. Le petit-déjeuner trône sur la table basse. Une légère brise fait virevolter quelques mèches de ses cheveux. Je reste là quelques secondes à admirer cet homme sublime qui est entré dans ma vie, sans que j'y sois préparée, et dont je ne peux plus me passer.

Comme s'il sentait ma présence, Noah tourne légèrement la tête et croise mon regard. Un sourire apparaît au coin des lèvres et il me fait signe avec son index d'approcher. J'avance lentement en lui souriant. Le soleil est déjà haut dans le ciel et m'offre une magnifique lumière pour regarder la vue sur Paris et la Tour Eiffel.

J'embrasse tendrement Noah et m'installe à ses côtés. Il termine de rédiger un rapport sur un contrat en cours et pose son ordinateur au sol.

— Tu as bien dormi, mon ange ? dit-il en me servant un verre de jus d'orange.

— Très bien, merci. Tu es debout depuis longtemps ? Je ne t'ai pas entendu sortir du lit.

— Je me suis levé vers 10 heures. Tu dormais tellement paisiblement que je n'ai pas eu le cœur de te réveiller.

— Eh bien !... Je ne me savais pas capable de dormir autant. Jusqu'à aujourd'hui, je crois que je ne m'étais jamais levée après 9 heures du matin, même après être sortie en boîte de nuit jusqu'au petit matin, avoué-je en prenant le verre de jus d'orange et le portant à mes lèvres.

— J'ai vraiment bien fait de te laisser dormir, alors, ma chérie.

Nous prenons notre petit-déjeuner, dans un silence détendu, profitant de cette belle journée ensoleillée. Nous apprenons encore à nous connaître. Noah me raconte quelques anecdotes sur son enfance et ses débuts de designer. Je lui confie quelques souvenirs avec mes parents et mon frère. J'ai l'intime conviction que la jeune Cassandra maussade qui jouait un rôle au boulot n'existe plus. Une nouvelle Cassandra prend forme petit à petit, tel un phoenix qui renaît de ses cendres...

*

* *

Nous décidons de passer le reste de la journée ensemble. Noah me propose d'aller nous balader à quelques rues de là, dans le Jardin de Ranelagh. Nous marchons, main dans la main, dans les rues de Paris et arrivons rapidement au Jardin. Nous suivons le chemin, entouré d'arbres centenaires et de pelouse. Assis sur un banc, un couple de personnes âgées se tient la main, surveillant leurs petits-enfants dans l'aire de jeux. Des jeunes travaillent allongés dans l'herbe grâce à la connexion Wifi. Plusieurs statues décorent le parc dont une représentant La Fontaine. J'ai l'impression d'être à nouveau à Central Park avec Noah, cette balade me rappelant étrangement nos promenades new-yorkaises.

Noah achète des crêpes et une bouteille d'eau dans un petit kiosque, et nous nous asseyons sur un banc à l'ombre d'un arbre. Nous nous mettons à parler du travail. Demain nous avons une importante réunion afin de mettre en place le projet Kent. Nous allons passer beaucoup de temps ensemble, au milieu de nombreux employés. Il va falloir que nous fassions attention à ne pas laisser transparaître nos sentiments.

Car oui, il n'est pas seulement question d'une attirance physique entre nous, cela va bien au-delà de ça. Nous avons une profonde connexion, comme si nos âmes étaient étroitement liées. Et plus nous passons du temps ensemble, plus je tombe amoureuse de lui.

— À quoi penses-tu, ma chérie ? Tu n'étais plus vraiment avec moi.

— Je me demandais... hésité-je un instant.

— Oui ? dit-il en sondant mon regard, comme il le fait si souvent.

— Comment va-t-on faire pour que les autres ne s'aperçoivent de rien, au sujet de nous deux ?

— Nous avons déjà eu cette conversation à New-York, mon ange. As-tu un doute nous concernant ?

— Non, non, pas du tout, m'empressé-je de répondre, ne voulant qu'il interprète mes propos de travers.

— Alors, qu'y a-t-il, Cassandra ? Est-ce lié à ce que Cathy t'a raconté la dernière fois ?

— Non, rassures-toi, Noah. Je me disais juste qu'il allait être difficile de cacher nos sentiments. Les gens vont obligatoirement s'en apercevoir.

Les yeux de Noah étincellent et son sourire malicieux est encore plus grand que d'habitude. Je ne comprends pas sa réaction et le regarde, interloquée. Il remet en place une mèche de mes cheveux et caresse mon visage comme s'il était la chose la plus précieuse qu'il ait jamais touchée. Je ne comprends pas son changement d'attitude, mais mon corps entier réagit à son regard brûlant et à cette tendre caresse.

Il fait glisser ses doigts le long de mon cou, sa main se faufile sous mes cheveux et caresse ma nuque avant de m'attirer vers lui et de m'embrasser passionnément, oubliant, l'espace d'un instant, que nous ne sommes pas seuls, mais au beau mileu d'un parc. Mon Dieu ! Vais-je toujours ressentir cette sensation quand ses lèvres se posent sur les miennes ?

Il s'écarte lentement de mon visage et me sourit, me laissant ébranlée par la force de ce baiser.

— J'aime quand tu parles de sentiments, mon ange. Je ne sais pas comment encore les définir, mais il est évident qu'ils ne vont pas être faciles à dissimuler. J'avais déjà du mal à masquer mon attirance pour toi sans même te fréquenter... Cela va être une véritable torture de passer tout ce temps ensemble sans pouvoir te toucher.

Je laisse échapper un rire léger et lui effleure les lèvres d'un rapide baiser. Il trouve tellement les mots justes, il est si... Tout !

— Je ne sais pas non plus si je serai en mesure de les masquer. Mais je n'ai pas envie que les gens s'imaginent des choses, comme l'a déjà insinué Cathy.

— Nous verrons bien comment cela va se passer. Je suis certain que nous saurons faire face à la situation quand elle se présentera.

— Comment fais-tu pour en être si sûr ?

— Je te l'ai déjà dit, Cassandra, j'ai foi en nous.

Nous restons assis sur le banc en nous regardant tendrement, les mots étant devenus superflus. Puis, nous terminons notre balade et récupérons mon sac à l'appartement de Noah avant que celui-ci me ramène chez moi.

Noah trouve une place devant l'entrée de mon immeuble et sort en même temps que moi de la voiture. Nous avançons main dans la main jusqu'au hall. Noah s'apprête à saisir la poignée de la porte quand celle-ci s'ouvre, nous laissant nez-à-nez avec mon frère, qui regarde nos mains enlacées, puis Noah, d'un mauvais œil.

Je n'avais pas prévu de présenter Noah à Mattéo pour le moment. Je voulais prendre le temps de savoir où allait nous mener notre histoire. Visiblement, la question ne se pose plus ! Comment mon frère va-t-il prendre ma relation naissante avec mon patron ?

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 07, 2015 ⏰

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