Aujourd'hui, c'est Lars la star du jour. Il a fini toutes ses qualifications, tous ses entraînements, et il se lance dans la compétition. Je ne comprends pas la moitié de ce qu'il se passe parce que, depuis les gradins des Invalides, on ne comprend rien à ce que disent les commentateurs. Quin et moi observons alors les matchs s'enchaîner. De ce que j'ai perçu, c'est le même principe que pour l'escrime : des trentes-deuxièmes de finale jusqu'à la finale. La journée commence aux huitièmes de finale, dès neuf heures et demie du matin. Le thermos de café à la main, je me concentre pour suivre les flèches de Lars.
Debout, dans la lumière déjà bien haute, il semble sûr de lui. Son dos est droit, je ne connais pas le matériel généralement utilisé dans les compétitions, mais l'arc de Lars semble bien plus simple que celui de ses concurrents. J'ai presque envie de demander si les règles ne sont pas truquées. Mais l'attitude de mon ami m'en empêche. Il semble détendu, se tient droit et attend le bon moment. Il laisse toujours quelques secondes avant de lâcher la corde et de faire filer la flèche. Et il s'en sort bien. Il remporte son match contre le britannique et passe en quart de finale. On profite de ce moment pour discuter avec lui, il se repose mais un sourire barre ses lèvres quand il nous aperçoit.
— Je vous avais dis que c'était pas la peine de venir !
— Eh, ça nous fait plaisir ! J'avais jamais regardé de tir à l'arc avant, c'est génial.
— Je suis content si ça te plaît.
— J'ai aucune idée du niveau par rapport au tiens, avoué-je en grimaçant. Tu vises quelle médaille ?
— Je m'en fous, je m'éclate. Je veux aller le plus loin possible pour continuer à tirer mais c'est tout.
— Donc tu vises l'or, s'amuse Quin.
— Non, je vise la finale mais pas pour le métal. C'est juste... je sais pas, l'ambiance est incroyable et ça me fait très plaisir de tirer ici.
C'est fou de voir la différence flagrante entre Quin et Lars. Ce besoin de gagner que Quin a cultivé et auquel il s'accroche, et cette envie de profiter dans laquelle Lars se noie bien volontiers.
— J'espère que t'ira le plus loin possible. Il y a quelqu'un qui t'effraie ?
— Les deux coréens sont incroyables, et l'américain aussi.
— Brian est bon, appuie Quin.
— Tu le connais ?
— Ouais, il était déjà là lors de mes premiers JO et c'est globalement le meilleurs américain en tir à l'arc. Il est vraiment sympa en plus.
— Ouais, je l'aime bien, appuie Lars. Mais je n'aurais aucune pitié.
— Si vous gagnez vos matchs normalement vous vous affronterez en...
— Demi-finale. Brian est un pote, on a déjà vu ça. On va s'éclater.
Bien vite, Lars nous abandonne pour retourner dans la zone des compétiteurs et nous rejoignons nos places. Lars avance dans le tableau avec une aisance qui m'impressionne. On a l'impression qu'il laisse ses adversaires sur le carreaux, mais il n'est pas le seul. Brian, l'américain, Wu Sung-Soo et Chi Tae-Yeon, les deux coréens, me donnent la même impression.
Les demi-finales sont impressionnantes. Peu de flèches sont loupées, mais Chi Tae-Yeon est éliminé par son compatriote lors de la dernière flèche qui devait les départager. De son côté, Brian s'est loupé une fois dans le dernier set, ce qui à permis à Lars de l'emporter d'un point.
La finale nous met sous pression mais, je crois que le sourire de Lars est tout ce qui rayonne. J'aimerai qu'il emporte cette médaille d'or, il le mérite. Mais je suis heureux pour lui parce qu'il a atteint son objectif. Je sais qu'on joue tous pour gagner, mais j'aime l'idée que Lars ne sera pas déçu quoi qu'il arrive.

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International Love | A Paris 2024 Olympic Games' romance (FR)
عاطفيةLothaire Langlet est un jeune adulte français de 21 ans qui participe pour la première fois de sa carrière sportive aux Jeux Olympiques. Sa chance, c'est qu'en 2024 ces JO sont organisés à Paris, capitale de son pays natal. Lui brille en escrime mai...