L'alarme

Le baiser

Point de vue de Victoria:

"Tu es ma princesse"

Cette phrase tourne en boucle dans ma tête depuis cinq minute. Se pourrait-il qu'Anton, l'homme qui m'a enlevé, m'a étranglé à plusieurs reprises, ne me donne pas de nouvelles pendant plusieurs jours, a torturé Rayan sous mes yeux et j'en passe, se soit attaché à moi? Ça parrait insensé et pourtant... ça fait cinq minutes qu'il est monté pour commander à manger et faire partir ses amis. Il veut qu'on passe la soirée à deux pour pouvoir parler et je cite "repartir sur de bonnes bases" . Je crois que les bonnes bases sont ratées depuis pas mal de temps, mais bon.

-Bisous Vic! Me crit Meg avant d'être poussée dehors par Anton.

-J'ai cru qu'elle n'allait jamais partir! Se lamente t-il une fois la porte refermée.

Moi aussi j'ai cru et je ne sais pas si je voulais qu'ils restent ou si je voulais passer cette soirée en tête à tête...

Il se rapproche de moi, s'assied sur le canapé du salon dans lequel je suis et plante ses yeux dans le miens.

-Tu voulais me parler princesse?

Point de vue d'Anton:

-Tu voulais me parler princesse? Dis-je avec un sourire charmeur.

Elle me fixe, on dirait qu'elle cherche à me décrypter. Je n'avais jamais remarqué mais ses yeux sont magnifiques. Ils sont bleus et gris avec une multitude de petits traits qui les rendent uniques, ils pétillent. C'est magnifique. Bref, depuis quand je m'extasie devant une femme?! Jamais! Ça ne me ressemble pas...

-Hum hum! Tu es toujours avec moi Anton? Me demande t-elle.

-Oui, je t'écoute.

-J'ai besoin que tu me donnes des repères.

-Et quels repères veux-tu?

-Pourquoi je suis là Anton?

-Parce que mon père veut que je me marie.

-Et la vrai version?

-Qu'est-ce qui te dit que ce n'est pas la vrai version?

-Anton s'il te plaît je ne te demande qu'une chose, la vérité.

-Aucune femme de Salernoï ne me plaît et j'ai connu, lorsque j'étais enfant une Française. J'ai décidé d'aller dans un lycée de France pour m'en trouver une. Je ne sais pas vraiment pourquoi mais j'avais l'impression que la femme qu'il me fallait se trouvait en France.

-Pourquoi moi?

-Je suis rentrée dans plusieurs classes mais tout le monde se cachait, personne n'osais me regarder, personne sauf toi. Tu m'as regardé droit dans les yeux tu es la seule de ton lycée mais aussi de ce pays à oser me tenir tête. C'est pour ça que je t'ai emmené.

-... je ne sais pas quoi dire. Et pourquoi avoir pris ma classe?

-L'histoire de Salernoï est compliqué comme je te l'ai dit et depuis la 3ème guerre mondiale le taux de natalité est de plus en plus faible. Ce pays a besoin d'habitants et ta classe est parfaite pour aider à la procréation.

-Je vois. Mais... Anton tu... tu es en train de détruire leurs vies, tu en as conscience ?

-Oui, je sais que ça doit être dur de quitter sa nation et sa famille mais ils auront une nouvelle vie ici Victoria. Comme toi.

-Oui.

-Ça te dérange d'être ici avec moi? Lui demandai-je.

Point de vue de Victoria:

-Ça te dérange d'être ici avec moi?

Qu'est-ce que je suis censée répondre à cette question?! J'aime être ici et en même temps je déteste. Je me suis habitué à ce lieu, aux domestiques, aux amis d'Anton et, malgré moi, à Anton lui même. Mais j'ai eu beaucoup de mal au début. Si je dis que ça ne me dérange pas va t-il croire que je l'aime ? Est-ce que je l'aime d'ailleurs ?

-Je ne sais pas Anton. Au début, je ne pensais qu'à une chose: rentrer. Mais maintenant je ne sais plus. Je me suis habitué je crois.

-Habitué au lieu?

-Oui entre autre.

-Habitué à moi princesse ? Dit-il en me fixant droit dans les yeux.

Il s'approche alors de moi, un sourire vainqueur aux lèvres. Son visage est de plus en plus proche du miens. Il continue de s'avancer.

-Alors Victoria ? Je fais parti de tes repères?

Son visage est collé au mien. Je n'arrive pas à réfléchir normalement. Mon cœur s'emballe. Je crois que j'ai coupé ma respiration. Il se rapproche encore. Je sais que je ne devrais pas mais à ce moment précis je meurs d'envie qu'il pose ses lèvres sur les miennes. Il me regarde, ses yeux pétillent et me scrutent. Ils descendent sur mes lèvres.

-Je te veux Victoria. Dit-il en m'embrassant.