Chapitre 14 : Fureur

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Chapitre 14 : fureur

A bord du Marion Dufresne

Dans la cabine qui leur tenait de salle de debriefing, Marine explosa. Elle avait été particulièrement calme lors du vol de retour vers le Marion Dufresne. Trop calme. Un faux calme qui n'attendait qu'à se transformer en tempête le moment voulu. Et c'est exactement ce qui se passait à ce moment précis.

« Bordel ! C'est quoi ce délire ? Cria-t-elle. Vous m'embarquez pour une mission d'expertise scientifique à l'autre bout du monde et je manque de me faire kidnapper ???

- Nous en sommes désolés, Docteur Lem... Commença le Commandant Dubois

- Je n'en ai rien à faire que vous soyez désolé. Continua-t-elle. Vous m'avez mis dans une situation de danger. Autant je peux gérer des virus mortels, autant si on ne me prévient pas des autres dangers, comment voulez-vous que je réagisse ? »

Les deux hommes se fixaient leurs deux pieds comme deux enfants qui se faisaient réprimander.

« Docteur Lemaire. Reprit le Commandant. C'est tout à fait vrai que nous n'avons pas été parfaitement honnêtes avec vous.

- Pas parfaitement ? Mais vous vous foutez vraiment de moi ou quoi ? S'exclama la jeune femme. Vous m'avez parlé d'une mission technique secrète, pas de me retrouver entre les feux croisés d'espions ou de je-ne-sais-qui. »

Pendant que le Commandant prenait deux secondes pour formuler une phrase d'apaisement, le Major Martinez s'adressa à lui :

« Commandant, je vous avais dit qu'amener une civile était tout sauf une bonne idée. »

Cette simple phrase décupla la fureur de Marine. Elle se tourna vers le Major avec une fureur froide. Elle ne cria pas mais déclara très distinctement :

« Alors vous, vous n'avez rien à dire. J'ai bien vu vos réticences à travailler avec moi depuis le début. Le fait est que vous m'avez embarqué jusqu'ici. Donc soit vous respectez mon travail et ma personne, soit vous vous tirez. C'est clair ?

- Major Martinez, Reprit le Commandant, je pense qu'il serait bon que vous alliez faire un tour quelques minutes. »

Le militaire ne desserra pas la mâchoire, claqua ses talons et sortit de la pièce, visiblement agacé.

« Veuillez pardonner le Major Martinez, tenta le Commandant Dubois. C'est un bon élément mais il n'a vraiment pas l'habitude de travailler avec des civils. Il n'est pas méchant et n'a rien contre vous. C'est juste qu'il considère qu'on est sorti des processus usuels.

- Cela n'excuse pas son attitude froide et condescendante. Répliqua froidement Marine.

- Tout à fait. Mais à sa décharge, la sociabilité n'est pas son point fort. C'est en parti pour ça qu'il a été recruté et entraîné. C'est un solitaire et je pense qu'il ne vous comprend pas forcément. »

Le Commandant briefa davantage Marine des tenants et aboutissants de la mission. L'Etat français avait reçu des menaces d'une organisation qui réclamait une meilleure protection de l'environnement. L'association avait menacé de décimer une base française et peu de temps plus tard, les informations en provenance de la base Martin de Viviès étaient mauvaises. En savoir plus sur le virus permettrait de se protéger contre les prochaines attaques car il était très probable au vu des analyses des services de renseignement que l'attaque virologique contre l'île d'Amsterdam n'était qu'une première étape.

Ils avaient donc affaire à des gens déterminés et dangereux. Le militaire confessa qu'il ne pensait pas qu'une bande de mercenaires serait sur l'île. Les commanditaires de l'attaque voulaient sans doute s'assurer de la puissance de leur arme. Or, l'armée française avait décrété un blocus des communications de l'île avant que l'épidémie ne se déclare, les gens ayant lancé l'attaque n'avaient donc aucune idée de la puissance de leur arme. Jusqu'à aujourd'hui, pensa le Commanda.

« Dernière chose, le bateau et l'hélicoptère leur ayant permis d'atteindre l'île d'Amsterdam ont été repérés. Ils seront arraisonnés dès qu'ils attacheront leurs amarres. On a lancé un mandat international auprès Interpol à leur encontre pour meurtre. Déclara le Commandant.

- Ok. Répondit la jeune femme qui était maintenant beaucoup plus calme. C'est quoi la suite ?

- Reposez-vous cette nuit. La journée de demain risque d'être surprenante.

- Je pourrais étudier les échantillons ici sur le Marion Dufresne.

- Trop dangereux. Le labo n'est pas un laboratoire de classe P4, on ne peut se risquer à faire cela ici.

- Soit. Je vais essayer de me détendre alors. »

Alors qu'elle allait franchir la porte de la cabine pour aller manger au restaurant du navire, le Commandant lui dit avec un sourire énigmatique.

« Surtout reposez-vous. Demain, on va faire du sous-marin ».

Quoi ????

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