Un tour du monde viral

Chapitre 10 : Marion Dufresne

Chapitre 10 : Marion Dufresne

Océan Indien

Après une bonne nuit de sommeil, Marine se dirigea vers le mess des Officiers pour prendre le petit-déjeuner. Elle y retrouva le Major Martinez et le Commandant Dubois déjà attablés. Elle prit un plateau et choisit les éléments de son petit-déjeuner : café au lait, tartine, nutella, beurre, jus d'orange... Un festin de choix.

« Bien dormi malgré la houle, Docteur Lemaire ? Demanda poliment le Commandant Dubois quand elle les rejoint à leur table.

- Comme un Loir. Contrairement aux petits voiliers, ce bateau est extrêmement stable.

- Parfait. Nous repartirons dans environ quatre heures quand la houle se sera stabilisée.

- On reprend l'hélico ? Demanda la jeune femme perplexe.

- Tout à fait. Nous allons rejoindre le bateau Marion Dufresne. Il s'agit du bateau qui rejoint toutes les Terres Australes et Françaises. Ils ont un héliport sur leur pont et se trouve à peu près à portée de notre hélicoptère.

- A peu près ? »

Quatre heures plus tard, Marine était harnachée dans l'hélicoptère. Il subsistait encore un peu de houle mais le pilote décolla rapidement et sans encombre. Il avait visiblement l'habitude de piloter dans des conditions difficiles et il affirma que la houle actuelle était tout à fait normale.

Ils volèrent plusieurs heures avant de rejoindre le Marion Dufresne. Ils furent accueillis par l'équipage. L'hélicoptère militaire fit le plein et annonça qu'il devrait repartir quelques heures plus tard, le temps de respecter le repos réglementaire. Le Commandant Dubois expliqua à Marine qu'il ne pouvait pas rester car le Marion Dufresne ne possédait pas de second hangar où stocker l'engin et qu'il ne pouvait pas rester sous peine d'être endommagé par l'eau de mer. En effet, le Marion Dufresne possédait dans ses cales son propre hélicoptère. Celui-ci permettait de décharger du matériel dans les diverses bases françaises gérées par l'Institut Polaire Français.

Le Major Martinez et le Commandant Dubois déchargèrent du matériel de l'hélicoptère militaire tandis que Marine était conviée à l'intérieur du navire pour prendre une boisson chaude. Elle fut accueillie par quelques scientifiques qu'elle salua chaleureusement sans leur indiquer pourquoi elle était présente.

Marine était extrêmement excitée d'être à bord de ce bateau légendaire pour toute personne s'intéressant un minimum aux odyssées scientifiques ayant lieu dans le Sud de l'hémisphère Sud. Elle mesurait la chance extraordinaire d'être embarquée dans une aventure qui la dépassait. Cela lui rappelait ses études et le fait qu'elle rêvait de faire un stage ou une césure en Terre Adélie. Le bateau était confortable. On lui indiqua une cabine où elle put poser ses affaires. Elle n'avait malheureusement pas d'habits très chauds qui lui auraient permis d'aller sur le pont. Quelqu'un frappa à sa porte et elle vit le Major Martinez. 

"Madame. Lui dit celui-ci très formellement en se tenant droit et en lui tendant un sac. Voici vos vêtements pour les prochains jours."

Il repartit en claquant les talons. C'est quoi son problème ? Il n'a pas pris l'option sociabilité lors de sa formation, lui. 

Elle fouilla dans le sac et trouva des vêtements nettement plus adaptés que ceux qu'elle avait. Elle enfila un pantalon chaud, un tee-shirt à manches longues et une polaire, saisit un anorak et partit explorer les ponts supérieurs du bateau. Elle profita du grand air pour s'aérer l'esprit.