Only you

Chapitre 14 :

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Quant la mère de Roby avait appris le retour de son fils depuis plus d'une journée, que personne ne l'avait prévenu et qu'il était à l'hôpital, elle avait éclaté en sanglots et fait une crise de panique. Donc pour le bien de tous, les médecins s'étaient vus dans l'obligation de poser des restrictions.
Annie avait cependant eu la présence d'esprit de signer un papier autorisant Luke Jefferson et Anaëlle Padder à lui rendre visite.

C'est donc à 17h 05 qu'on toqua à la porte. Annie entra, non maquillée, de grosses cernes sous les yeux, le visage vide de toute émotion. Quand Roby l'aperçu, il lâcha les cheveux d'Anaëlle qu'il tentait de brosser et se précipita sur sa mère pour la prendre dans ses bras. Elle se détendit contre lui en enroulant les bras autour de son torse.

- Je suis désolé maman, murmura-t-il dans ses cheveux.

Anaëlle en avait les larmes aux yeux et se sentait de trop dans ces retrouvailles familiales. Elle attrapa ses baskets, son sweat et se dirigea à pas de loups vers la sortie.
Mais Roby ne l'entendait pas de cette oreille. Il tendit le bras pour la rattraper en l'interpellant :

- Hé ! Voleuse de pull, tu vas où comme ça ?

La jeune fille sourit en s'apercevant qu'effectivement elle avait en main le mauvais pull.

- Je vous laisse tous les deux, je su-

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'elle se retrouva enlaçée par la mère et le fils.

Leur étreinte effaça tous les non dits et les remplaça par un sentiment de sécurité et de bonheur. Il n'y avait plus aucune source d'inquiétude à présent qu'ils étaient réunis.

Roby rompit le silence en s'écartant un peu et déclara :

- Maman je te présente Anaëlle, Anaëlle, je te présente ma mère. (Il leur fit un clin d'oeil). Je voulais faire ça dans les règles.

Annie esquissa un sourire face à la légèreté de son fils qui allait cent fois mieux.

- Maman, je ne tiens pas particulièrement à ce que ma copine te voie me hurler dessus alors si on pouvait juste passer un moment tranquille tous les trois. ... ce serait pas mal.

- Je pourrais te hurler dessus rien que pour oser me dire ça. De toute façon, Roby, je ne peux pas attendre plus longtemps pour avoir une sérieuse discussion avec toi. Tu nous as tous détruits et .... Enfin merde quoi ! Je n'ai pas de justification à te donner ! Arrête de faire le malin et assume tes actes !

La colère de la quadragénaire cloua les deux adolescents sur place.
L'énergie de Roby retomba aussitôt et il alla se coucher sans un mot ni un regard pour aucune des deux.
Anaëlle échangea les deux sweat shirt, l'embrassa rapidement, salua Annie et sortit le plus vite possible.
Dans le bus, elle envoya un message à Luke, lui déconseillant de venir à l'hôpital dans la demie heure.
Elle se sentait légère et à nouveau joyeuse depuis près de deux semaines de dépression.

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[Présent]

Rose continuait de dévisager le brun de l'autre côté de la rue tandis qu'Anaëlle paniquait. Il ne pouvait pas être là, il était sorti définitivement de sa vie, il le lui avait promis. C'était impossible, ce n'était pas lui. Sa sœur l'attrapa par le bras et l'amena à l'intérieur.

- Qu'est-ce que tu vas faire ?

La jeune femme la regarda sans la voir. Plus rien ne fonctionnait. Même parler lui était devenu difficile. Rose la fit asseoir sur un canapé dans le restaurant et lui indiqua comment respirer.

- Tout va bien. Tu peux aller lui parler, non ? Non. Vu ta tête ça a pas l'air d'être une option pour le moment. C'est pas la peine de paniquer, ok ? Rien ne t'oblige à reprendre contact avec lui. C'est pas parce que tu viens de le voir dans le restau d'en face que tu dois forcément le faire entrer de nouveau dans ta vie. Calmes toi.

Sous la charge d'émotion, Anaëlle fondit en larmes dans les bras de sa sœur. Un employé leur apporta un verre d'eau puis elle rentrèrent chez Anaëlle.

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[Souvenir]

Une fois de retour chez elle, l'adolescente appela des amis afin de récupérer les cours de la journée puis dîna gaiement avec sa famille.

- Ton ami est revenu, à ce qu'il parait !

- Depuis mercredi, papa.

- Comment va-t-il ?

- Il est très fatigué et perdu mais il est sain et sauf.

- Tu nous le présenteras ?

- Louis, tu comptes lui faire un interrogatoire de police ?, le coupa la mère de la jeune fille.

Le repas se termina sans que le sujet ne soit de nouveau évoqué.

Le lendemain matin, Anaëlle retourna à l'hôpital. Une fois dans la chambre, elle s'allongea contre Roby, endormit, qui se cala contre elle dans son sommeil. Au bout de quelques minutes, elle sentit des lèvres se poser dans son cou et remonter jusque son front.

- Salut ...

- Je peux sortir ce soir.

Elle se tourna face à lui et ne sût déchiffrer l'expression de ses yeux. Un mélange de peur, de regrets et de détermination.

- Tu vas rentrer chez toi directement ?

- Mon père n'est pas venu me voir .. Ma mère me dit qu'ils sont toujours en colère et que je vais avoir des putains de problèmes en rentrant.

- Mais tu est obligé de rentrer chez toi, non seulement ce sont tes parents qui vont venir te chercher et en plus si tu refugue, tu pourras dire adieu à ta paire de couilles.

Roby lui déposa un baiser furtif sur les lèvres et alluma la télévision, mettant ainsi fin à la conversation.

- Yo ! Bande de ... j'interromp quelque chose de productif ou c'est bon ?

- Luke ! Mon pote !

Les deux garçons se prirent dans les bras en se faisant de grands tapes amicales dans le dos.

- M'en veut pas mais, déclara Luke en gifflant son ami, je suis obligé. Ça fait longtemps que j'en ai envie.

- Je retiens la leçon ....

- T'as intérêt ! Comment tu vas ?

- Bien mieux. Tout le monde est rassuré, ma mère, Ana, toi.

- Manque plus que ton chien ....

- Ouais ce Jackson, je pense que de tous, c'est lui qui m'a le plus manqué, remarqua Roby un grand sourire sur les lèvres.

La matinée se déroula dans une ambiance joyeuse entre les trois adolescents qui venaient de tourner une page de leur vie sans aucun regret.