Je crois que ce soir-là, à la fête où j'avais voulue m'incruster par pur envie de prendre l'air, je suis en quelque sorte tombée amoureuse de lui. A 19 heures, près de la crique où tout avait déjà été préparée: boissons alcoolisées, musiques, lumières, feux de joie, mal bouffe. Je ne m'étais rendue compte de sa présence qu'au fur et à mesure que je sentais qu'on m'observais, une présence dangereuse et à la fois étrangement sécurisante, qui me poussait à regarder par tout autour de moi sans rien voir. Ou plutôt sans le voir.
Un gobelet rouge à la main remplis d'alcool, je reste mon épaule appuyée contre un arbre tandis que je rigole bêtement aux danses bourrées des têtes que je connais ou qui me sont totalement étranger. J'ai envie de les rejoindre mais j'attends d'avoir un taux d'alcool plus élevé pour me mêler complètement et même en ressortir déchirée comme toujours. Mais tout change quand je croise son regard. Il a des yeux bleu topaze, voilà tout ce que je distingue de lui en premier. Un grand feu de joie nous sépare et nos regards restent accrochés l'un à l'autre tandis qu'il marche jusqu'à disparaître en un seul battement de cils. Je veux croire que ce n'est que l'effet de l'alcool mais j'ai l'impression qu'il m'attends , que je ne peux pas lutter contre cet ordre silencieux qui me pousse à lâcher mon verre et essayer de le retrouver. Mon corps lui-même bouge tout seul, j'entends des chuchotements masculins dans le creux de mes oreilles puis plus rien.
Lorsque je me réveille , je suis allongée au sol avec une sensation de faiblesse et une douleur dans le bas de ma nuque. Je serre des dents lorsque je pose mes doigts à l'endroit où ça me fait mal puis me redresse pour regarder autour de moi. A cette instant, j'ai l'impression de sortir d'un épais brouillard ou d'une sorte de rêve étrange. Puis je vois de nouveau ses yeux me regarder, il reste loin de moi, rode presque comme un animal en chasse et mes membres se pétrifient tant je ressens de l'intensité émaner de lui. Je ne vois pas très bien son visage, mais ses cheveux allant jusqu'à sa nuque, sa grand taille, ses vêtements aussi sombre que la nuit qui nous entoure, me laisse présager que je devrais m'enfuir, courir à grande enjambée et rejoindre les autres avant qu'il ne soit trop tard.
-Tu es des nôtres..souffla une voix grave et calme comme si cette dernière venait de résonner dans ma tête.
Je veux parler, je veux lui répondre mais j'ai mal à la gorge ainsi que dans le bas de mon dos. Je fronce alors mes sourcils en entourant de ma main ma gorge d'ou je peux sentir mon cœur s'affoler dangereusement puis m'aperçoit qu'il c'est arrêté de marcher. Il se trouve à quelques mètres de moi. Je le vois mieux et surtout son long manteau sombre , mais finit par retrouver le contrôle de mon corps. Me mettant à reculer au sol alors qu'il me dévisage avec un regard presque trop insistant, un cri étouffé sort irrémédiablement d'entre mes lèvres quand en un clin d'œil il se retrouve à quelques centimètres de moi, alors que mon dos à atteins le pied d'un arbre. Ma respiration se fait alors plus rapide, audible et irrégulière. Mais lui, il reste calme, silencieux, son regard se fait doux, bien plus doux et je peux clairement voir sa peau halée, ses lèvres rose et charnue, ses cheveux noir corbeau ayant presque un effet mouillé ainsi que son corps imposant face au mien. J'aurai pu le trouver beau, non.., je le trouvais plus que beau mais à cet instant j'étais plus tétanisée et paniquée qu'autre chose. J'avais l'impression qu'il était dans ma tête, dans ma peau, dans mon sang, dans tout ce qui me constituait comme s'il s'était ancrée en moi.
-Qu..qui êtes vous..? Murmuré-je d'une voix cassé et presque échancrée.
Pourquoi n'arrivé-je même plus à déglutir devant lui? Et pourquoi ma gorge était-elle si sèche ?. A ces deux questions, j'avais perdue pendant une seconde totalement la concentration de l'instant présent et finit par revenir à la réalité en sentant son pouce effleurer délicatement ma joue puis mes lèvres comme s'il se retenait de les goûter. J'aurai dû être plus effrayée, crier à l'aide face à celui qui avait l'allure d'un meurtrier dans les films ou les séries policières, mais cela fut tout le contraire à ce simple contact. Je ne tremblais plus, je n'avais plus soif, ma respiration s'était presque coupée et mes yeux marron se noyait dans les siens. Me mordant la lèvre inférieur pour essayer de me défaire de cette hypnose qui contrôlait tout de moi, je voulus lui reposer la réponse mais il avait disparu comme s'il n'avait jamais existé. Comme si je m'étais simplement réveillée d'un mauvais rêve et que rien de cette réalité qui m'étais tout simplement irréel, n'avait fait partit de ce monde qui était le mien.
-Qu'est-ce..que..? songé-je déstabilisée.
A ce moment-là, pour ne pas croire que je devenais complètement folle, je rejeta tout sur l'effet de l'alcool. Je devais le faire, j'en avais besoin, car tout ça, tout ce qui venait de ce passée n'aurait jamais pu être réelle. Jamais. Me remettant debout avec la sensation que toutes mes forces s'étaient volatilisées, je suis retournée chez moi à pied. Je n'avais pas le courage de retourner à la fête, faire comme si de rien était ou de demander à quelqu'un de me déposer pas très loin de chez moi. Non, je n'avais le courage de rien , sauf de marcher le long de la route déserte , entourée d'arbres jusqu'à ce que ces derniers se fassent rare et que je puisse voir ma maison vieillit par le temps, qui m'attendait comme endormie avec ses occupants à l'intérieur.
Je pris alors, risque et péril pour monter par la fenêtre qui se trouvait à l'étage. Ce fut dur mais j'y arriva après un dizaine de minutes. Fatiguée et déboussolée de cette soirée, je n'ai pas pris le temps d'aller me prendre une douche pour finir d'effacer les traces invisible de ses doigts qui chauffait ma peau s'en pouvoir s'arrêter. Je me suis juste écroulée sur mon lit comme une simple poupée de chiffon pour dormir jusqu'à entendre la voir de ma mère qui me tira de mon sommeil des heures plus tard.
-Alicia ?! Le déjeuné est prêt, descends vite, on va bientôt partir S'écria ma mère de la cuisine.
C'est comme ça que tout à commencé..
![](https://img.wattpad.com/cover/46946585-288-k190051.jpg)
VOUS LISEZ
Blood Conviction
VampirosJe suis devenue quoi exactement? Tout ce qu'il m'a dit à mon réveil a été un simple "tu es des nôtres". Puis plus rien. Il s'était volatilisé à une vitesse presque fantomatique , m'ayant laissée juste un tatouage, non.., une marque rouge écarlate...