Chapitre 2:

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    Le ciel est bleu et sans nuages, frais et humide comme toutes les journées d'été dans ce camp. Je suis assise sur l'arbre de mon dortoir, à environ 3/4 mètres du sol. Je regarde l'aube se lever, comme tous les matins. Profiter de la vue et du soleil avant que ne commence l'entraînement quotidien que nous subissons chaque jour, avec à chaque fois de nouvelles épreuves, de nouveaux défis à relever. C'est censé renforcer notre détermination à nous surpasser, encore et toujours, pour être prêt au moment voulu.
Une fois par mois on nous sort du camp, et nous emmène en pleine nature, dans les montagnes ou alors à la mer, quelle que soit la météo. Nous y restons 3 jours, parmi lesquels nous suivons des cours de natation, d'escalade, de plongée ou encore d'endurance. Bientôt je devrais passer un test de survie en pleine jungle, un test qui comptera beaucoup pour mon dossier. Ils testeront mon autonomie, mon sens de la survie, mon esprit d'équipe et mon sang froid. Je n'aurais pas beaucoup de mal pour ces critères, à part peut-être pour l'esprit d'équipe. Comme je l'ai dit, je suis une fille solitaire et je n'aime pas perdre du temps a bavarder sur des propos inutiles. Nous sommes ici pour apprendre à protéger le monde, pas à faire copain copain avec des personnes. C'est beaucoup mieux comme ca, sans trahison, sans disputes, sans problèmes.

    - Amélia! cria une voix en bas de mon arbre. Descends de là, c'est l'heure!

    Au même moment, le réveil assourdissant du matin retentit sauvagement, écrasant d'un coup sec le silence de l'aube naissant.
C'etait mon coach, Damien, qui m'appelait. Il arrive toujours à me faire me surpasser  aux entraînements. C'est quelqu'un de fort, de dûr, mais aussi sympathique et compatissant. En plus de s'occuper de mon entraînement quotidien du matin, il est chargé de réveiller mon camp tous les matins à 5h30, et de veiller à ce que tout le monde soit couché avant le couvre-feu, à 23h30. Un couvre-feu plutôt tard, faute de permettre aux élèves d'avoir du temps libre pour se reposer ou s'amuser avant d'aller dormir.
       Damien était plutôt grand, très musclé, la peau bronzée, les cheveux bruns coupés à la militaire, les yeux oranges et une cicatrice lui barrant le front. Il a la quarantaine environ, mais ça n'empêche pas les filles de lui tourner autour. Personnellement, je ne comprends pas pourquoi et ca ne m'intéresse pas.
         Je saute de l'arbre et atteris en un bruit sourd sur le sol. Malgré les 4 mètres, j'atteris avec élégance, un autre don des Protecteurs. Nous pouvons faire des sauts allant jusqu'à 8 mètres, même si c'est difficile d'y parvenir.

-Aujourd'hui, c'est Contrôle Aléatoire, m'annonce-t-il. Tu devrais te préparer soigneusement, si tu veux mon avis. On m'a dit que les administrateurs ont étudié soigneusement chacun de vos dossiers afin de pouvoir vous faire un contrôle personnalisé à chacun.

Le Contrôle Aléatoire consistait à un test de haut niveau, aléatoire sur le fait que l'on pouvait tomber sur n'importe quelle épreuve, que l'on y soit préparé ou pas. Une fois, un garçon était tombé sur le défi de vivre avec un ours dans les montagnes pendant un mois. Il n'a tenu que deux heures en tout, et était revenu à moitié mort. Depuis, il suit des cours réguliers avec une Empatique, douée dans la psychologie humaine. Autant que ces tests ne m'enchantent guère, de plus d'être imprévisibles. Je déteste tout ce qui est imprévisible.
Feignant l'indifférence face à cette nouvelle, je lui dis:

-Très bien. On mange quoi, ce matin?

Danser sur un filOù les histoires vivent. Découvrez maintenant