Chapitre deux

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-    .... Co........-el ?....... Hé...... ois....

-    ...Nous.......surons pas............

-    B.......tendu. »

Des personnes. Maman ? Papa ? Ce n'était qu'un mauvais cauchemar alors. Ils sont vivants et je dois avoir la fièvre pour qu'ils soient tous les deux dans la chambre. Je sens un poids sur mon ventre. Le chat certainement. Mes bras me picotaient quand j'essayai de les bouger. Ils étaient engourdis. À travers mes paupières, je constatai qu'il y avait de la lumière assez forte. Peut-être que c'est déjà midi. Il faut que je me dépêche, Maman m'avait promis qu'elle me ferait l'omelette au riz balsamique ! Je me redressai d'un coup sans même ouvrir les yeux.

-    Hé ! Rallonge-toi ! m'ordonna une voix inconnue.

-    Hun ?

Mes paupières se décollèrent lentement pour se refermer prestement à la lumière. Je les rouvris une deuxième fois, à présent habituée à la luminosité. Je fis un mouvement de recul en voyant une femme, dont je supposais âgée de vingt ans, penchée au-dessus de moi et tellement proche que je pouvais voir ses iris. Ils ressemblaient trait pour trait à l'écorce du vieux chêne. Des courtes mèches blondes se plaçaient devant son visage et se contrastaient bien dans cette couleur brune tracée de petits traits foncés et clairs. Elle a les mêmes yeux que Grand-Mère...

-    Aaaaah ?!

Mais je suis où ? Les murs étaient noirs et ressortaient les plinthes blanches. Où est passé le rose bonbon que Lula avait toute seule peint ? De larges fenêtres à ma droite donnaient sur un magnifique jardin entouré par un bâtiment gigantesque au centre duquel une fontaine glougloutait calmement. Où... suis-je ?

-    Tu te demandes sûrement dans quel endroit t'es, non ?

Je retournai mon intention sur la femme avec des yeux perdus et inquiets.

-    Bienvenue dans ta nouvelle maison et ta nouvelle famille, Élysée ! me dit-elle en se levant et en ouvrant les bras pour donner l'impression que c'était un grand univers. Bienvenue dans l'Organisation.

Je la fixai sans rien dire, sans bouger d'un poil, assimilant tout ce qui se passait.

-    Allez, arrête de faire ta tête de déterrée, j'ai l'impression de parler à un zombie.

« Allez les filles. C'est fini pour aujourd'hui. Ah ! Et pas de bêtises demain ! »

-    Sinon, tu as fait de beaux rêves grâce à la morphine ? me sourit-elle.

« Fais de beaux rêves, Élysée. »

-    On a vraiment eu de la chance que tu ne te sois pas enfuie de cette colline, tu sais. Mais tu ne nous as pas facilité la tâche.

« Enfuis-toi, Élysée ! »

-    Hé ! Tu m'écoutes ?

On m'agita dans tous les sens. J'agitais quelqu'un aussi comme ça...

-    Aïe ! criai-je.

La femme m'avait enfoncé une aiguille dans la peau.

-    Bon, ça va mieux ? Tu t'es calmée ? Je sais que c'est dur de réaliser que toutes les personnes que t'as connues sont mortes maintenant et que tu ne les reverras plus jamais. Mais il faut se relever, Élysée.

-    M-m-mortes ?

-    Oui. Mortes.

...

« On est pas petite ! »

Cette voix, je la reconnais.

« Elle a fini comment l'histoire ? »

Seule Survivante : CommencementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant