Une main blanche s'approcha de mon visage. Je la regardais venir sans réagir, paralysée par l'étonnement et la curiosité. Elle toucha mon front de ses doigts fins. À l'intérieur de mon corps, je sentis les chaînes se resserrer fortement.
Des larmes inondèrent le coin de mes yeux. L'homme qui me tenait se brouilla et m'appela ; la femme aussi. Une autre main sortit du voile. Une main presque noire. Elle toucha elle aussi mon front, après avoir essuyer la sueur qui émergeait. Une sorte de halo blanc et noir enveloppa les mains, tandis que les chaines me serraient furieusement et violemment, saignant ma peau.
Je ne pouvais plus retenir mon cri.
Je hurlais.
Des lèvres se pressèrent sur ma bouche.
Les chaînes me déchiraient.
Ma peau s'arrachait.
Le sang ruait à travers mes plaies ; je le sentais couler ; je le sentais sur ma bouche.
Le néant m'effrayait ; la douleur m'effrayait ; les chaînes m'effrayaient ; les mains m'effrayaient ; tout m'effrayait.
On me tirait des deux côtés. Les deux mains avaient attrapé mes avant-bras. L'homme me retenait.
Je veux m'enfuir. M'enfuir. M'enfuir. M'enfuir, m'enfuir, m'enfuir, m'enfuir, m'enfuir. AH !
Deux nouvelles mains m'agrippèrent brutalement.
Une blanche lévita rapidement vers le visage de celui qui me tenait et lui toucha l'œil droit. Il me lâcha soudainement sur le sol. J'entendis un horrible craquement à hauteur de poitrine.
Mon hurlement coupa net.
La main blanche retoucha mon front et la douleur revint au galop. L'autre noire la rejoignit. Le halo revint.
En-dessous de moi, le sol se fissurait.
Le halo grandit d'un coup et envoya valser les adultes.
Le bâtiment tremblait.
Les sphères qui étaient dans ma tête voletaient devant moi, retenues par mes cheveux.
Je voyais mon corps, les gens, les objets.
Tout.
Tout défilait rapidement. Moi, ma famille, mes amis. Le village. Le sang. Les émotions. Les peurs.
L'effroi. Le sang. Le sang. Le sang. Le sang. Le sang. Le sang. Le sang.
Tout était effrayant.
Le voile noire m'avala.
***
Un pigeon volait dans le ciel, au-dessus des toits. Il piqua sur une jeune fille qui tendit le bras, un balai à la main. Il se positionna, puis l'entoura à l'aide de ses serres. Une feuille enroulée était accrochée sur l'une d'elle. Elle la prit, puis déroula.
« Papa et maman sont en train de parler de leur statut de couple. - Élysée »
Lula fouilla dans ses poches à la recherche d'un crayon.
Le pigeon qu'elle avait renvoyé arriva quelques minutes après dans la chambre de sa sœur.
« On en discutera quand je rentre pour t'expliquer ! Mais ils ont discuté avec toi ? - Lula »
Élysée se releva et se dirigea vers son bureau. Elle attrapa un crayon et utilisa une autre feuille.
« Non. Tu sais bien que maman et papa ne veulent jamais vraiment me parler de tout ça. - Élysée. »
Trois heures plus tard, elle reçut un message.
« Et tu entends quoi ?! - Lula »
« Ils ont arrêté depuis bien longtemps, ça n'a pas duré, je pense, plus de dix minutes. ' Y' a pas eu d'engueulades, mais je me rappelle plus de ce qu'ils ont parlé. Ils étaient dans la cuisine du coup, j'entendais que des bribes, mais j'ai vite compris qu'ils parlaient de leur position tout ça, tout ça. -Élysée »
Elle ne reçut aucun message en retour.
Le soir, sa mère ignorait son père, ainsi que sa fille, sauf Lula avec qui elle parla pendant toute la soirée. Élysée ne reçut aucune explication. Encore une fois, la solitude la gagnait.
La nuit, dans son lit, les larmes coulaient sur ses joues. Elle voulait partir rejoindre ses amis qu'elle avait vus à sa fête d'anniversaire pendant deux jours. Mais elle savait que si elle les voyait, elle ferait semblant de sourire et les écouter parler, sans rien dire, par peur d'avoir la voix enrouée. Élysée ne voulait pas les inquiéter. «Vous écouter et vous soutenir, c'est ça mon but. » Ils ne devaient pas connaître ses problèmes, car elle les aimait tant.
Elle alluma sa lampe, chercha dans sa table de chevet son carnet. Elle prit son stylo et continua l'histoire. Il faisait à présent douze chapitres, elle était contente.
***
La poussière du plafond et quelques petits morceaux de pierre tombaient sur la moquette. Hilyna courait dans le couloir, évitant les zones fissurées que le tremblement provoquait. Elle sautait, s'encoublait à plusieurs reprises et se relevait enchaînant saltos et roulades. Elle parait les gros morceaux en les renvoyant au loin avec l'aide de ses katanas.
Soudain, au-dessus d'elle, le plafond s'écroula. D'un geste, elle se protégea le visage. Elle entendit un cri.
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Lorsque les tremblements avaient commencé, le Directeur voulait rejoindre la source de ce problème. Il envoya Hyppolite. Il se retourna vers Claire et empoigna une de ses mains. Un voile violet enveloppa la jeune rousse qui fut tirée dans les couloirs tout en retenant Ema de tomber.
Elle leva les yeux. Le plafond se fissurait. Son pied buta contre une pierre. Elle s'écroula sur le sol jonché de débris. Elle sentit les pierres blesser sa peau. Elle grimaça de douleur. Le Directeur se retourna et attrapa Ema par la taille, puis la lança sur son épaule. Il entendit un bruit grave, presque caverneux. Il leva le regard. Un bout du plafond se détachait. Il prit violemment le poignet de Claire et la tira avec lui. Il sauta en avant, ramena la fillette contre lui. En plein plongeon pour sauver leur vie, il se mit dos au sol. Il percuta le sol. Les pierres le blessèrent. La pierre immense frôla ses doigts de pied. Le poids commença à briser le sol. Des fissures se prolongèrent à une vitesse impressionnante de tous les côtés. Le Directeur n'eut pas le temps de se relever ; le sol se fissura sous leur poids et se cassa. Ils tombèrent ; Claire cria.
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Un adolescent, accompagné d'une élève à peine âgée de vingt ans, s'arrêta. Il sentait de fins tremblements sous ses pieds. Les lampes des étagères tombèrent, brisant l'ampoule. Les deux jeunes gens se regardèrent hébétés par le phénomène étrange.
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Article 34 - section A : secret P
Type : implantation des expériences dans les cobayes.
Résultats : bracelets, brassards et bijoux de front en marche. Pas de problèmes apparents.
Notes : Bracelets/brassards ne fonctionnent que la nuit. Les cobayes ne peuvent pas utiliser le pouvoir des expériences le jour, mais ils peuvent les matérialiser. Cependant, à l'approche de la nuit, les expériences disparaissent.
Albert de Khor
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Seule Survivante : Commencement
Fantasy« Je ne voudrais pas être lui. Moi, un jour, je veux mourir, mais pas devenir immortelle. » [EVSNOYE PRÉSENTE] « On va aider les autres ? » [SEULE SURVIVANTE: COMMENCEMENT] « Par... tez... » « Enfuis-toi, Élysée ! » [AVEC LA COOPÉRATION DE] « Règle...