Elle était enfermé dans cette cellule depuis trop longtemps. L'air humide et la moisissure lui pourrissait les poumons. Et elle n'avait plus de nouvelles de Selgy depuis...quoi? Une semaine? Un mois? Une année? Elle n'avait pas revu le soleil depuis qu'elle était enfermé ici. Sa lumière n'était qu'un lointain souvenir.
Elle tenta de bouger, sentant ses membre s'engourdir. Ses chaînes tintèrent sur le sol de terre. Elle ne pût se déplacer bien loin, ces bracelets de fer aux poignets et aux chevilles la maintenaient près du mur, pour parer toute tentative d'évasion. Elle ne les voyaient pas à cause de l'obscurité mais elle imaginait les traces violacées qui devaient marquer les endroits où elle était attachée. Plusieurs fois elle avait cru devenir folle en restant ici. Elle n'avait tenu qu'en pensant au sort de Selgy si elle abandonnait. Ses heures passée la dans le silence le plus complet étaient sur le point de la faire craquer. Mais elle ne devait rien dire, attendre. Voilà a quoi se résumait maintenant son existence. Mais a quoi bon? se disait elle souvent. Elle pourrait simplement tous avouer, parler de cette vision, et elle serait libre. Mais non! Elle ne pouvait pas abandonner, pas maintenant.
Pour ne pas sombrer dans la folie, elle se répétait tout ce qu'elle savait, des choses les plus banales aux plus importantes. " Je m'appelle Veltia, j'ai 35 ans. Dragonnière depuis que j'ai 14 ans. Mon dragon s'appelle Selgy, il s'inquiète beaucoup pour moi. Je suis prisonnière quelque par a cause d'une stupide vision. Mais au moins, la race des dragons a un représentant de plus. Et une nouvelle dragonnière. Il ne faut pas que je parle de cette vision, sinon, les dragons disparaîtront. Je ne doit pas..." Ses pensées furent interrompues par le cliquetis des clés dans la serrure. La porte s'ouvrit et la lumière d'une lampe l'ébloui pendant quelques secondes. Elle ressentit la peur mêlée d'un étrange calme quand elle fut détachée. L'heure de la torture. Depuis qu'elle était ici, elle n'avait pas eu de répit, s'était toujours la même routine. Manger, torture, coma, éveil, manger, torture, coma... Et ainsi de suite. Son dragon avait plusieurs fois survolé la prison ou elle se trouvait, mais elle lui demandait toujours de partir. Combien de temps tiendrait-elle? Elle ne le savait pas et ignorait qu'elle réponse elle aurait préférée.
Aujourd'hui au menu, brûlures au fer rouge, comme si il lui restait un centimètre de peau intact. Et comme d'habitude, elle ne dirait rien et subirait cette torture. Physiquement, elle avait déjà abandonné. Son esprit, lui, restait libre. Mais ses derniers temps, sa détermination flanchait. Et si cela ne servait a rien. Et si ils retrouvaient la dragonnière et qu'elle n'arrivait pas à se défendre. Sa dragonne était encore jeune après tout et elle pouvait mourir en défendant la jeune fille. Et de toute façon, se battre n'était-il pas inutile si elle ne sortirait pas vivante d'ici pour enseigner a la jeune dragonnière? Elle ne s'en sortirait pas seule et... Non! Elle allait continuer, quitte à endurer les pires douleurs de cette terre, elle ne dirait rien.
Le fer devait chauffer depuis un moment déjà. Quand le bourreau le sortit des flammes, le bout était rouge, rouge comme le sang, et il avait un peu fondu à l'extrémité.
Elle fut attachée bien solidement au mur. Il était encore temps de reculer. Ne plus souffrir, sombrer dans la néant. Abandonner. Jamais la pensée de mourir n'avait semblé aussi accueillante qu'à cet instant. Pourtant, elle devait s'accrocher a la vie, à l'espoir que ses efforts n'auraient pas été vains.
Elle releva la tête, mais ce n'est pas un regard apeuré qu'elle planta dans celui du bourreau, ce n'était plus de la peur qui lui serrait le cœur et lui comprimait l'estomac. C'était de la détermination. Non, elle ne dirait rien. Elle mourrait avec la certitude d'avoir gardé le secret jusqu'à la mort et elle l'emporterait dans sa tombe.
-Alors, lui demanda le bourreau, prête à parler aujourd'hui?
Elle se campa sur ses jambes, bien solide, prête à affronter ce qui allait suivre. Et c'est avec toute la détermination et le courage qu'elle trouva en elle qu'elle répondit:
-Non!
Le fer se planta sur son corps et elle hurla.

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Dragonnière
FantasiDans le royaume d'Atlas, où les dragons vivaient jadis en maîtres, ses bêtes de légende étaient maintenant considérée comme disparues. Jusqu'au jour où un homme mystérieux donna a Alix, fille de fermier, un sac qui contenait une étrange pierre vert...