Chapitre 10

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Le vent soufflait bien fort ce jour-là. Plus fort que n'importe quand avant. L'été touchait à sa fin, les soirées devenaient plus agréables. Il avait pu sortir de chez lui, enfin. Depuis le temps qu'il attendait ça. Il avait remonté la grande rue, avait tourné à droite, à l'angle du glacier. Il avait rattrapé au vol le ballon d'un petit garçon, et avait continué sa route. Il avait marché des heures durant. Sans réellement voir, sans réellement entendre. Il marchait, imperturbable. Dans son esprit, une seule pensée. Elle. Il ne devait pas arriver en retard, sinon, elle le lui reprocherait. 

***

Il se trouvait enfin face au grand portail de fer forgé. Face à lui, un champs de pierres. Il entra dans un grincement, s'avança d'un pas sûr. Il savait où se rendre. Et il y allait, plus déterminé que l'année passée, plus déterminé que toutes les années précédentes. Il allait la retrouver. Il allait enfin la retrouver. Sa complice dans le crime. Il allait la retrouver. Il marchait aussi vite qu'il le pouvait. Ses jambes fatiguées menaçant de tomber à chaque pas qu'il faisait. Mais l'homme n'avait que faire de la douleur, seul lui importait de revoir sa belle. Il s'arrêta face à la pierre. S'assit. Enleva quelques mauvaises herbes. Il savait qu'elle était là, même s'il ne la voyait pas encore. 

"Je sais que tu es là. Tu n'as pas à te cacher. Viens me voir. S'il te plait. Juste cette fois. Tu n'es jamais venue. Je viens tous les ans à la même date, depuis au moins une trentaine d'années, et tu ne te montres jamais !, sa voix était lourde de reproches. J'imagine que tu ne veux pas être vue. Tu as toujours été comme ça, un peu solitaire. Tu ne voulais avoir à compter que sur toi-même..., d'un geste distrait, ses doigts se baladèrent sur la pierre. Comme j'aimerais que tu sois là aujourd'hui. Et que tu sois là pour toujours... je ne comprends même pas pourquoi tu es partie. Je t'aimais tu sais. Tu n'aurais jamais dû partir. Et je t'aime toujours. Je crois que je n'ai jamais arrêté de t'aimer. Tu as toujours été là, à me surveiller. Je sais que tu sais déjà tout ça, que je te le dis à chaque fois. Mais je voudrais tellement que tu sois là. Que tu te montres... Pourquoi es-tu partie ?, il s'arrêta, chassant quelques larmes. Je t'aimais. Et j'avais besoin de toi, nous avions tous besoin de toi ! Mais tu es partie. Et tu n'es jamais revenue... jamais. Tu nous as laissés seuls. Tu m'as laissé seul, je n'avais plus personne. Je t'aimais tellement que je n'ai jamais pu aimer après toi. Tu as laissé une marque indélébile partout où tu es passée. Et même après toutes ces années, elle est encore là. Tiens, l'orchidée de ton salon est morte la semaine dernière. Tu t'imagines un peu, elle a vachement bien tenu celle-là !, il caressa les écritures. Kensi Blye... je vais finir par te rejoindre où tu es, et crois moi, je vais botter ton joli derrière ! Prépare toi ma belle, les premières semaines vont être atroces pour toi ! Mais tu n'imagines pas à quel point je serai heureux de t'embêter à nouveau... tout ça m'a tellement manqué., il se leva. A très bientôt Kensi."


Ce fut la dernière fois que le fossoyeur vit le vieil homme venir s'asseoir près de la tombe de son amie. 



Fini ! 

J'ai pris beaucoup de plaisir à l'écrire, même si parfois, l'inspiration ne venait pas. Maintenant, je vais me consacrer à l'écriture d'une autre fiction. J'aimerais beaucoup savoir ce que vous en avez pensé, à très bientôt, merci d'avoir tout lu. 

Emy.


I will be back.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant