IX

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Alice Hank.

-Un mois plus tard-

Assise à table, j'attendais comme à tous les jours des deux mois précédents que les minutes passent. Je savais que je n'allais jamais m'habituer à ce mode de vie, mais j'essayais de mon mieux de garder le moral, réalisant que en effet, cela faisait déjà deux mois que nous étions dans cet endroit.

Mais je voyais que le moral de tout le monde était presque à son plus bas. Mon pauvre frère avait l'air d'avoir vieilli de 10 ans, ne voulant plus jouer et restant le plus clair de son temps allongé sur son lit. Ma mère souriait en de rares occasions et mon père n'osait même plus la toucher. Mon coeur s'était brisé quelque jours plus tôt, voyant mon père hésiter à simplement poser sa main sur l'épaule de sa femme.

Mais moi, je me sentais plus ou moins bien. J'appréciais la présence d'Harry. À tous les jours, je sentais que nous devenions de plus en plus proches. Je savais que je pouvais lui faire confiance. Je me comptais chanceuse de l'avoir auprès de moi. Il réussissait toujours à me remonter le moral, et savait toujours quoi dire au bon moment.

Je ne lisais presque plus. Je passais tout mon temps libre avec lui et je commençais même à me soucier que je ne parlais plus assez avec ma famille. Mais en les voyant dans cet état, je ne savais pas quoi faire d'autre que de les laisser seuls avec leurs pensées.

Je n'avais jamais été bonne pour réconforter les gens. J'avais de bonnes amies, mais elles savaient que je n'étais pas la meilleure personne pour leur donner de bons conseils. Je savais écouter, mais seulement ça.

Tant de personnes n'avait aucune idée de notre présence juste au dessus de leur tête. Les seules personnes au courant étaient le patron de la compagnie et sa femme. La gentille dame nous apportait des provisions à chaque soir, s'assurant que nous étions toujours le plus confortable possible malgré notre situation. Je n'aurais jamais pu être assez reconnaissante envers les eux, ils mettaient leur liberté et peut-être même leur vie en péril juste pour nous. Ils faisaient d'énormes sacrifices.

Ces deux mois avaient été éprouvants et je savais que les prochains allaient être aussi difficiles. Nous avions l'impression que le monde s'était arrêté durant notre temps ici, mais en réalité le monde tournait plus que jamais.

En parlant avec Margo, la femme qui nous fournissait de la nourriture , je pus apprendre qu'il y avait maintenant déjà près de 5000 juifs qui avaient été capturés selon un journal. Plusieurs maisons et commerces avaient été dévastés, c'était la folie à "l'extérieur".

J'appréciais le fait d'être en sécurité, même si nous pouvions être découverts à tout moment.

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Ma mère soupira longuement pendant que nous nettoyons la vaisselle tranquillement comme à tous les soirs. Je tournai la tête vers elle, mais elle continua machinalement à nettoyer les assiètes une par une. Je ne savais pas quoi faire, voyant que ma mère n'allait clairement pas bien. Je n'avais aucune idée de quoi lui dire qui pourrait lui remonter le moral. Alors que je laissais tomber d'essayer de la faire sourire, Harry s'avanca vers nous et posa sa main sur l'épaule de ma mère.

"Allez vous reposer Maria, je m'en occupe." lui dit-il doucement.

Ma mère leva la tête vers lui et lui fit un petit sourire avant de marcher vers le salon pour s'asseoir sur le canapé.

"Merci." lui dis-je avec un sourire.

Il me répondit de la même façon avant de laver une assiette et de la déposer dans mes mains. Je frissonai au contact de ses doigts contre ma paume et sourit à nouveau tout en essuyant la vaisselle.

Keep us safe || Harry StylesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant