Alice Hank.
Il avait probablement raison. Il devait. Parce que je ne pouvais pas continuer sans la lecture, ce me serait fatal.
"Tu as sûrement raison." soupirai-je en essuyant mes yeux rapidement. "Désolé, c'est enfantin."
"Pas besoin de t'excuser."
Le silence s'installa et un malaise suivi. Il toussa et se leva rapidement.
"Ta mère m'avait envoyé pour te dire qu'elle voulait que tu l'aides pour nettoyer des vêtements."
J'aurais pu qualifier le moment de plus que malaisant. Bien sûr, ma mère lui avait dit de venir me voir. Mais, il était le premier garçon qui m'avait approchée comme ça, le seul qui ne se foutait pas complètement de ce que je vis. Et je ne savais pas quoi en penser. Je voulais rester seule avec moi-même. C'est ce que j'avais besoin. Oui..
Il essayait juste d'être gentil. Mais c'était mon choix. J'avais vécu 18 ans avec ma famille et ma passion pour mes livres. Et ce m'était bien suffisant.
Je descendis du petit étage, laissant mon livre derrière moi, et me rendis à la salle de bains pour aider ma mère, Harry étant toujours dans le profond de mes pensées.
.
.2 semaines plus tard
Encore une journée venait d'être terminée. 5h30 venait de sonner et l'immeuble se vidait à nouveau. Un bref cognement fut entendu sur la petite porte de notre annexe, nous annonçant, comme à tous les soirs, que la voie était libre.
J'aidai à préparer le souper et nous mangeâmes. Chaque fois qu'Harry me regardait, je glissais un peu de ma chaise sous la table. J'étais toujours autant mal à l'aise avec lui, mais lui, il semblait complètement à l'aise et en contrôle. Du moins, avec ma famille.
Le son de la voix de ma mère me sortit de mes pensées.
"Et toi Alice, qu'est-ce que tu en penses?"
"Euh.. Peux-tu répéter s'il te plaît? J'étais.. Distraite."
"Trouves-tu qu'il commence à faire froid?"
"Euh oui, j'ai parfois le frisson. Ça doit être parce que nous sommes presque au mois de novembre."
"Oui, bien sûr."
.
.Étendue sur mon lit, je rêvassais à ma vie d'il y a près de deux mois. Je m'ennuyais d'Eva et de discuter avec elle ou simplement de lire à ses côtés. Je m'ennuyais de sortir dehors. De sentir l'air frais comme un drap sur ma peau. De toucher la pluie du bout de mes doigts. D'apprécier le soleil qui réchauffe mon visage doucement..
Je m'ennuyais de vivre.
Je n'avais plus l'impression de vivre, mais de seulement exister.
Avec de la chance tout cela finirait bientôt.
J'avais encore deux heures avant l'heure du coucher alors je décidai de monter au grenier.
Je me dirigeai vers la petite fenêtre couverte d'un drap, et m'assis sur l'assez large rebord, rapportant mes genous à ma poitrine. Je déplacai de quelques centimètres le rideau, seulement pour me permettre de voir à l'extérieur. Le temps était sombre, la nuit était tombée depuis déjà longtemps. L'hiver arrivait et ça nous inquiétait tous. Notre petit logement était très peu chauffé et la seule autre source de chaleur était la cuisinière.
Nos conditions de vie devenaient de plus en plus horribles. Au début, c'était soutenable, mais plus le temps avançait, plus c'était irritant tous les jours. Ce qui me dégoûtait le plus était qu'il fallait tirer la chasse le moins possible quand nous allions aux toilettes. En plus, il fallait se laver dans un bain avec la même eau que les quatre autres personnes avant nous.
Nous commencions à nous disputer pour des bêtises, même si c'était complètement ridicule. Il fallait croire que tout le monde avait de la pression à relâcher.
Profondément plongée dans mes pensées, je n'entendis pas la voix qui m'appelait plus loin.
"Alice."
"Oh salut Harry." dis-je en essayant d'avoir l'air 'cool'.
Il s'approcha et s'assit sur le rebord à mes pieds.
"Qu'est-ce que tu fais?"
"Rien d'intéressant. Seulement rêvasser."
"Et à quoi tu pensais?"
"À l'hiver qui arrive."
Avec les jours qui avaient passé, j'étais de plus en plus à l'aise avec Harry. De toute façon, j'allais être à ses côtés presque 24h/24 pour un bon bout de temps, il pouvait faire un bon ami.
"C'est vrai que le temps se refroidit." dit-il en poussant un peu le rideau à son tour.
Je voulais savoir ce qu'il faisait dehors la soirée où il m'a sauvée. Mais il ne semblait pas vouloir le dire à personne.
"Je t'ai apporté ça." dit-il en me tendant mon livre.
Mon dieu, je n'avais pas lu depuis deux semaines. Je m'en étais pas rendu compte, mais lire mon livre m'avait extrêmement manqué. Je le pris dans mes mains et Harry m'observa tranquillement.
Je l'ouvrai et commencai à lire les mots sur le papier. Par miracle, ceux-ci ne glissaient plus en dehors du livre. Un élan de joie m'envahit de plein fouet.
"Je peux lire à nouveau!" dis-je en me jetant dans ses bras.
C'est quand je sentis ses bras autour de moi que je réalisai que j'étais vraiment en train de l'enlacer. Ses mains touchaient mon dos et je sentais des frissons parcourir mon corps.
Je ne savais pas ce qui avait changé dans ma vie, mais j'étais probablement en train de me guérir de toute cette angoisse doucement.
Jacob arriva au même moment, un air perplexe au visage. Il sourit quand il me vut dans les bras d'Harry avec un grand sourire aux lèvres. Je savais que mon petit frère aimait beaucoup Harry. C'était comme un grand frère pour lui.
Je me reculai et me sortit de son étreinte pour regarder Jacob.
"Qu'est-ce qu'il y a Jacob?" demandai-je.
"Je me demandais juste pourquoi tu avais parlé fort" dit-il.
"Oh c'est rien, Jacob. J'ai parlé fort parce que j'étais très contente."
Il s'approcha et s'assit avec nous.
"Mais toi, tu as l'air triste qu'est-ce qui ne va pas?"
"Maman et Papa ne voulaient pas jouer avec moi." dit-il.
"Peut-être qu'Harry voudrait, lui." dis-je avec un sourire en coin.
Mon frère riva son regard sur lui.
Harry commenca à le chatouiller et Jacob se mit à rire aux éclats.
"Moins fort les enfants" mon père dit fermement.
Ah oui, nous étions cachés. Je lâchai un soupir.
"Je te promet qu'on va jouer demain, d'accord? J'aimerais parler avec Alice" dit gentillement Harry.
"D'accord, Harry" dit-il en sortant du grenier.
"Mon frère t'aime vraiment beaucoup." dis-je.
Il me sourit.
"C'est un petit garçon adorable."
J'avais jugé Harry trop vite. Il était très gentil et j'aimais être en sa présence.

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Keep us safe || Harry Styles
FanficLa Seconde Guerre Mondiale a fait plus de 62 millions de victimes durant six longues années. Le 1er septembre 1942, les enfants jouent, les hommes travaillent, les femmes s'occupent de leur maison, jusqu'à ce que tout change. Les villages sont en pa...