Alice Hank.
Aujourd'hui était le premier jour de l'Hanoucca. Tous mes espoirs étaient placés sur cette fête, espérant que l'ambiance allait plus légère. Après les deux jours de repos que mon frère avait eus, il semblait aller déjà un peu mieux, ce qui enleva un énorme poids de sur mes épaules. Le voir malade me rendait malade à mon tour.
Margo nous avait apporté plein de nourriture en surplus pour pouvoir célébrer en mangeant un bon repas. De bons fromages, de l'huile d'olive et de la confiture avaient été ajoutés à notre habituelle commande de viande et de légumes frais. Le chandelier à neuf branches avait été allumé au centre de la table alors que ma mère et moi étions en train de confectionner des beignets aux pommes de terre pour le souper de ce soir. Alors qu'elle faisait frire la pâte dans de l'huile d'olive, je prenais les beignets déjà cuits et y inséra la confiture de fraises dans le petit trou laissé à cet effet. Les soufganiyots étaient l'uns de mes desserts préférés. Je ne pouvais en manger qu'une fois par année, mais à chaque fois, je les savourais comme si c'était la dernière fois.
Après avoir préparé quelques petits plats, la table était mise et le chandelier brûlait toujours de plein feu. Nous fûmes rapidement tous assis autour de la table alors que mon père restait debout au bout de la table fièrement, comme à l'habitude.
"Premièrement, merci à Maria et Alice pour ce repas." commença-t-il, alors que ma mère et moi hochions la tête doucement. "Nous sommes chanceux de pouvoir toujours profiter de cette fête malgré que nous soyons enfermés ici. Avoir de pouvoir s'atteler au repas, j'aimerais qu'on prenne quelques minutes pour réfléchir. Pour penser à la chance qu'on a d'être toujours ensemble et toujours en vie. Même si ce sort nous est inexorable, nous devons accepter que c'était notre destin." finit-il, le ton ferme.
Il s'assit alors sur sa chaise au bout de la table et nous fermâmes tous nos yeux. Il avait totalement raison. Après près de trois mois, les temps étaient difficiles. Chaque jour, la tentation de tout laisser tomber devenait de plus en plus dure à résister. Le fait d'être enfermés dans un petit endroit sans jamais pouvoir en sortir, en devant tout en même temps rester les plus silencieux possibles devenait un tâche de plus en plus ardue.
Mes yeux s'ouvrèrent sur ceux d'Harry, déjà rivés vers moi. Un sourire discret se dessina sur mes lèvres avant que son pied ne vienne délicatement se frotter contre mon mollet sous la table. Un sourire parcouru son visage à son tour avant que mon père ne reprenne la parole.
"Dernièrement, il faut réciter le Hallel."
Nous commençâmes tous à réciter la prière, la sachant par coeur après l'avoir récitée tant de fois. Mon regard se riva sur Harry qui semblait n'avoir aucune idée de quoi nous parlions. Il regardait autour, essayant de la réciter en même temps que nous, mais il était clair qu'il ne la connaissait pas du tout. Je fronçai les sourcils, le Hallel étant une des prières les plus importantes de notre religion. Comment pouvait-il ne pas la connaitre?
J'haussai les épaules mentalement, me disant qu'ils ne devaient seulement pas être très pratiquants chez lui. Je voulais en savoir plus sur la famille d'Harry. Il ne m'avait jamais parlé de sa vie avant d'être ici.
Harry leva les yeux vers moi, un faible sourire couvrant la nervosité sur son visage. La prière tira à sa fin et nous étions alors permis de se servir. Comme à chaque année, tout le monde se donnait à coeur joie dans la nourriture pendant que nous discutions calmement. Même si c'était un soir de fête, il fallait rester les moins bruyants possible parce que la chance d'être attrapés était toujours présente, malheureusement. Je poussai ces pensées au fond de ma tête et décidai d'apprécier pleinement le moment. Tout le monde semblait si heureux, la vue de tous les sourires sur les visages de mes proches me réchauffant le coeur. Un énorme poids semblait soulevé de mes épaules alors que je regardais tout le monde autour de moi être si insouciants pour une soirée. C'était comme si rien n'avait changé, même si Harry était avec nous pour la première fois.
Je sentis mon coeur fondre alors que j'aperçus le regard de ma mère vers mon père, les yeux remplis d'amour et d'admiration. Comme avant. Je ne me souvenais pas de la dernière fois que mes parents s'étaient regardés de cette manière, leurs regards ne quittant pas celui de l'autre durant plusieurs minutes, un délicat sourire aux lèvres. Leurs mains étaient entrelacées alors que le pouce de mon père flattait doucement les jointures de la main de sa bien-aimée. Je me sentais heureusement légère, comme si je pouvais m'envoler.
J'étais tellement concentrée sur mes parents que je n'aperçus pas Harry qui était maintenant assis à côté de moi, laissant son assiège vide à sa place qui était originalement devant moi.
"Cela fait tellement longtemps que je ne les ai pas vus comme ça." dis-je en retirant finalement mon regard d'eux pour le river sur Harry, un large sourire s'étalant sur mon visage. "Horriblement longtemps."
Depuis le début de la guerre trois ans plus tôt, leur relation n'avait fait que se détériorer petit à petit. L'atmosphère en ville était horrible et notre vie n'arrêtait pas d'être chamboulée. Je me demandais toujours comment mon père avait réussi à garder son emploi, voyant presque tous nos voisins se faisant congédier jour après jour pas très longtemps avant que tout cette histoire de rejet des juifs ne soit commencée.
Je ne savais pas ce qu'il se passait entre eux, mais je ne pouvais me plaindre de les voir si heureux ensemble.
Harry me répondit par un tendre sourire, ses yeux regardant chacun des attraits de mon visage avant de se river dans les miens.
La façon dont le vert de ses yeux semblait encore plus pâle lorsqu'il me regardait était assez pour me faire perdre le souffle. Je sentis sa main toucher délicatement ma cuisse avant de prendre mes mains qui reposaient à cet endroit entre les siennes, entrelaçant doucement nos doigts sous la table.
Mon regard était plongé dans le sien et j'avais l'impression que le monde pouvait s'écrouler à ce moment et je ne l'aurais jamais remarqué. J'étais comme ensorcelée par ses yeux qui semblaient voir à travers moi.
Son pouce caressait doucement mes jointures et c'est à moment que je réalisai qu'Harry et moi étions la parfaite réflexion de mes parents.
.
.
Harry était assis au sol, regardant Jacob jouer avec son petit train en bois. J'étais assise sur un des canapés les observant attentivement, alors que ma mère et mon père étaient assis ensemble sur l'autre divan semblant paisiblement biens.
"Et rendu ici, tu pourrais le faire voler!" la voix d'Harry me sortit de mes pensées alors que je me mis à écouter leur conversation.
"Mais Harry, ça ne vole pas des trains." s'exclama mon petit frère, les sourcils froncés.
"Tout est possible si tu y crois Jacob." lui dit-il. "Ton train peut même aller sous l'eau si tu le veux." Un sourire étirait maintenant ses lèvres.
Ses yeux bruns étaient grands ouverts en admiration alors qu'il regardait Harry intensément, réalisant la signification de ses mots.
Jacob s'avança doucement vers Harry, ses lèvres s'approchant de son oreille. Je pouvais les voir bouger, alors qu'il lui chuchota quelque chose avant qu'Harry ne lance sa tête vers l'arrière en riant, son rire grave remplissant alors la pièce. Jacob fit de même alors que j'écoutais le mélange de leurs rires comme une douce mélodie. Je ne sais pas ce qu'il avait dit, mais j'étais reconnaissante envers Harry d'être aussi présent pour lui. J'étais encore époustouflée comment il était bon avec mon frère, comme si il le connaissait depuis toujours.
Harry remonta la tête et ses yeux se rivèrent immédiatement vers les miens, son sourire si grand que je pouvais voir les trous se creuser dans ses joues ainsi que les deux rangées de dents blanches qui étaient trop souvent cachées.
La manière dont il me regardait me donnait envie de me jeter vers lui au sol, mais je n'eus pas le temps de rien faire qu'il se redressa sur ses jambes, tapant doucement la tête de mon frère avant de prendre ma main dans la sienne et m'apporter avec lui vers la noirceur du couloir qui menait à sa chambre.
N'oubliez pas de voter et de laisser des commentaires. J'adore savoir ce que vous en pensez! :)
VOUS LISEZ
Keep us safe || Harry Styles
FanfictionLa Seconde Guerre Mondiale a fait plus de 62 millions de victimes durant six longues années. Le 1er septembre 1942, les enfants jouent, les hommes travaillent, les femmes s'occupent de leur maison, jusqu'à ce que tout change. Les villages sont en pa...