Keep us safe || Harry Styles

III

Alice Hank.

"Alice, mais où étais-tu?" demanda ma mère, paniquée.

"J'étais partie à la boutique pour aller chercher du tissus.." dis-je, toujours essouflée.

"Tu ne peux plus sortir comme ça sans avertir! Ils.."

"Je sais, maman. Ils enlèvent des juifs dans les rues et je ne sais pas encore comment réaliser." dis-je en frottant mes tempes avec mes doigts.

"Ils auraient très bien pu t'enlever et te faire je ne sais quoi!" dit-elle presque en criant.

Je posai mes mains sur ses épaules.

"Je vais bien, je m'en suis échappé. On doit trouver une solution ou ils nous trouverons et nous apporterons nous aussi.."

"Nous nous en occupons ton père et moi. Va dormir, chérie."

J'hochai tranquillement la tête et me dirigeai vers ma chambre. Je voulais avoir l'air d'être en contrôle devant ma mère. Elle était facilement boulversée. Mais à l'intérieur, tout se bousculait et je ne savais plus comment réagir à tous les évènements qui s'incrustaient malheureusement dans ma vie. Je n'avais plus la tête à rien faire et je sentais la boule dans mon estomac grandir. Je soupirai, regardant autour dans ma chambre. Tout ça ne pouvait pas arriver..

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Alors que je sortais de ma chambre, tout était calme dans la maison. Et ce l'était encore plus à l'extérieur. C'était littéralement désert.

Je remarquai ma mère assise calmement dans la salon avec mon frère. Il semblait lui raconter une histoire passionante, mais elle ne faisait que regarder par la fenêtre sans même lui porter attention. Son visage était sans émotion, seulement le vide.

Soudainement, la porte fut ouverte brusquement, laissant mon père entrer en panique.

"Allez dans vos chambres et faites un sac de seulement ce que vous avez besoin." dit mon père en essayant de paraître calme. Sans succès.

Je fronçai les sourcils et regardai mon père, restant plantée là.

"Vite Alice!"

Je me dirigeai vers ma chambre et balaça de mes vêtements sans regarder dans mon sac que je venais d'ouvrir sur mon lit. J'attrapai mon livre et quelques autres choses d'essentiel avant de renouer les ficelles du petit sac beige. Je le passai à mon épaule tel un baluchon et regardai une dernière fois ma chambre.

Où allions-nous? Pourquoi partions-nous? Comme ça sur un coup de tête?

Je m'approchai de mon père et le regardai dans les yeux.

"Pourquoi partons-nous?"

"Nous devons aller nous cacher si nous ne voulons pas être enlevés.." mon père chuchota.

Ma main se placa sur ma poitrine, sentant mon coeur se fendre. C'était déjà rendu si grave? Je savais que les juifs n'étaient pas beaucoup acceptés dans notre société, mais pourquoi devaient-ils nous enlever? Que faisaient-ils avec nous après?

Mon coeur se brisa encore plus quand j'entendis mon frère parler à ma mère.

"Pourquoi on doit partir de la maison?" sa petite voix demanda.

"Nous allons juste faire un séjour chez un ami de papa et nous reviendrons après mon coeur." dit ma mère, ne voulant pas l'alarmer et lui faire peur.

Chez un ami de papa?

Tout ça commençais à m'épuiser.

Mais ce n'était que le début.

À la seconde où tout le monde était prêt, nous sortâmes de la maison et mon père se mit à courir. J'attrapai la main de mon frère et nous commencâmes à courir suivis de ma mère. Je regardai derrière, regardant ma maison. Je savais que je ne reverrai pas cet endroir avant un bon bout de temps.

Après quelques minutes, nous arriveâmes devant un immeuble et je repris mon souffle alors que nous rentrions à l'intérieur.

Nous n'avons pas eu le temps de voir où nous étions que nous fûmes aussitôt poussés vers des escaliers.

"Dépêchez-vous, les employés ne tarderont pas à arriver!"

Après avoir monté l'équivalent de deux étages, une porte sur le mur d'une petite pièce fut ouverte devant nous et nous entrâmes dans un minuscule appartement. Tout se passait tellement vite. Je n'avais pas le temps de réfléchir, je devais seulement suivre mon père, espérant que nous étions en sécurité.

La porte fut fermée derrière nous par une femme, et je regardai autour de moi.

Nous étions dans la pièce principale. Une table était installée dans le milieu et d'un côté, il y avait une minuscule cuisine. À peine un four et un comptoir. Je voulus me diriger vers les autres pièces, mais mon père attrapa mon bras et me fit asseoir à la table avec ma mère, mon frère et lui.

"Les enfants, nous devons rester le plus silencieux possible jusqu'à 12h. On ne parle pas, on ne marche pas et surtout, on ne rit pas. Je vous expliquerai tout plus tard." chuchota mon père avec un air plus ou moins autoritaire.

Nous hôchâmes la tête et je déposai mon menton dans la paume de ma main. Je savais que nous étions à l'abri des soldats ici, mais j'étais toujours déboussolée. Je devais croire que c'était ce qui était de mieux pour nous.

Mais de voir que nous étions enfermés dans cet endroit pour un moment me rendait malade.

Et toute cette incompréhension était en train de me vider jusqu'à la dernière goutte.