Alice Hank.
*Hanoucca : Le Noël des Juifs célébré du 6 au 14 décembre.
L'hiver était maintenant bien installé et ça se sentait à l'intérieur de l'annexe. Mon frère avait attrapé un gros rhume, ce qui rendait notre cachette difficile à garder en silence. À tous les jours, alors que nous étions assis à table en attendant, mon frère devait au moins deux fois par minute se cacher la bouche d'un grand drap roulé en boule pour pouvoir tousser le plus silencieusement possible. Il était presque aussi blanc que le drap qu'il tenait dans ses petites mains et je le regardais constamment pour être sûre qu'il allait bien. Même si il était malade, il regardait Harry et moi avec les mêmes yeux pétillants. Ma mère était assise à côté de lui à lui flatter le dos tranquillement alors qu'elle lui chuchotait des mots que je ne pouvais pas entendre, le faible sourire sur ses lèvres me montrant qu'il appréciait ce qu'elle lui disait.
La température était presque glaciale dans les pièces, le seul chauffage que nous pouvions utiliser étant la chaleur du four pendant que nous cuisinions les repas. Nous étions tous recouverts de vêtements jusqu'au cou et je pouvais sentir les frissons parcourir mon corps. Ce n'était le début de l'hiver, mais je savais que cet hiver allait être plus long qu'à l'habitude, et plus difficile.
L'arrivée de l'hiver annonçait l'Hanoucca qui approchait. Dans deux jours, nous allions pouvoir fêter la fête des lumières comme nous l'avions fait à chaque année de ma vie. L'Hanoucca était l'occasion de nous rappeler l'épisode miraculeux de l'huile qui s'était renouvelée durant 8 jours pour alimenter les lampes du Temple de Jérusalem, permettant ainsi aux Hébreux de prier Dieu. Habituellement, cette fête apportait aussi l'occasion de donner et de recevoir des cadeaux. Mais je savais que cette année, le seul cadeau que je recevrais serait de la nourriture pour pouvoir manger un autre souper avec ma famille et Harry. Et c'est tout ce qui importait. Parce que nous ne savions jamais d'avance si un jour nous serions séparés pour toujours.
Je ne pouvais m'empêcher de penser que cette fête allait peut-être pouvoir tous nous rapprocher comme nous étions avant, surtout avec mon père. Il avait toujours adoré cette fête où il avait l'occasion de réciter sa prière avant de s'attaquer à un repas copieux et finalement, pouvoir donner en abondance. Malgré son air sérieux, mon père était l'homme le plus généreux que j'avais rencontré. À chaque année, il m'avait acheté des dizaines de livres et du tissu, un sourire radiant aux lèvres. C'était à l'Hanoucca de mes 14 ans qu'il m'avait acheté Aux bouts des doigts, que je n'avais pas lâché depuis.
Un faible sourire se traça sur mes lèvres et je tournai la tête pour apercevoir Harry qui me regardait déjà. Il m'afficha un sourire à son tour et je le regardai longuement dans les yeux. Je me demandais comment Harry vivait l'Hanoucca chez lui. Je ne savais même pas si il avait des frères et soeurs ou tout simplement une famille. J'étais si proche d'Harry, mais en même temps, j'en savais tellement peu sur lui. Peut-être qu'il ne fêtait même pas l'Hanoucca..
Je voulais en apprendre plus sur lui à chaque fois que je lui parlais. Je ne pouvais m'empêcher d'être adoration devant lui alors qu'il me parlait rarement de son enfance. Mais ce n'arrivait pas souvent. Il était ouvert, mais si fermé à la fois, refusant de parler de lui à chaque fois que je lui posais des questions sur sa vie. Une partie de moi pensait qu'il était seulement timide, mais l'autre partie pensait qu'il ne me faisait tout simplement pas confiance malgré tout ce que je lui avais raconté sur moi.
Nous pouvions entendre les travailleurs quitter chacun leur tour leur poste de travail et je relâchai un souffle que je ne savais pas que je retenais après avoir entendu le petit signal qui nous annonçait que l'immeuble était vide. Je retenais ce souffle à tous les jours. Cette situation était horriblement stressante.
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Keep us safe || Harry Styles
FanficLa Seconde Guerre Mondiale a fait plus de 62 millions de victimes durant six longues années. Le 1er septembre 1942, les enfants jouent, les hommes travaillent, les femmes s'occupent de leur maison, jusqu'à ce que tout change. Les villages sont en pa...