Harcèlement.

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-Papa : Dépêche toi ma chérie, tu vas être en retard à l'école !
-Moi : Oui Papa, j'arrive !
Je jette mes affaires de cours dans mon sac et rejoins mon père le plus vite possible. Je déteste être en retard, je ne peux pas supporter.
Je mets ma petite main dans celle de mon père et nous commençons à marcher. Il faut dire que l'école n'est pas très loin, elle est à 5 minutes à pieds.
-Papa : Tu as froid ?! Tes mains sont gelées.
-Moi : T'inquiètes pas, Papa, j'ai pensé à prendre un pull et il fais seulement frais pour le moment.
-Papa : Ne tombe pas malade, je ne veux pas faire la queue pendant deux heures chez le médecin.
-Moi : Oui Papa, j'y veillerai.
-Papa : Merci mon cœur.
On arrive peu de temps après, il me lâche la main, me fais un bisou sur le front et attend que je rentre dans ma classe avant de s'en aller.
J'ai pas vraiment d'amis, ils m'insultent souvent et je comprend pas très bien pourquoi. Je passe mes récrées aux toilettes, enfermée, entendre toutes ces moqueries, ces critiques, ça me blesse énormément. Alors je les évite, je les fuis.
Personne ne sait ce que je subit et personne ne comprendrai.
Mika est encore et toujours celui qui m'aide dans ces moments difficiles. Rien que d'imaginer sa voix, me remonte le moral.
-.... : Eh Paupau retourne au bac à sable !
Encore Gabin, ce gars m'énerve et encore il ne fait pas partie de tous ces garçons qui font pire. Je suis souvent frappée et injuriée.
Les larmes montent directement à mes yeux, je ne veux pas lui montrer ma faiblesse, mais c'est tellement dur.
Voilà, je sens cette goutte d'eau qui file sur ma joue. Je fais comme si je ne l'avais pas remarquer et je m'assois sous les remarques des autres, à ma place respective.
-.....: Madame aime une tapette !
Il s'avance vers moi et me met un coups de poing dans le ventre. Qu'est ce que j'ai fais pour mériter ça ?! Il s'apprête à recommencer, mais la non.
Là, c'est trop. Je prend mon sac sous les regards étonnés du professeur mais je m'en fiche. J'ai mal. Très très mal. Pas au ventre. Au cœur.
Je cours jusqu'aux toilettes. Des gens m'ont montré comment me remonter le moral. Je n'ai jamais voulu tenter mais je suis au plus bas et on peut pas faire pire et puis qu'est ce que ça coûte ?!
Je sors ma petite trousse de collégienne ainsi que l'instrument de géométrie.
Je le regarde minutieusement. Ma vue est flou.
Je remonte la manche de mon sweat puis passe la pointe du compas, sur mon avant bras, appuie plus fort, en faisant des allers retours, encore, jusqu'à que mon bras baigne dans le sang. Des grosses coupures remplies de ce liquide rouge mélangé avec mes larmes et malgré la douleur, j'oublie tous mes problèmes.
Je m'arrête ensuite. Observe mon bras, c'est la première fois que je saigne autant, que je me fais mal volontairement.
Je passe mon bras sous l'eau même si ça pique, je garde la tête haute.
J'ai seulement huit ans et je vis déjà un cauchemar.
Les coupures ne vont pas cicatrisées maintenant mais tanpis. Mes cicatrices de guerre.
Je recouvre mes blessures avec mon gilet puis quitte les toilettes veillant à ne pas laisser une seule trace rouge comme preuve dans les WCs.
Je m'éclipse de l'école, passant la petite barrière. Je ne veux plus jamais y retourner.
J'herre seule dans la grande ville.
Il fait bon mais je ne veux pas retirer ma veste.
Je mets mes écouteurs et écoute mon remède-sourire, vous l'avez devinez, Mika.
Il m'isole de ce Monde terrible, ignoble. Qui n'accepte pas les différences. Ils me traitent comme ça parce que j'ai sautée des classes et parce que j'aime Michael Holbrook Penniman Junior mais ça je comprend pas pourquoi.
On a donc pas le droit d'être unique ?!
Je m'arrête sur un banc, les passants me regardent bizarrement mais ça m'est égal.
Je sors mon petit téléphone, il n'est pas de très grande qualité mais, j'ai juré conscience que pour mon âge, c'est déjà ça. Papa me l'a offert pour la rentrée au collège.
Je ne le quitte plus.
Vrrrr vrrrr
Un message de Papa.
"Chérie, je ne pourrais pas venir te chercher, tu veux que je demande à un collègue ou tu peux venir seule, je suis au studio."
Je lui réponds directement.
"Papa, je viendrai seule ne t'inquiètes pas, si j'ai un problème, je t'appellerai."
Vrrrrr vrrrrr
"D'acc'. Tu n'es pas sensée être en cours ?!"
"*Intercours"
" D'acc'. A t'ahleure mon bébé."
"A tout a l'heure Papa."
J'ai un peu faim et j'ai l'argent d'la cantine, autant en profiter.
Vrrrr vrrrr
"Finalement mon collègue viendra te chercher."
Rooooh il m'énerve la, je suis plus un bébé.
"Ok."
Je m'approche d'une baraque à frites et commande un hot-dog qui dans les minutes qui suivent, me reviens.
Je donne ma monnaie et continue à marcher.
Londres est une belle ville.
Je déguste mon sandwich en savourant bien son goût.
Je me rapproche doucement de l'école. Je suis encore une enfant, je n'ai pas ma place au collège.
Le collègue de mon père va bientôt arriver et heureusement que ce n'est pas Papa qui vient me chercher car il arrive tout le temps en avance et il m'aurait tuer si il savait que j'étais sortie.
Il ne me reste plus qu'à rejoindre l'école et de me planter devant la sortie, évitant le regard des autres.

Le copain de mon Père. (FanFiction de Mika)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant