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Je ne pouvais pas m'empêcher de penser au lendemain. J'allais le revoir, et avec un peu de chance, avoir des explications. J'étais avachi sur le canapé, de la musique dans mes oreilles. C'était une de ses chansons. Sa voix rauque m'envoûtait, me faisait tout oublier. J'avais les yeux fermés, plongés dans les paroles pleines de sens. J'avais l'impression que mon cœur battait au son du rythme qui résonnait dans tout mon corps. Un sourire niais et totalement stupide apparaissait sur mes lèvres lorsqu'il disait des mots doux. Je me giflais intérieurement, je n'étais pas une de ses filles complètement folles de lui. Enfin...je l'espérais. Il était tard, pourtant j'étais incapable de dormir, j'étais bien trop stressé pour demain. Et aussi, bien trop impatient. Le seul moyen de me détendre serait que je fasse une promenade nocturne. Je jetais un coup d'œil à ma montre. Il était tard, près de minuit, mais j'en avais besoin.

Je me levais et, sans bruit de peur de réveiller mes parents, je sortis de ma maison, attrapant une veste en partant. Je marchais le long de l'allée, les yeux figés sur les dalles. La rue était calme, éclairée par des lampadaires. C'était paisible, exactement ce dont j'avais envie. Juste du silence, rien. Il faisait sombre et frais. Je mettais ma capuche pour protéger mon cou du froid, et fourrais mes mains dans les poches. Je marchais, encore et encore. Je ne savais plus vraiment où j'étais mais je ne m'affolais pas, j'avais, au pire, mon téléphone sur moi. Je levais la tête et mon souffle se coupa. La voie lactée était impressionnante cette nuit. On avait l'impression qu'il y avait des milliers d'étoiles dans le ciel, brillant de mille feux. Ma mère me disait souvent que les étoiles étaient les yeux de nos ancêtres. J'espérais que mon grand-père pouvait me voir et qu'il était fier de moi. Je triturais mon bracelet de cuir, plongé dans mes souvenirs. Je m'étais arrêtais dans une rue, il y avait un banc et je m'asseyais dessus. Je fixais la lune, immense, impressionnante et imposante, les yeux dans le vague.

Soudain un bruit attira mon attention. Je regardais vivement autour de moi. Personne. Un souffle glacial m'effleura et une odeur de lilas et de fleur d'oranger m'envahis. Cette odeur. Impossible. Ma respiration s'accéléra tandis que je vérifiais encore s'il y avait quelqu'un. Je le sentais, je le savais qu'une personne m'observait. Mes poils se hérissèrent sur mes bras. Un murmure lointain et étouffé, dont je ne comprenais pas les mots, venait jusqu'à moi. La voix semblait pressante mais pourtant suppliante aussi. Complètement affolé, je prenais mes jambes à mon cou et m'élancé dans la ruelle. Mes pieds touchaient à peine le sol pour me propulser plus loin encore. Je courais de toutes mes forces mais pourtant, au fond de moi, je savais que je n'avais aucune chance de m'échapper. Un ombre menaçante me poursuivait, sans relâche. Je ne reconnaissais pas l'endroit, j'étais perdu, et seul. Je fis face, le cœur battant, à celui qui me poursuivait silencieusement, ça ne servirait à rien de fuir plus longtemps.

Ce fut d'abord le silence, lourd, pesant et inquiétant. Tout d'un coup, une silhouette, quasiment fantomatique, se profila au coin de la rue. Elle avançait lentement, sure d'elle. Mes mains tremblaient, ma vue se brouillait. Ses yeux rouges luisants se détachaient de la pénombre, bien trop familiers. La nuit m'empêchais de voir son visage, mais je pouvais facilement deviner que c'était un garçon. Il n'était plus qu'à quelques mètres. Je ne bougeais pas, paralysé. De toute façon, à quoi bon ? Il me rattraperait quoi qu'il arrive, j'en étais certain. Le découragement et l'acceptation détruisirent tous mes minces espoirs. Je n'étais pas stupide, je ne pensais pas qu'il allait m'offrir du thé. Je savais reconnaître les personnes dangereuses. Et ce garçon... ma conscience me hurlait de m'enfuir et de ne surtout pas me retourner tout en sachant qu'il me retrouverait,qu'il fallait essayer au moins. Mais je n'avais pas la force de résister. Je l'entendais prendre une grande inspiration. Il était maintenant face à moi, immobile, comme pour savourer sa victoire. Je n'arrivais toujours pas à le voir, si seulement il s'avançait juste d'un centimètre. Il était plus grand que moi. J'avais tellement peur que je ne pouvais pas articuler un mot. Ça me rappelait quelque chose.

Soudain, bien trop rapidement pour que je puisse le voir, je me retrouvais plaqué contre le mur de pierre. Je poussais un gémissement de douleur alors qu'il me retenait d'une main, sans effort. Il utilisa l'autre pour me relever le menton. Je n'osais pas le regarder bien trop effrayer parce que je pourrais voir malgré mon envie de savoir à quoi il ressemblait, comme si je le sentais d'avance. Il plongea sa tête dans mon cou, inspirant profondément une deuxième fois. Ses cheveux doux me chatouillaient et son odeur faillit me faire défaillir. J'avais la certitude de l'avoir déjà senti. Son nez parcourait mon cou, effleurant avec la douceur d'une plume ma peau. Un long frisson parcourut mon échine. Pourquoi est-ce que je ne le repoussais pas ? Non, la véritable question était plutôt, pourquoi est-ce que je n'en n'avais aucune envie ? Sa main glissa le long de ma joue, de mon cou, passant par mon épaule puis s'échoua sur ma taille. Je respirais bruyamment. Qu'est-ce qu'il allait faire de moi ? On resta dans cette position durant de longues minutes semblables à des secondes pour moi. Je sentais qu'il était crispait, comme si il se retenait de faire une chose qu'il regretterait plus tard. La tension ne semblait pas lâcher son corps. Mais, je ne savais pas pour quelle raison, je sentais qu'il ne fallait surtout pas qu'il craque. Je voulais voir à quoi il ressemblait mais je ne pouvais pas, et ça me rendait fou.

Soudain, je le sentis mordiller mon cou, pas assez fort pour me faire mal mais assez pour me rendre compte de l'étrangeté de la situation. J'essayais de me dégager, mais peine perdu, il était bien trop fort. Il ne semblait même pas s'en apercevoir. Je poussais un cri de surprise lorsqu'il planta ses dents aiguisées en moi à une vitesse inhumaine. La douleur était insupportable, une brulure intense qui envahissait tout mon corps. J'avais la sensation de me faire vider de mon énergie vitale petit à petit. Incapable de rester debout, je m'effondrais au sol et il me suivit dans ma chute, sans se détacher de mon cou. Il soutenait ma tête et poussais des grognements en me buvant. Cette idée me fit frémir. Pourtant je ne faisais aucun mouvement pour m'échapper, comme si j'étais un pantin privé de ses fils. Tout d'un coup, comme si il venait de reprendre ses esprits, il s'éloigna brusquement. Je m'étalais par terre, hagard. Néanmoins alors qu'il allait partir, je prenais dans mes dernières forces pour pouvoir parler.

»A-attend ! Soufflais-je la voix méconnaissable.

Il s'immobilisa, comme une statue.

»S'il-te-plait, laisse-moi voir ton visage. Je t'en prie. Suppliais-je, le cœur battant.

Pourquoi est-ce que je suppliais mon agresseur de me laisser voir son visage ? Je me relevais difficilement, prenant appui sur mes coudes. Il ne bougeait toujours pas, à un mètre de moi. Ma respiration était sifflante. Il se retourna, lentement, très lentement. Il me regarda dans les yeux, gêné, presque timidement. Je fus tellement absorbé par son regard que je mis longtemps à réaliser. Devant moi, la bouche encore maculée de mon sang, se tenait Harry. Le Harry Styles.

Ses traits étaient crispés, il se pinçait les lèvres tout en me fixant l'air avide. Il se rapprocha de moi, les mains écartées, comme pour me rassuré. Je devais faire une tête bizarre car il était inquiet, ça se voyait. Hébété je le regardais, les yeux grands ouverts. Il arrêta son visage à quelques millimètres du mien. Je pouvais deviner qu'il se retenait toujours. Encore ses yeux cramoisis. Soudain j'eu une révélation. Ce magnifique visage, cette bouche ensanglantée, son gout du sang, cette odeur enivrante et surtout ses orbes rouge pleines de soif. Il n'était pas humain. La véracité de cette phrase s'implanta en moi. Il ne bougeait pas, inspectant du regard les dégâts. Vampire. S'en fut trop pour moi. Alors, sous les yeux du garçon célèbre, je m'évanouis. Trou noir.

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Alors vous aimez ? :') Dites hein. x)

Aujourd'hui j'ai eu le cross (compétition) a mon collège j'ai cru j'allais mourir omfg j'etait au bout de ma vie.
See you. ♥

&gt;Torn Soul&lt;Où les histoires vivent. Découvrez maintenant