>9<

997 44 0
                                    

QUOI ? Dès la fin de sa phrase, l'étrange sensation qui m'avait envahi s'agrandi. C'était une douce chaleur, qui se répandait dans tout mon corps. Mes yeux se fermèrent d'eux même et je me sentis m'effondrer au sol. Peu à peu ça se transforma en brûlure. Une brûlure intense, un feu rugissant en moi. J'avais envie de crier, mais j'en étais incapable, j'étais paralysé. J'avais l'impression que des milliers de couteaux me transperçaient de tous les côtés, que l'on me torturait de toutes les manières possible. Les battements affolés de mon cœur résonnaient dans ma tête. J'étais fou de douleur, la moindre particule de peau me faisait souffrir le martyre. Tout d'un coup, je fus capable de parler, aussitôt je poussais des hurlements hystériques, ma voix était cassée. Je suppliais que l'on me tu inlassablement. Je répétais cette phrase,tuez-moi, tuez-moi. Je n'en pouvais plus, je craquais. Mon corps se convulsait, se cabrait, se tordait de douleur. Mes cris étaient continus, ils reflétaient ma souffrance, la plus intense de toute ma vie. Je n'avais aucune idée du temps qui passait, mes pensées étaient incohérentes. Des craquements d'os arrivèrent à mes oreilles. Mes hurlements redoublèrent d'intensité, on me brisait. Quelque chose en moi me brisait, me cassait, m'anéantissait. La douleur, au lieu de s'arrêtait, enflait encore plus au fil du temps. Je sentais des larmes qui roulaient sur mes joues. Soudain, tout s'empira, tout devenait encore plus fort. Je poussais des hurlements à m'en briser les cordes vocales. J'avais l'impression de me faire déchirer en pièce, c'était insoutenable. Les battements de mon cœur accélérèrent et la souffrance augmenta plus encore. Je n'avais même plus assez de conscience pour penser à crier. Et là, ce fut l'apogée, ma bouche s'ouvrit dans un dernier hurlement, mon corps se cabra, la douleur explosa, les battements effrénés de mon cœur stoppèrent pour ne plus jamais recommençais et je retombais lourdement sur le dos. Silence. La peine était partie d'un coup, mais je n'étais pas encore assez prêt pour ouvrir les yeux. Je me remettais doucement de mes émotions. J'entendais par contre. Tout. Le vent qui sifflait, les oiseaux qui gazouillaient au loin, les pleurs d'un enfant. Je tombais alors dans une sorte de somnolence. C'était comme si mon corps se mettait en hibernation, pour panser ses blessures internes. C'était paisible, calme. D'un coup, j'ouvris les yeux en grand. Il y avait un plafond, en bois. Je tournais la tête. Mes sens étaient comme affutés. Tout était plus qu'avant. La vue, l'ouïe, je pouvais aussi sentir toutes les fragrances de l'air. Un mélange de bois, d'essence, de peinture et une autre qui me rappelait quelque chose. Elle était enivrante. Le temps de penser à me redressais, je l'étais déjà. J'étais dans une pièce simple. Les murs étaient beiges. J'étais dans un lit dont les draps ont étaient défaits, par moi je suppose. Il y avait une table de nuit sur laquelle était posée une photo. Elle représentait un petit garçon aux cheveux bouclés. Il souriait et avait des fossettes adorables. La photo était ancienne, elle était en noir et blanc et semblait usée sur les bords. Il me rappelait quelqu'un. Je me levais en une seconde et me dirigeais vers la porte. Je posais la main sur la poignée et appuyais légèrement. J'entendis un bruit sourd et la poignée tomba dans ma paume. Je venais de la casser. Mince ! J'étais coincé. Enervé je poussais la porte qui se détacha de ses gongs et se propulsa contre le mur d'en face. Eberlué, je sortais. Je fronçais les sourcils en regardant autour de moi. Mais, je connaissais cette maison ! C'était celle d'Harry ! Si ils avaient pus, les battements de mon cœur auraient accélérés, mais là. Rien. C'était flippant. Quelle était la dernière chose dont je me rappelle ? Alors, j'étais avec Harry qui m'avait avoué ce qu'il était, et j'étais tombais. Il y avait du sang, et ses yeux, ils étaient...cramoisis. Il avait voulu me mordre et... trou noir. Mais qu'est-ce qui s'était passé ? J'essayais tant bien que mal de me souvenir, mais je n'y arrivais pas. Le seul souvenir qui me marquait était la douleur et le gout du sang. Ma gorge, à cette idée, sembla s'asséchait. Un besoin monta en moi. Oh mon Dieu, j'avais tellement envie de...de quoi ? Je n'en avais aucune idée. Mais ce besoin grandissait de plus en plus, occupant mes pensées. J'avais l'impression de m'étouffer, ma gorge me brûlait. J'avais tellement soif. Sans même y faire attention, je me retrouvais dans la cuisine, sachant où elle était à cause des odeurs de la nourriture. Comment j'avais fait pour venir ici aussi vite ? Je me précipitais sur le robinet, ouvrais l'eau, et buvais goulument l'eau, pensant que ça allait m'apaiser. Après avoir avalé des litres d'eau, sans apercevoir aucun changement, j'arrêtais. Ça n'avait rien arrangé. J'avais toujours terriblement soif. Tout d'un coup, l'odeur que j'avais senti, il y a quelques minutes envahi mon nez, plus forte, plus présente. Je me retournais vivement et fis face à celui qui venait d'arriver. Je faillis faire une crise cardiaque. Même si c'était plus possible pour moi maintenant. Devant moi, se tenait Harry. Mais, il avait l'air différent. On pouvait facilement voir qu'il était fatigué, et il semblait soulagé de me voir. Mais ce qui attira le plus mon attention fus son visage. Avec ma vue aiguisé, je pouvais réaliser à quel point il était parfait. Je redécouvrais ses traits fins, sa bouche rouge, ses cheveux dans lesquels on rêvait de glisser nos mains, et surtout, ses yeux. Ses orbes émeraude pailletaient, maintenant je pouvais le voir, de doré. Je soupirais inconsciemment et mordis ma lèvre. Son regard magnifique s'assombris, et mon souffle se coupa. Mais ce n'étais pas gênant, je sentais, que si je le voulais, je pourrais me retenir longtemps sans effort. En une microseconde, je fus près de lui. Je me noyais dans ses yeux. Il posa délicatement sa main sur ma joue et la caressa doucement. Elle était tiède. Un ronronnement s'échappa de ma bouche. Surpris, je jetais un coup d'œil gêné à Harry qui, sans réussir, essayait de se retenir d'exploser de rire. Le voir ainsi, de bonne humeur, me fit sourire comme un idiot.

&gt;Torn Soul&lt;Où les histoires vivent. Découvrez maintenant