Chapitre 5 : Sick

397 54 3
                                    

Le poids de ce monde est trop lourd pour qu'un seul homme le porte, et la souffrance de l'Univers trop cruelle pour un seul cœur. - Oscar Wilde

[Bonne lecture!]

Chapitre cinq



Trois jours. Trois jours que j'avais repris les cours, et trois jours que des regards de travers m'étaient jetés à la figure. Je n'en savais même pas la cause, si ce n'est que je restais toujours avec Jimin et Yoongi, qui n'attiraient pas franchement les gens.

Je refermai mon casier en le claquant, et le bruit du métal résonna dans mes oreilles.

«  T'es énervé  ? J'espère que c'est pas à cause de moi.

Je tournai lentement la tête pour faire face à Jimin, tout sourire.

– Non, rassure-toi. J'ai juste mal dormir, mentis-je.

– T'aurais pu venir au café, alors. Comme d'habitude...

Il baissa la voix et se mit à regarder ses chaussures.

Je m'en voulais horriblement de ne pas être venu, à tel point que j'avais tout de même hésiter à y aller, aux alentours de cinq heures du matin. Mais j'étais énervé contre Jimin, pour une raison qui m'étais inconnue.

– J'étais malade.

– Sérieux  ?

– Ouais, j'ai dû manger un truc pas frais.

– Genre t'étais constipé  ? Ou tu vomissais  ? Ou alors, t'avais la diarrhée  ?

Qu'est-ce que je vais faire de toi, Jimin  ?

– Euh... Ouais...

– Ouais pour quoi  ? La diarrhée, le vomis ou la constipation  ?

– On... On pourrait éviter de parler de ça en public  ? C'est un peu gênant quand même...

– Bah, c'est normal.

Je lui tournai le dos pour rejoindre ma salle de cours et surtout pour me débarrasser de lui. Mais il était plutôt têtu, et il m'emboîta le pas.

– J'avais besoin de te parler, hier. Mais, j'imagine que tes toilettes devaient être plus intéressantes...

– Pas vraiment, répondis-je, pressé d'en finir.

– J'ai l'impression que t'as pas vraiment envie de me parler. J'ai fait quelque chose de mal  ?

Il avait presque les larmes aux yeux, mais j'ignorais si c'était dû au vent qui soufflait dans le couloir, ou bien à moi. J'optai pour le couloir, histoire de m'enlever un peu de culpabilité.

Qu'étais-je sensé lui répondre  ? Oui, tu ne m'as pas parlé de Hae Na, ni de ton secret qui a l'air plutôt grave, et tu n'essaies pas de comprendre le mien. Ça te va comme raisons  ?

– Non, non. Je suis fatigué, c'est tout.

– Ah, ok...

Il fit demi-tour, et je continuai ma route. Je m'en voulais encore plus de ne pas être venu, la nuit dernière, mais j'estimai qu'il méritait cette solitude, au moins pour un soir. Il devait savoir que je ne serai pas toujours là. Il devait savoir que, lorsque j'arriverai à dormir plus de trois heures par nuit, je le délaisserai pour mon lit.

«  J'espère que tu viendras, ce soir. Je dois te parler d'un truc.

Je pivotai un peu tard pour avoir l'image avec le son, mais il avait dû tourner, puisqu'il n'y avait personne dans ce couloir à part moi.

And now my memory won't let me sleepOù les histoires vivent. Découvrez maintenant