Partie 5

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Les dérobades d'Al agaçaient Eddy. À croire que ce morveux n'avait jamais goûté au sexe entre mecs. Impossible, il s'en était sûrement trouvé un ou deux pour lui ouvrir la braguette et profiter de sa paire de fesses juvénile. Si Al se livrait à une sorte de jeu pour l'exciter davantage, il voulait bien entrer dans la partie. L'érection dans son slip devenait douloureuse. Une seule idée l'obsédait : baiser ce garçon craquant jusqu'au bout de la nuit.

Al se rua vers l'escalier, Eddy attaché à ses pas, tel un limier sur les traces de sa proie. « Ton désir est très naturel, je t'assure, lui dit-il comme Al hésitait à ouvrir la porte.

- Vous dites ça pour m'embrouiller. En réalité, vous voulez une seule chose. »

Il marmonnait entre ses dents et fixait la pointe de ses baskets. Maîtrisant son exaspération grandissante, Eddy chercha les mots propres à le convaincre.

« Tu te trompes, Al ; je te respecte et te tiens pour un gars bien. N'importe qui à ta place aurait planté là son vieux. En plus, tu es magnifique, ajouta-t-il, je suis fou de toi.

- Je ne vous crois pas. Vous êtes surtout en quête de sensations nouvelles. »

Mais sa résolution faiblissait, Eddy le devina. Il prit le menton d'Al et l'orienta vers lui pour forcer le garçon à le regarder.

« J'ai rencontré beaucoup de mecs dans ma vie, dit-il. Aucun ne m'a ému à ce point. »

Al tenta de se libérer, mais Eddy le tenait bien. Lorsqu'il relâcha son étreinte, le jeune homme eut une sensation de vide immense. Eddy lui glissa au doigt une chevalière en argent qu'il portait à l'annulaire en expliquant.

« Ceci appartenait à mon père tué pendant la guerre des Malouines. Je ne l'ai pas connu.

L'évocation de son paternel, un officier de la Royal Navy, ne l'émouvait pas plus que de raison, mais Al avait l'air touché.

« Je ne peux pas...accepter un cadeau d'une telle valeur sentimentale, balbutia-t-il.

- Tu en es digne. »

Al frémit de la tête aux pieds. Ses réflexes de défense étaient amoindris par le don du bijou. Eddy ne se serait séparé d'un souvenir aussi précieux au profit de n'importe qui. Le cercle blanc sur son doigt prouvait sa bonne foi. Pourquoi ne pas profiter de l'instant présent ? La vie ne repassait pas deux fois les plats. Il se jeta contre la poitrine d'Eddy et colla sa bouche à la sienne. En réponse, Merinvale lui donna un long baiser vorace. Le désir ne lui faisait pas perdre le Nord. Tout en continuant à embrasser Al, il ouvrit la porte de la chambre. Une vraie turne de garçon, à en juger par le bordel et l'odeur de fauve qui vous prenait à la gorge sitôt entré. D'ordinaire, Eddy avait le nez plutôt délicat, mais dans ce cas présent, les remugles de chaussettes sales ne le gênèrent pas. Au contraire, ce parfum de jeune mâle en pleine montée d'hormones l'excita. Il glissa les mains sous le tee shirt, caressa le ventre plat, remonta vers la poitrine dont il pinça les mamelons. Al se laissait peloter sans bouger. Quand il eut fini d'explorer le torse, Eddy déboucla le ceinturon du jean, puis il déboutonna la braguette et descendit le fut sur les hanches. Le sexe dessinait une protubérance prometteuse sous le caleçon. Eddy le palpa à travers le tissu, provoquant chez Al de petits gémissements de chiot. Lui-même bandait comme un cerf. Il mit un genou en terre et extirpa le membre roide de sa gangue de coton : une tige longue et mince comme il les aimait. D'un rose délicat, veiné de violet, elle jaillissait d'un fouillis de poils exubérants et tranchait sur la matité des cuisses. Le gland renflé ressemblait à un nourrisson et les couilles à de petites prunes bien fermes. Eddy les lécha avant de gober la bite en entier. Elle remplit parfaitement la bouche d'un honnête homme : un vrai bonheur, pensa-t-il, enivré. Il commença par la grignoter, à la manière d'une friandise. Sa langue parcourait la hampe sur toute sa longueur, sans mordiller. Au-dessus de lui, la respiration du garçon devenait précipitée. Les doigts d'Al se crispèrent sur les cheveux. Eddy ralentit le rythme pour qu'il n'explose pas trop tôt. C'était l'inconvénient avec les petits jeunes, ils jouissaient vite. En revanche, ils rechargeaient avec une rapidité égale. Eddy fit ressortir une partie du membre pour le sucer avec les lèvres, puis l'enfourna à nouveau. Les mains d'Al avaient délaissé sa chevelure et déboutonné sa chemise de haut en bas. Leurs caresses sur son torse avaient beau être maladroites, elles mettaient le feu à son bas-ventre. S'il ne gicle pas dans les cinq minutes, se dit-il, je vais éjaculer dans mon fut. Ça lui arrivait rarement d'habitude. Sa langue s'activa autour de la tige pour activer les choses. En même temps, il malaxait les bourses avec la dextérité née d'une longue habitude.

En proie à des sensations inouïes, Al avait le plus grand mal à de se retenir. En général, ses orgasmes survenaient après quelques secousses énergiques de la main. Mais ses branlettes solitaires n'avaient rien à voir avec le traitement auquel le soumettait Eddy. Les mouvements de rotation imprimés à sa queue étaient la fois insupportables et délicieux. Il aurait aimé les prolonger à l'infini. Mais vu la cadence de plus en plus rapide qu'on lui imposait, il se lâcha. Son vit n'en finissait pas de dégorger. Eddy avala le tout, puis se redressa. Du sperme moussait à l'angle droit de sa lèvre supérieure. Il le lécha délicatement. S'ensuivit un échange de regards. Celui d'Eddy contenait une sorte de tendresse. « Tu as aimé ? » demanda-t-il.

- Oh oui !

- C'était ta première pipe?"

Gêné, Al acquiesça. Ses yeux baissés tombèrent sur la bosse révélatrice dans le pantalon.

« Le reste aussi, je suppose, dit Eddy. Je vais m'atteler à ton éducation. »

Al frémit à ces paroles, comme aux inflexions de cette voix rauque et tentatrice. Il se laissa guider vers le lit, les jambes flageolantes et prit de lui-même la posture souhaitée par Eddy : à genoux, les jarrets fléchis. La colonne du cou, la ligne parfaite du dos brun dont un grain de beauté décorait l'omoplate gauche, la perfection du fessier, comme sculpté par le ciseau de Praxitèle bouleversèrent l'esthète qu'était Merindale. Admiration et désir brut se disputaient en lui. Malgré la force du second, il prit le temps de faire descendre ses mains de la nuque au creux des reins, en une lente promenade. Il captait les halètements du garçon, l'ondulation de ses hanches, sa façon de se cambrer. Une invite à risquer des caresses plus audacieuses. Il reconnut des mains et de la langue le petit cul comparable à un abricot. L'intérieur de la fente qui le divisait était doux comme du velours. Eddy éprouvait toujours une certaine appréhension à s'introduire dans un fion velu. Il redoutait de s'enfoncer dans des taillis épais où il s'égarerait. Là, aucune crainte à avoir, si ce n'est de blesser son partenaire novice. Un examen rapide avait suffi pour constater que le charmant petit trou n'avait pas connu d'intrusion. La jubilation de cette découverte ne lui ôta pas pour autant son sang-froid. Il recueillit quelques gouttes de liqueur séminale au bout de sa verge et en badigeonna l'anus d'Al.

Al avait tressailli quand un doigt s'était aventuré dans son fondement. Celui-ci s'était retiré presque aussitôt, le laissant à la fois soulagé et frustré. Un froissement de tissu derrière lui indiqua qu'Eddy se déshabillait L'instant d'après, la trique devinée tout à l'heure se présenta à l'orée de son anus. Al serra instinctivement les fesses.

« Si tu ne veux, pas, j'arrête, murmura Eddy. Et Il lui mordilla le lobe de l'oreille avant de fourrer sa langue dans le conduit.

- Non, continue, fit Al, emporté dans un maelström de sensations.

- Je serai très doux, je ne te ferai aucun mal."

Malgré cette promesse, les premiers centimètres furent douloureux pour Al. Au fur et à mesure de la progression d'Eddy dans le conduit étroit, cet inconfort disparut. Le bout du gland toucha la prostate pour revenir à son point de départ et entamer un va et vient aussi enivrant qu'intolérable.

Eddy avait rarement ressenti une telle excitation. L'idée d'être le premier à explorer cette terre vierge n'y entrait pas pour rien. Tout en limant, il psalmodiait des mots sans suite et plutôt crus. Al réagissait tel qu'il l'espérait, contractant avec force ses parois anales autour de sa queue. Eddy décida de ne plus le ménager et y alla de bon cœur. Le claquement de ses bourses contre le postérieur d'Al, les gémissements du garçon et sa propre litanie de termes salaces servaient de fond sonore à leurs ébats. Eddy voyait devant lui le dos admirable luire de sueur. Le corps du jeune homme se tordit soudain sous la déflagration d'un orgasme, décliné ensuite en vagues continues. Eddy était obligé de maintenir son partenaire pour ne pas voir son érection s'échapper. Quand celle-ci se produisit, il eut l'impression que son cerveau éclatait en mille morceaux.

Perdu dans sa jouissance, Al sentit le liquide chaud arroser ses entrailles. Ses puissantes giclées paraissaient inépuisables. Eddy l'entoura de ses bras. Tous deux restèrent immobiles, le souffle court, les torses soudés par la transpiration. Le sexe d'Eddy planté solidement entre ses fesses finit par se désagréger et avoir des velléités de fuite. Al essaya de le garder : en vain.

« Laisse ! Tu le retrouveras tout à l'heure, plaisanta Eddy. »


Mets-moi en émoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant