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Je m'enroule dans ma couette alors que le froid m'envahit. C'est étrange, je n'avais pas le souvenir que les températures étaient aussi basses en début Septembre. Après quelques grelots, je me tortille dans tous les sens histoire de faire craquer mon dos. Le matelas m'a donné des courbatures. Alors j'ouvre les yeux et me retrouve face au mur. Il n'a rien à voir avec celui qui se trouvait devant moi hier soir. Le béton a remplacé la peinture blanche, et c'est un goût amer qui rend d'un coup ma bouche pâteuse. Je reconnais ce mur, mais je refuse d'y croire. Puis j'entends frapper à la porte. Cette résonnance si familière accentue mes frissons. Ce n'est pas possible, je ne peux pas être retourné dans ce maudis sous-sol. Je prends mon courage à deux mains et me retourne.

Aïe, je viens de heurter un mur de plein fouet. J'ouvre les yeux et c'est une peinture blanche qui se trouve de nouveau devant moi. Le réveil est en train de sonner et c'est Theo qui frappe à ma porte pour me dire qu'il est l'heure de me lever. Tout ceci n'était qu'un cauchemar... il semblait si réel.

Les visions qui me hantaient continuent de me suivre jusque dans la salle de bain. Que ce soit dans la douche, ou en me lavant les dents, les souvenirs reviennent à flot. Des choses que j'ai décidé d'enterrer pour ma propre survie. La cave avec son sol et ses murs froid. Son escalier étroit et raide. Tant d'espace avec si peu d'endroit où se cacher ou fuir. Comment réagirais-je si devais y retourner aujourd'hui ? Aurais-je envie de me cacher comme je l'ai tant fait à l'époque ? Aurais-je peur de ce qui pourrait se produire à chaque fois que la porte viendrait à s'ouvrir ? Ou déciderais-je de me battre, comme je l'ai fait en dernier recourt ? J'ai appris la leçon. Personne d'autre ne peut, ou ne veut nous venir en aide. Seulement deux possibilités s'offraient à nous : nous soumettre ou nous battre. Nous... Diego. Son image me fait sortir de mes pensées. Je dois descendre pour manger.

- Café, thé, chocolat ?

Sa bonne humeur matinale est agressive. Comment peut-on être si réveillé à une heure pareille ?

- Peu importe, je prends ce qu'il y a.

- O.K. ! – Il me sert du café et s'installe en face de moi. Puis il me présente des tartines qu'il a fait griller. – Bien dormis ? – « Oui mais le réveille fût compliqué » me dis-je. Je me contente d'un hochement de tête et de lui retourner sa question. – Au fait, j'ai des amis et leur fille qui viennent à la maison ce soir. Ça ne te dérange pas j'espère. Ils aimeraient vraiment faire ta connaissance. – Encore une fois, je me contente du strict minimum pour lui montrer mon approbation.

Je ne suis pas du matin. C'est quelque chose qu'il intègre très rapidement puisque qu'il ne pose plus de questions. C'est une bonne chose, il devait se taire car je dois aborder un sujet qui risque d'être sensible. Enfin, je n'espère pas.

- Euh...

- ... Theo – il m'aide à prononcer son prénom, comme si je l'avais oublié. Ce n'est pas le cas, j'ai simplement du mal à l'appeler de cette manière. C'est si familier pour quelqu'un que l'on a rencontré la veille.

- Est-ce que ça serait possible que j'envoie des lettres à une amie à moi ?

- Donnes-moi son adresse et elle est envoyée dans la seconde.

- 1200 Congress Avenue, Houston... Centre de détention juvénile... - Lui qui était en train de soigneusement écrire l'adresse sur un morceau de papier décide de s'arrêter brusquement. Ce fût de courte durée car il rebaisse la tête et agrippe de nouveau son style.

- Quel nom ?

- Charlotte Olsen...

- Je pourrais t'emmener la voir si tu veux. J'ai entendu dire que vous aviez des jours de visites. A moins qu'elle ait fait une bêtise, tu pourrais la voir quand tu veux.

The Odds Of A FoxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant