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L'oreille contre la porte, j'écoutais attentivement la conversation entre la liseuse et sa tante :

- Si tu ne souhaites pas que Thorn renonce à votre mariage, il te faut changer d'attitude.

- Que voulez-vous dire ma tante ?

- Tu plaisantes ? Ophélie, as-tu remarqué comment ton fiancé te dévisageait ?

- Non, et à vrai dire il me semblait qu'il était concentré sur son plat.

- Oh Ophélie ; Thorn t'observait, et crois-moi, à voir l'expression de son visage, il me paraît évident, qu'il se sentait gêné, et probablement humilié en te voyant te donner en spectacle lors du repas.

- Tante Roseline, je ne comprends pas ; qu'ais-je fait selon vous d'humiliant ?

- Oh par Artémis, Ophélie regarde toi dans une glace ; étant donné la situation, tu aurais pu prendre soin de ta tenue vestimentaire, et te coiffer dans la même occasion. Et puis, je ne te parle même pas de ta démonstration de ton talent de lecture. Au lieu de rester focaliser sur ton ancienne, vie, tu devrais chercher à plaire à ton futur mari.

- Vous êtes ma chaperonne, vous devriez vous assurer que je me préserve jusqu'au mariage, et non m'encourager de séduire cet homme.

La tente de ma fiancée, ne répondit pas tout de suite, j'en profitai pour jeter un regard sur ma montre à gousset ; l'esprit préoccupé.

- Ophélie, tu vas épouser Thorn, il te faut, par conséquent, t'entendre avec lui, afin de pouvoir construire une famille épanouie.

- Ce mariage, est une alliance diplomatique, je doute que Thorn porte un intérêt pour moi.

- Si tu t'obstines à ne pas soigner ton image et témoigner de l'attention envers ton fiancé, c'est certain qu'il risque de ne plus vouloir t'épouser, ce qu'il te faut absolument éviter.

- A vrai dire, cela ne me dérangerait pas, qu'il ne veuille pas m'épouser.

- Ne dit pas n'importe quoi ! Il est vrai que Thorn ne donne pas l'impression d'être un homme tendre et respectueux, mais que tu le veuilles ou non, tu vas l'épouser.

- J'en suis consciente, tout comme le fait que je me retrouve obligée de vivre éloignée de ma famille, car j'ai refusé toutes les demandes en mariage de mes cousins.

- Effectivement ! Il aurait mieux valu que tu ne rejettes pas tes prétendants, mais ce qui est fait, est fait. Alors je te pris d'agir comme une fiancée et non pas comme l'enfant que tu as toujours été sur Anima.

Un sentiment de m'alaise m'envahit ; le sujet de cette conversation, me concernait, et je n'appréciais pas ce que j'entendais, malgré que je ne sus ce qui me déplaisait le plus ; les propos de Roseline ou Ophélie ; qui me prouva encore une fois, qu'il était peu probable qu'elle soit Océane. Las, et préoccupé, je retournais à ma cabine.

Sur le chemin, je me retrouvai à nouveau devant le bar du dirigeable; constatant que j'avais faim, j'entrai à l'intérieur et je m'achetais un sandwich et une tasse de café, puis je les emportais avec moi sur un plateau. Je marchais jusqu'à ma cabine, alors que mon esprit se remémorait de la conversation que j'entendis un peu plus tôt. Visiblement, la liseuse n'avait pas plus envie de ce mariage que moi, et espérait sans aucun doute que ce soit moi qui renonce à cette union. Hélas, malgré que je le désirai il m'était impossible de me rétracter.

Il fallait donc, que je trouve un moyen pour la convaincre de renoncer à cette alliance matrimoniale avant notre arrivée. Alors que je réfléchissais à comment j'allais m'y prendre, je fus surpris en voyant ma fiancée devant moi ; marchant à quelques pas de ma cabine. L'occasion étant une chance d'en finir immédiatement, je me dirigeais vers elle, et m'arrêtais dès que je fus à quelques centimètres de son corps. Me retrouver si près d'elle, alors qu'elle ressemblait à un petit lutin vulnérable en comparaissant à ma taille de géant, mais j'étais fermement décidé d'en finir avec cette mission.

Je désirais retrouver Océane, mais rien ne me garantissait qu'elle était réellement en danger, ni même que cette jeune fille ; que je devais épouser était en mesure de m'aider à la retrouver.

- Le Pôle, n'est pas une arche pour une personne comme vous. Lui dise-je directement.

- Que voulez-vous dire. Réussis-je à entendre de sa petite voix.

- Je vous préviens ; le Pôle n'a rien avoir avec Anima. Les gens ne sont pas aussi aimables et chaleureux que sur votre arche. Pour réussir à rester en vie, sur mon arche, il faut avoir du caractère, et une capacité à survivre dans un monde brutale et sans merci. Alors, il est encore temps pour vous de changer d'avis, et de retourner sur Anima.

Pendant un bref instant, je la vis lever la tête en direction de mon visage.

- Je n'ai pas demandé à me fiancé avec vous, ni de quitter ceux que j'aime pour vivre sur une arche qui m'est inconnue. Mais je n'ai certainement pas l'intention de rompre ce mariage. Si vous ne voulez pas de ce mariage, vous n'avez qu'à l'annuler vous même.

Ophélie fit volte-face et s'en alla, me laissant perplexe. Je ne la comprenais pas ; cette fille n'avait aucune envie de m'épouser, j'en étais certain, mais pourtant, alors que je lui ai donné l'opportunité d'échapper à ce mariage, elle venait de refuser.

Je pénétrais dans ma chambre, et je me mis à nettoyer le plateau et la tasse, avant de manger mon sandwich. La liseuse m'intriguait ; au vu de ce que j'avais pu constater en l'observant, elle n'avait pas l'air d'être faite pour vivre au Pôle. Pourquoi s'obstinait elle à accepter de se marier avec moi, alors qu'il était évident qu'elle ne le désirait pas. Mais surtout, pourquoi étais-je à ce point contrarié par l'idée de me marier avec elle, alors que cela pourrait peut être me permettre de retrouver Océane.

Le souvenir que j'avais d'Océane, me tourmentait en permanence, beaucoup de questions se bousculaient dans ma tête, et aucune réponse ne semblait répondre à l'une d'entre elles. Qu'allais-je faire ? Avais-je eu raison de m'engager dans cette affaire ? Ophélie avait-elle un lien avec Océane ? Etait-elles une seule et même personne ; cherchant à me manipuler pour atteindre un sombre objectif ? épuisé, je m'allongeai sur mon lit, et je m'endormis.




Océane, Moi et la Passe-MiroirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant