XII

454 15 4
                                    

A peine je mis un pied dans le jardin de la propriété, que je fus surpris par la présence du tonnerre. Berenilde était de très mauvaise humeur, et même si je me doutais qu'être enfermée chez-elle à cause de sa grosse, rendait ma tante désagréable à certain moment, toutefois, jusqu'à présent, je ne l'avais jamais vu aussi furieuse, et les éclaires qui résonnaient à mes oreilles, me persuadèrent que j'allais retrouver une femme en colère, et je me demandais bien ce qui avait bien pu se passer pour mettre ma tante dans un tel état émotionnel.

Dès que je fus à l'intérieur de la maison, j'entendis les voix de ma grand-mère, ma tante et celle de ma fiancée ; comprenant qu'elles étaient en pleine dispute, je me dépêchais de les rejoindre pour en savoir plus.

- Ah te voilà ! S'exclama Berenilde sur un ton agressif.

Les trois femmes étaient assissent sur les deux canapés installés dans la pièce, et à voir l'expression de leur visage, je compris que nous étions confronté à un problème.

- Qu'est-ce qui se passe ? Interrogeais-je en restant sur place.

- Il se passe que ta fiancée a disparu. Me répondit ma grand-mère.

- Elle a fugué ; cette fille est totalement inconsciente du danger qu'elle court. Dit Berenilde contrariée.

- Ne parlez pas de ma nièce ainsi ! s'énerva Roseline.

- Je ne dis que la vérité. Cette fille ne fait aucun effort pour se préparer à son mariage, et en plus de cela, elle manque de respect à Thorn en quittant la maison de la sorte. Déclara ma tante.

- Comment a-t-elle fait pour quitter la maison, sans que personnes ne le remarque ? Demandais-je froidement.

Les trois femmes me dévisagèrent affichant une expression d'hésitation et de contrariété. Puis Roseline se décida à me répondre.

- - Ophélie a certainement empreinte un miroir. Je veux dire, qu'elle a la capacité de se déplacer d'un lieu d'un autre en traversant les miroirs. Je n'arrive pas à croire qu'elle soit partie je ne sais où sans moi. Comment puis-je veillez sur elle, si elle se met à vagabonder. Et comment, vous, Monsieur Thorn avez-vous pu ignorer notre existence depuis notre arrivée. Si vous, vous êtes conduit comme un fiancé investi par son futur mariage, nous ne serrions pas retrouvé dans une telle situation.

Il me fallut quelques secondes pour réaliser que ma fiancée, la fille qui ressemblait énormément à Océane possédait le même don qu'elle. Etait-ce ici une preuve qu'Ophélie et Océane n'était qu'une seule et même personne ? Me mentait-elle pour me manipuler afin d'obtenir une information contenu dans le livre de famille ? Ne sachant plus quoi penser de tout cela, je ressenti le besoin de m'isoler. Je fis volte face et me dirigeais à la sortie de la pièce.

- Dès que la liseuse revient, dites-lui de me rejoindre à mon bureau ! Déclarais-je durement.

Je n'étais pas certain que cette fille ; ma fiancée était Océane, mais je devais me résoudre à accepter cette possibilité : Elles se ressemblaient, malgré que les différentes teintures des cheveux, et les deux personnalité totalement opposés l'une de l'autre. Si cela était le cas, pourquoi Océane jouait cette comédie ? Pourquoi m'avait-elle trahi ?

Et si quelque chose de grave lui était arrivé dans le passé, et si elle avait perdu la mémoire, et cherchait aujourd'hui un moyen de retrouver ses souvenirs ? Non je me voilais probablement la face, je n'arrivais pas à concevoir que mon amie d'enfance puisse être devenue une personne sans pitié que je cherchais à tout pris trouver une explication qui justifierait mon sentiment qu'elle soit Ophélie.

Le bureau était installé dans une grande pièce ; qui faisait office de bibliothèque. Des étagères, remplies de livres et de dictionnaires meublaient la salle, alors qu'au milieux de la pièce il y avait un canapé noir et juste à l'opposé, devant une fenêtre fermé, se trouvait mon bureau, où je m'installais pour réfléchir en attendant le retour d'Ophélie.

Durant des heures, j'essayais de mettre de la clarté dans toutes les informations que je détenais, sans y parvenir. Me sentant frustré et dérouté par cette énigme, et la situation dans laquelle je me retrouvais, que je me sentis dans l'incapacité de faire quoique ce soit. Assis sur mon fauteuil ; les yeux fermés, je vis défiler devant moi le visage d'Océane, parlant à toute vitesse avec enthousiasme, puis celui d'Ophélie, silencieuse, me fixant avec indifférence. Ces deux individu occupaient mon esprit ; une fillette qui me manifestait de l'attention et beaucoup d'affection, et une jeune fille que je ne connaissais pas, et dont je devais épouser pour sauver l'enfant de mes souvenirs, tout en imaginant qu'elle puisse être cette enfant.

Tout s'embrouilla dans mon esprit, j'étais totalement perdu. Pourquoi n'arrivais-je pas à dissocier Océane et Ophélie ? Pourquoi tenais-je à ce point qu'elles soient une seule et même personne ? C'était absurde, et pourtant cela expliquerait la ressemblance physique, et leur possession du même don. Mais, en admettons qu'Ophélie soit Océane, j'avais beau y réfléchir à la question, je n'arrivais pas à comprendre à quoi rimait cette mascarade. Que cherchait-elle dans ce mariage et cette histoire autour du livre de famille?

Mais surtout que devais-je faire maintenant ? Ce qui était certain, c'est que je devais lui parler. J'ignorais ce que j'allais lui dire ; quelles serraient les questions que je lui poserais, mais je savais qu'il fallait absolument mettre un terme à mes doutes et à mes interrogations. Je me mis donc, à réfléchir, à chercher comment j'allais aborder le sujet avec elle, dès qu'elle serait de retour, quand je la vis sur le pallier de la porte ; me fixant un regard inquiet. En la voyant, debout, vêtit d'un long manteau et de son écharpe, je me crus en présence d'Océane.


Océane, Moi et la Passe-MiroirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant