III

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La fourrure d'ours que je portais en guise de manteau, me réchauffant, le froid qui régnait à l'extérieur ne me dérangeait pas en général, mais mon rendez-vous avec l'expéditeur de la lettre avait causé en moi de l'anxiété. Malgré que Je me sois promis de me concentrer sur mon travail en attendant cette rencontre, j'en fus incapable. Refoulant tant bien que mal ma frustration et mes préoccupations, j'eus beaucoup de difficultés à ne pas me laisser submerger par les souvenirs des moments que j'avais partagés avec Océane ; qui occupèrent mes pensé toute la semaine.

Marchant à la hâte, je me trouvais à présent dans le quartier du pôle dont je n'avais pas l'habitude de fréquenter. Plusieurs bâtiments m'entouraient ; dont la plus part étaient des restaurants, mais il était également possible de trouver des discothèques, des salles de jeux et un cinéma. Des lieux qui ne m'inspiraient aucun intérêt ; je ne voyais pas pourquoi les gens fréquentaient ces lieux, si ce n'était peut être pour perdre leur temps dans des activités futiles, et manipuler les sentiments de leurs entourages pour arriver à leur fin. A cette pensé, j'enrageais d'être contraint de survivre dans cet environnement glacial, et impitoyable. Instinctivement, je serrais les poings, me demandant sérieusement ce que je faisais ici, j'avançais prudemment, cherchant du regard le restaurant dans lequel je fus convoqué. Quand je me retrouvais devant ce dernier, j'hésitais un instant, puis je pénétrais à l'intérieur.

Quand je fus entré, je fus étonné de voir un peu partout dans la pièce des fauteuils et des canapés entourés de tables. J'observais le lieu pour constater qu'il y avait plusieurs individus, buvant et mangeant des pâtisseries ; seuls ou en groupe. Le froid qui régnait dans la pièce m'obligea à garder le manteau, me faisant regretter d'être venu à ce curieux rendez-vous. Toutefois, je me mis à chercher du regard un membre du personnel qui pourrait m'indiquer où je pouvais m'installer. Quand je vis un serveur s'approcher, j'allais à sa rencontre, mais à peine je me rapprochais de lui, j'aperçus au loin, une silhouette d'un individu portant un mentaux de peau d'ors identique au mien. Debout, adossé contre une porte, l'individu me dévisageait avec une telle attention, que je finis par être agacé. Je contournais le serveur et me dirigeais droit vers le fond de la pièce.

Arrivé près de cet homme, je constatais à quel point, le manteau ressemblait au mien. Il s'agissait bien d'une longue peau d'ours, dont la tête couvrait le crâne du jeune homme. Sur les épaules et à proximité des manche, on pouvait voir des griffes ; exactement comme sur celui que je portais. Je remarquais également qu'il portait une paire de gants gris. Il me salua de la main et retira la fourrure pour dévoiler son visage disgracié par des cicatrices couvrants ses joues et son front. Cette vision me causa un sentiment de malaise, m'incitant à baisser les yeux. Afin d'éviter de le regarder droit dans les yeux, je posais mon regard sur sa tenue vestimentaire. Il portait un pantalon noir, un pull de la même couleur que ses gants, ainsi qu'une longue écharpe blanche à son cou, me rappelant étrangement la présence d'Anima, lors des visites d'Océane.

Il avança d'un pas, et pivota à sa gauche en m'indiquant de le suivre avant de se diriger à une table installée près d'un mur ; à quelques mètres. Il posa la peau d'ours sur un porte-manteaux se trouvant contre le mur, puis vint s'assoir sur un fauteuil et prit en main le mug posé sur la table ronde devant lui.

- vous devriez vous asseoir. Me dit-il après avoir bu une gorgée de sa boisson.

Je le dévisageais soupçonneux. Il ne fit pas la moindre attention de ma présence, buvant son breuvage, il avait l'air aussi calme que j'étais anxieux. Puis il reposa sa tasse et me fit signe de la tête de m'asseoir sur le fauteuil face à lui.

- Vous devriez vous asseoir ; nous avons à nous parler. Me dit-il d'une petite voix.

- Je suppose que vous êtes Arthur ? Lui demandais-je.

Océane, Moi et la Passe-MiroirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant