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Me retrouver face à mon double me rendit nerveux ; j'avais l'impression de rêver, et je ne sus comment réagir, ni quoi penser.

- Ce n'est pas un rêve ou une illusion. Dit mon double tout en allant s'asseoir sur un canapé.

Je le suivi et m'assis face à lui.

- J'ai du mal à me faire à l'idée que Océane soit ma fille ; je n'ai jamais voulu avoir d'enfant, et là, je découvre que j'ai des jumeaux. M'exclamais-je.

- Ce fut également mon ressenti à une époque, mais tu verras dans l'avenir, tu serras heureux d'avoir dans ta vie Océane et Arthur, sans oublier Ophélie.

A la mention du nom de ma femme ; je réalisais pour la première fois, qu'elle était devenue mon épouse et qu'elle était par conséquent la mère d'Océane.

- J'ai toujours pensé que Ophélie était Océane.

- Oui, mais c'est sa mère.

- Mais comment est-ce possible ; Ophélie m'a pourtant dit qu'elle n'avait aucun sentiment romantique, et qu'elle ne souhaite pas avoir d'enfants ?

- Vous n'êtes qu'au début de votre histoire. A moi aussi Ophélie m'a rejeté au départ, mais au fur et à mesure que nous avons appris à nous connaître, une profonde affection s'est installée entre nous, et cela nous a permis de nous rapprocher et de concevoir nos deux merveilleux enfants.

Je fus un peu surpris qu'il emploie le mot affection et non de sentiments romantiques ; car plus je côtoyais Ophélie, et plus je me sentais capable de tomber amoureux, et cela même si à l'heure actuelle, je n'arrivais pas à définir exactement ce que je ressentais pour elle.

- Je sais que tu souhaites que je te dise d'avantage sur ta relation avec Ophélie, mais je pense que c'est mieux que tu le découvres par toi même ; tout comme je l'ai fait.

Agacé, je me mordis les lèvres.

- Cela dit, je peux te dire certaines choses ; Ophélie et toi, vous allez être heureux ensembles, et quoi qu'il arrive, tu dois laisser les jumeaux suivre leur destinée.

- Je n'ai jamais cru en la destinée... Et j'ai beau ne pas être un père ; enfin pas encore, je me vois mal laisser mon enfant voyager dans le temps seul, et se perdre dans une dimension parallèle pendant des années.

- En fait, pour elle, cela a duré quelques minutes, voir peut être moins.

- Et qu'est-ce que tu en sais ?

- Je le sais car Océane s'est absenté cinq minutes.

- Mais il en reste pas moins que c'était dangereux de la laisser...

- Je comprends que tu sois énervé, mais Océane est une liseuse de souvenir. L'interdire d'explorer les souvenirs des objets en utilisant sa capacité de retourner dans le passé, c'est comme si je l'enfermais dans une prison. A vrai dire, je m'inquiète pour elle ; l'idée qu'elle puisse se retrouver en danger me terrifie, mais vois-tu, un jour, Océane est venu me voir ; elle était une adulte venue du futur, et elle m'a dit de ne pas m'inquiéter, qu'elle était heureuse.

Je ne sus quoi répondre, puis je réalisais que cela signifiait que j'allais recevoir une visite d'Océane. A l'idée de la revoir en plus âgée, me mis mal à l'aise.

- Mais elle va se retrouver dans l'autre monde. Dis-je finalement.

- Oui, c'est ce qui est terrifiant ; j'avoue que je m'y fais pas à cette idée, ni le fait qu'elle soit celle qui a donné naissance aux esprits de famille. Enfin, si on peut dire cela ainsi. Me répondit-il.

- C'est si étrange ! M'exclamais-je.

Au même moment, la voix d'Ophélie résonna de l'extérieur de la pièce. L'entendre, me surpris, et me sentant gêné, je me levais.

- Je devrais rentrer, je ne devrais pas être là. Dis-je confus.

Mon double se leva, et appela Océane. Celle-ci vint quelques secondes, et vint vers moi.

- Océane peux tu donner la montre à Dady ?

Océane jeta un regard à son père.

- Mais si je fais cela, je ne pourrais pas voyager dans tes souvenirs. Dit-elle.

- Océane, ne dit pas n'importe quoi, et puis je te signale que ta mère souhaite que tu t'entraines avec ses souvenirs.

- Dans ce cas, tiens Dady, dit-elle en me tendant la montre à gousset.

Elle fit volte-face et se dirigea vers la sortie. Je restais quelques instants à l'observer courir jusqu'à la porte, rejoignant Anima, une autre écharpe ; qui me sembla être celle d'Ophélie, et un petit tapi volant.

- Oui, Océane s'est amusée à les animés, et parfois j'ai l'impression d'être dans un conte de fée. Dit mon double.

Je ne répondis pas et je me dirigeais vers le miroir. Je pensais à mon époque, à Ophélie et je revins là d'où je venais, me demandant si je devais parler à Ophélie de tout cela.

Océane, Moi et la Passe-MiroirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant