VIII

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A mon retour dans le foyer d'Ophélie, je passais le reste de la nuit à essayer en vain de dormir. N'arrivant pas à trouver le sommeil, je finis par décider de me préparer et me rendis à la cuisine. A mon arrivée, je constatais qu'une grande table était au centre de la pièce avec des tabourets. Je restais un instant à observer la pièce : A droite, contre le mur, il y avait plusieurs tiroirs, alors qu'à ma gauche je vis un frigo et un congélateur. Je pénétrais à l'intérieur et je m'installais sur un tabouret ; sur lequel je me sentais inconfortable. Je désirais rester là, seul à réfléchir de la situation.

Décidément, je n'étais sûr de rien ; Arthur ne m'inspirait aucunement confiance, et l'idée même d'entrainer Ophélie jusqu'au Pôle m'était évidemment apparu être une très mauvaise idée. Je n'avais passé que quelques minutes en sa compagnie, depuis mon arrivée sur Anima, mais cela m'avait suffi pour comprendre en la voyant qu'elle n'avait certainement pas suffisamment de caractère et de capacités à se défendre et survivre dans l'environnement de la Citacielle. Malheureusement, même si j'éprouvais à cette instant le désir de rompre mes fiançailles et chercher un autre moyen de retrouver Océane, il m'était impossible de me permettre de me rétracter ; si je prenais cette initiative Farouk serait bien capable de me condamner et je préférais pas imaginer quel serait la réaction d'Arthur.

Alors que je fus plongé dans mes pensés ; plusieurs membres de la famille de la liseuse surgirent en même temps. En me voyant, tous vinrent à ma rencontre ; commençant à parler de festivités, de diner et de la cérémonie de mariage tout en préparant le petit-déjeuner, mais ne m'intéressant guère à leur conversation, je ne les écoutais pas, m'interrogeant d'avantage sur la façon dont je pourrais éventuellement convaincre cette gamine que je devais épouser de renoncer à ce mariage, puisque si c'est elle qui renonça à ce mariage avant notre retour au Pôle, il y aurait une chance que les répercussions soient moins dramatiques autant pour moi que pour sa vie.

- Qu'en pensez-vous Monsieur Thorn ? entendis-je brusquement.

Je clignais des yeux, ne m'attendant pas qu'en m'adresse la parole. Je fixais la jeune femme rousse vêtit d'une longue robe jeune assise face à moi ; me demandant ce que j'étais censé répondre.

- Monsieur Thorn que pensez-vous de cela ? Ce n'est certes probablement pas aussi grandiose que les fêtes de la cours du Pôle, toutefois maman s'est bien appliquée pour organiser le repas de demain.

Réalisant que la famille avait prévu de célébrer mes fiançailles avec la liseuse, je fus bien navré de devoir les décevoir ; me semblant nécessaire de retourner au Pôle le jour même, j'observai chacune des personnes se trouvant dans la pièce. Ne voyant aucune ressemblance avec Ophélie, mes interrogations me tourmenteraient d'avantage. Il m'était difficile de comprendre pourquoi Ophélie était brune et ressemblait à ce point à Océane, alors que tous les membres de sa famille étaient roux ; hormis un vieil homme, se présentant comme un grand oncle qui avait les cheveux gris.

- Je n'ai pas le temps pour assister à votre repas.

- Quoi ! S'exclama la mère d'Ophélie.

- Ayant des affaires à régler nous allons quitter Anima aujourd'hui même.

Mon annonce provoqua un raffut dès plus insupportable. Chacune des personnes m'entourant se plaignait, comme si je venais de leur faire un affront, et si leur opinion m'importait peu, leur réaction m'agaça plus qu'autre chose ; que je finis par décider de quitter la pièce. Mais alors que je m'apprêtais à me lever du tabouret, je vis ma fiancée arrivant dans la cuisine. Remarquant également sa présence, toute la famille se tût, certains ayant l'air contrarié, et d'autres étaient mal à l'aise. Quant' à moi, je dévisageais la jeune fille ; elle n'avait visiblement pas pris la peine de se coiffer, ni même choisi une tenue vestimentaire présentable. Pourtant, malgré ses longs cheveux décoiffés, son pull orange et son pantalon tout deux froissés je ne pus que me demander s'il était possible qu'elle puisse être Océane. J'avais bien évidemment conscience que ce fut impossible, pourtant, elle lui ressemblait tant, et cela pouvait expliquer pourquoi je ne trouvais aucune trace d'Océane lors de mon enquête.

- Ah te voilà Ophélie ! S'exclama la tante de la liseuse.

- Bonjour ! Dit la liseuse d'une petite voix.

La jeune liseuse pénétra dans la cuisine, et s'assit à côté de la jeune femme qui m'avait parlé du repas. Tout en se servant un chocolat chaud, elle sembla intriguée par le malaise qui régnait dans la pièce depuis son arrivée.

- Est-ce qu'il y a un problème ? interrogea la liseuse.

- Et bien, ton fiancé vient de nous dire que vous aller vous en aller aujourd'hui. Répondit sur un ton énervé sa tante.

- Oui ! Dire que j'avais soigneusement préparé des festivités pour célébrer vos fiançailles avant ton départ, ton futur époux t'arrache à nous si brutalement. Se plaignit sa mère. Et pourquoi es-tu habillée ainsi ?

- C'est vrai sœurette, tu aurais-pu prendre soin de toi, maintenant que tu es fiancée. Remarqua la jeune rousse, à ses côtés.

- Agathe, je me sens bien comme ça. Entendis-je Ophélie répondre.

Si la nouvelle avait contrariée Ophélie, elle ne laissa rien paraître, pourtant, j'eue la sensation en observant son regard pensif ; le regard qu'Océane eut parfois lorsqu'elle fut bouleversée par quelque chose, je me sentis déstabilisé. Contrarié par cette ressemblance, j'espérais que la jeune fille renonce à ce mariage dès à présent.

- Ecoutez, j'ai des responsabilités à remplir, si vous ne voulez pas m'épouser, nous pouvons rompre nos fiançailles.

- Je n'ai pas l'intention de rompre nos fiançailles ! Me dit la liseuse. Toutefois, si vous ne voulez pas m'épouser, vous n'avez qu'à partir, personne ne vous retient.

Je me levais instinctivement ; me retrouver face à elle me perturbait, et je détestais cela. Je ne fis pas attention aux échanges de dialogues que j'entendais, et me dirigeais directement vers la sortie, en précisant à la liseuse que nous partirons d'ici une heure.


Océane, Moi et la Passe-MiroirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant