XIII

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La jeune fille resta figée sur place, me dévisageant, l'air d'attendre que je lui dise d'entrer dans la pièce, alors que je la fixais, tourmenté par mes doutes. Comment allais-je aborder avec elle le sujet qui me turlupinait depuis notre rencontre ? J'étais convaincu qu'il était indispensable que je sache la vérité au plus vite, néanmoins, au vu de son escapade, il fallait que nous ayons une conversation à ce propos. Je lui fis, par conséquent, signe d'entrer et de s'asseoir sur la chaise installée devant mon bureau.

Ophélie pénétra dans la salle, et me rejoignit. Alors qu'elle s'apprêta à s'asseoir, je trouvais étrange qu'elle n'enlève pas son manteau et son écharpe.

- Avez-vous froid ? Lui demandais-je lorsqu'elle fut assise.

- Non. L'entendis-je murmurer.

- Dans ce cas enlever ce manteau et votre écharpe ; vous êtes ridicule ainsi.

La vérité, était que la voir ainsi me donnait la sensation d'être en compagnie d'Océane ; et particulièrement le jour où la fillette eut l'idée d'apparaître dans ma chambre habiller d'un manteau et de son écharpe ; Anima. Il y avait certes des petites différences entre elles, mais malgré tout, il m'était difficile de ne pas faire l'amalgame.

Pendant que j'étais plongé dans mes pensés, la jeune fille dévêtît du manteau et de l'écharpe, qu'elle posa avec soin sur le dos de la chaise avant de se rassoir. Je la dévisageais un instant, éprouvant le besoin de m'éclaircir les idées avant d'entamer la conversation, il me fallait réussir à trouver mes mots, et éventuellement à cerner cette jeune fille. Mais tout ce que je réussis à faire, ce fut de me plonger dans ce fameux souvenir :

Ce jour là, j'étais assis sur mon lit, lisant un livre que mon professeur de littérature nous avait imposé, quand je remarquais l'apparition de la flaque d'eau, apparaissant habituellement dans mon miroir à l'arrivée et au départ d'Océane. Trouvant le roman d'un tel ennui, je fus bien content de recevoir la visite de mon amie. Je posais donc le bouquin à ma gauche, et vis apparaître la petite fille vêtit un manteau gris, et d'Anima entourant son coup. La première chose qu'elle fit en me voyant, fut de ranger sa montre à gousset dans l'une de ses poches, puis elle vint s'asseoir à mes côtés.

- Hey, Daddy, je suis trop contente, maman va m'emmener voir le spectacle de la communauté de l'écharpe ; trop classe, moi j'adore la bande dessinée, alors j'ai hâte de voir la comédie musicale qui a été faite. J'espère juste qu'ils n'ont pas massacre l'histoire d'origine. Enfin de toute façon comme le dit si bien mon jumeau, les adaptations doivent bien effectuer des modifications, vu qu'ils n'effectuent pas le même support.

- Océane, de quoi tu parles. Je ne lis pas les bandes dessinées, mais je n'ai jamais entendu parlé de la communauté de l'écharpe, ni d'une comédie musicale de ce nom.

Depuis que je la connaissais, je m'étais habitué au mystère entourant cette gamine qui méritait à merveille son surnom de moulin à parole. Cependant, une part de moi était agacé de ne pas savoir qui elle était réellement, et d'où elle venait.

A certain moment, les informations qu'elle me donnait indiquaient qu'elle connaissait parfaitement bien le Pôle ; alors qu'à d'autres moments, ses dires m'incitèrent à penser qu'elle vivait dans une société totalement différente de celle de la Cour de la Citacielle. La fillette était aussi attachante par sa gentillesse que déroutante par son refus de me dire qui elle était et où elle vivait.

Alors que j'attendais qu'elle me réponde, Océane, se leva et se plaça devant moi, ses long cheveux blonds étant attachés en deux couettes, et ses lunettes que je trouvais de plus en plus ridicules à chacune de ses visites, elle me parût encore plus candide étrange qu'à son habitude.

Océane, Moi et la Passe-MiroirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant