29 jours avant
Le vent frais me réveilla d'un grand frisson, allongée sur le canapé du cottage les baies vitrées toujours grandes ouvertes je finis par me redresser seule au milieu des cadavres de bière ingurgités la veille. Ma tête me lançait atrocement, des picotements descendant jusque dans ma nuque: mes doigts filant sur la douleur je sentis deux petits trous à la base de mon cou. Prise de stupeur je fonçai à la salle de bain pour voir de mes propres yeux l'origine de ce que je venais de tâter sur ma peau. Le choc me frappa lorsque je vis mon reflet dans le miroir: j'étais sale, le visage et les vêtements couverts de terre, deux petits trous écarlates miroités sur ma peau pâle accompagné d'une sorte de petit tatouage en forme de spirale.
C'était quoi ce bordel ?!
Et bon sang où étaient les autres ?!
Je m'empressai de faire le tour de la bâtisse le coeur battant, vérifiant toutes les pièces plusieurs fois avant de jeter un oeil aux alentours, au lac et au ponton: personne. La voiture et les affaires de mes amis étaient toujours là, je commençais vraiment à paniquer, mes paumes devenant moite, les tempes battantes. De retour à l'intérieur je me jetai sur le téléphone de Lou qui trainait sur la table basse: aucun message, même résultat du côté du mien. Un petit bout de papier qui trainait sur le tapis m'intrigua, je le saisis de mes mains tremblantes, il avait été déchiré d'un petit carnet qui se trouvait sur le plan de travail de la cuisine, l'écriture était soignée malgré l'état misérable du morceau de papier:
*Bien dormi ? Quel festin hier ! Dommage que tu ne t'en souviennes pas ! Oh, et ne cherche pas tes amis, ils sont partis, pour toujours. Nous concernant, on se côtoiera le moment venu. La bise. P-C*
Abasourdie et surtout paniquée je tentais vainement de me remémorer notre soirée : baignade, musique, pizza, bière, beaucoup de bière, film, sortie?...
Trou noir.
Je ne me rappelai de rien.
Sans que je ne m'en aperçoive une larme puis deux, puis trois se mirent à glisser sur mes joues à la vue de ces mots que je ne faisais que de relire:"quel festin hier", "ils sont partis, pour toujours".
Je ne comprenais pas, je ne voulais pas comprendre, je voulais seulement me réveiller de ce cauchemar.
Mon instinct me poussa à prendre mes affaires et à déguerpir le plus vite possible. Il fallait que je rentre chez moi où j'allais finir par m'arracher les cheveux. Je pris le temps de changer tout de même de vêtements à la hâte sachant que les miens étaient recouverts de terre et de sang séché excepté la veste de Mike qui elle était restée intacte. Je plaçai les vêtements souillés dans un sac plastique et le balançai dans la voiture avec le reste des affaires. Sans réseau, écartée du monde j'appuyai à fond sur l'accélérateur afin de rejoindre la nationale et la civilisation le plus rapidement possible, l'angoisse s'atténuant légèrement dès lors que la forêt s'éloignait à la vue de mon rétroviseur. Mes doigts se crispèrent sur le volant, frustrée je tentais vainement de me souvenir de ce qu'il s'était passé cette nuit, mais rien, rien qu'un brouillard de panique, de pleurs et d'angoisse, la gueule de bois n'aidait en rien. Une bonne heure plus tard, je me retrouvai dans mon quartier, seul mon inconscient m'avait ramené en vie jusqu'ici. Une fois arrivée devant chez moi je bondis de la voiture et fonçai, titubante telle une hystérique jusqu'à la porte d'entrée, ouverte, heureusement. Je fondis sur ma mère qui était toujours vêtue de son pyjama de soie, la surprise se peigna sur son visage à me voir débouler dans le salon à une heure pareille et dans cet état elle fut tout d'abord décontenancée puis paniquée à la vue de mon expression. Sans un mot elle se leva et me prit avec poigne dans ses bras et c'est là que je fondis en larmes:
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Annamh (en cours de réécriture)
ParanormalHelya, étrange comme prénom n'est-ce pas ? Mais ça lui va bien car elle aussi l'est, étrange. Avant cet été-là, elle n'était qu'une adolescente normale qui préparait sa rentrée pour sa dernière année au lycée à Portland, dans l'Oregon. Mais tout...