Chapitre 37

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-Assis-toi, trancha ma mère.

Je ne me fis pas prier, je m'assis violemment sur un petit fauteuil en daim qui faisait face à ma mère et croisa mes jambes pour éviter que celles-ci ne tremblent sous la pression qui s'exerçait en ce moment même dans cette pièce. Amar se plaça à côté de ma génitrice, et il baissa les yeux, attendant que ma mère commence les explications, ce qui ne fut pas long:

-Pour commencer, tu a appris que j'étais une lycanthrope.

-En effet... De quelle catégorie ?

-1ère... Il y a de cela bien longtemps, c'est-à-dire... il y a de cela plus de 50 ans, j'étais jeune à l'époque, 18 ans pour être plus précise.

Mon visage fit paraître mon interrogation, ma mère avait "actuellement" 48 ans, ce qui n'était pas logique en soit.

-Les loup-garous vivent plus longtemps et vieillissent doucement, tu devrais le savoir.

Et elle avait raison...

-Bref, j'avais 16 ans à l'époque, lui *désigne Amar* en avait 18, du moins en apparence.

-Vous êtes tombés amoureux, tu as découvert ce qu'il était, tu ne voulais pas vieillir pendant que lui resterait jeune et il t'a mordu, fin de l'histoire. lâchai-je exaspérée.

Les deux autres froncèrent vivement les sourcils, d'accord, j'étais partie un peu loin.

-Tu ne sais rien de l'histoire jeune fille, tu vas donc te taire et me laisser conter l'histoire dans son intégralité  ! A l'époque où j'ai rencontré Amar, je vivais en Ecosse, où lui vivait également, nous avons fait connaissance alors que me je me baladais sur les côtes du Nord, le temps était agréable pour une fois. J'étais descendue jusqu'à la plage, vide à cette époque de l'année, le sable fin brillait le long du littoral et la mer était d'un bleu éclatant. Je venais de me disputer violemment avec mes parents et cette balade relaxante était la bienvenue, et puis... Je l'ai vu, lui. Il était...

-Magnifique, éblouissant, charmant, parfait, incroyablement bien bâti, coupa l'intéressé.

Pour le punir de cette intervention malaisée, ma mère lui donna une tape derrière la tête. Ils étaient mignons et c'était dur de l'admettre, une pensée pour mon père passa dans mon esprit mais je ne ressentis rien. Il avait trompé ma mère, c'était un connard, point final.

-Il était... intriguant. Allongé dans le sable, il regardait le ciel dénué de nuages, la brise légère de juin faisait relever doucement ses cheveux mi-long de l'époque.

-Tu nous fais de la poésie Clarisse, soit plus concise sinon on n'est pas sorti, bien que la description que tu me fais m'est plutôt plaisante ! rigola Amar.

-Tu as raison. reprit-elle. Bref, nous nous sommes accostés, et nous avons parlé durant plus de trois heures ce jour-là, jusqu'à ce que le soleil décline pour laisser place à la nuit. Et depuis ce jour-là, on se voyait tous les mercredis de 15h à 18h, ce qui correspondait aux heures de travail à mi-temps de ma mère l'après-midi, mon père lui, travaillait toute la journée jusque tard le soir, ils n'ont donc jamais rien su vis-à-vis de la relation que j'entretenais avec Amar. Puis un an passa sans que je me doute de quoi que ce soit de vraiment bizarre envers lui, puis une année supplémentaire passa où je commençai à vraiment me poser des questions quand à sa nature. Je faisais des recherches tous les soirs à la bibliothèque de ma petite ville côtière et je trouvai enfin quelque chose qui me persuada que mes  doutes étaient fondés. Tous les signes étaient présents pour décréter qu'il était un loup-garou. Complètement dépassée par les événements et effrayée je m'étais éloignée de lui. De plus, nous avions déménagés en France, mon père avait eu une opportunité en or par rapport à son travail et donc je suis partie, sans au revoir, sans avoir prévenu Amar de mes découvertes sur ce qu'il était, ça m'avait terrassé et j'en étais devenue malade.

Annamh (en cours de réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant