Chapitre 4 (réécrit)

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Jour J

Ces derniers jours avaient mis mon corps et mon esprit dans un état lamentable, la mort de mes amis sur la conscience, l'incompréhension concernant tout ces changements liés à cette fameuse nuit dont je n'arrivais toujours pas à me souvenir, la thérapie forcée que j'avais entamé avec une psychologue à domicile et l'indifférence de mes géniteurs, disons que j'avais de quoi devenir cinglée. J'avais littéralement l'impression que mon corps était entrain de se décomposer. Allongée sur mon lit, le regard fixé au plafond à longueur de journée, j'expérimentai une sorte de faim permanente bien que je m'enfilais régulièrement des plâtrées de pâtes dantesques qui ne m'avaient en aucun cas calé. Ma mère avait appelé le médecin pour la conscience, enfin, c'est ce qu'elle m'avait dit, elle n'avait pas l'air inquiète, elle ne l'était pas du tout même. Elle était louche, tout comme mon état. Quand à mon père il était de retour sur les routes et n'avait aucun intérêt à me voir déchanter peu à peu.

Deux bonnes heures plus tard, un homme se présenta devant notre porte d'entrée, il avait tout sauf l'allure d'un médecin: il était imposant, de part sa grandeur mais aussi de ses conditions physiques avancées. Sa mâchoire carré le rendait caractériel bien que ces yeux marrons dégageaient une douceur sans égal ainsi que sa peau bronzé,  je lui donnais facilement la trentaine. Il avait un charisme et une assurance naturelle. Pour ma part, allongée dans le canapé du salon en position fœtale je me sentais minable, habillée d'un vieux jogging et d'un t-shirt de l'équipe de natation de mon lycée.

Si j'avais su que le "médecin" ressemblerait à ça j'aurais mis un peu plus d'entrain à m'habiller malgré ma fatigue et mon état catastrophique. À force de pâlir à cause de mon mal-être je pensais que j'allais finir par devenir transparente.

-Bonjour, commença-t-il d'une voix douce comme si j'avais deux ans et demi, je m'appelle Cierran. Comme tu le vois je n'ai pas l'attrait d'un médecin, sans mallette à disposition mais je suis tout de même là pour t'aider.

Je daignai lever un regard curieux sur l'individu qui avait pris possession du fauteuil en face de moi, ma mère observait la scène du coin de la pièce. Cierran sourit:

-Cela va peut-être te faire un choc mais je vais devoir te demander d'aller te changer et de faire ta valise avec le strict nécessaire si tu t'en sens capable. Pour pouvoir t'aider il va falloir que tu me fasses confiance, je sais que ce n'est pas évident mais je suis le seul ici qui peut t'aider, je sais des choses que la plupart ignore, et les connaissances dont je dispose tu vas en avoir besoin pour reprendre des forces. Donc s'il te plait est-ce que tu pourrais aller chercher quelques unes de tes affaires, tu auras beaucoup de choses à ta disposition là où on va, ta mère va t'aider, dit-il toujours avec ce ton doux, il croisa le regard de ma mère qui hocha religieusement la tête.

Faire ma valise, comment ça ? On allait m'emmener où ? Je regardai ma mère d'un air surpris et la suppliai du regard. Elle me fit signe d'obéir et de monter à l'étage. Non pas sans un moment d'hésitation je laissai Cierran m'aider à me lever du sofa, ma tête me tournait et mes membres avaient un mal fou à bouger. J'avais dû me battre avec moi-même pour arriver en haut des marches avec ma mère qui tentait tant bien que mal de m'aider malgré que j'étais extrêmement réticente à l'idée de suivre un parfait inconnu. Une fois toutes les deux seules dans ma chambre je laissai toutes mes pensées virevolter verbalement:

-C'est quoi ce bordel?! commençai-je. Depuis le drame tu ne me parles plus, tu passes tes journées à m'éviter et là d'un coup d'un seul tu m'abandonnes à un parfait inconnu comme si tout était normal! Ne daigne pas me dire que tu n'as pas une idée de ce qui est en train de se passer parce-que je vais vraiment péter un câble là!

Annamh (en cours de réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant