Annamh (en cours de réécriture)

Chapitre 9 (réécrit)

Madame Clark, une très belle femme Moody, de la deuxième catégorie vampirique donc se trouvait être notre professeure de manipulations psychiques. La salle de classe était très spacieuse, organisée avec des tables placées en îlots de quatre à six personnes. À peine la porte franchie que je tentai de me fondre dans la masse le plus possible en fonçant à la place libre à côté d'Ellie, ne me faisant remarquer par quiconque, ni même l'enseignante.

Enfin ce ne fut que de courte durée.

Une nouvelle tête ne passait jamais inaperçue malheureusement surtout quand la professeure finit par te fixer avec un grand sourire avant de lâcher la bombe: 

-Bonsoir tout le monde, comme vous avez peut-être pu le constater, ou non vu que celle-ci cherche vainement à se dissimuler parmi nous, nous avons une nouvelle venue, une Annamh qui plus est, j'espère que vous l'intégrerez vite pour qu'elle se sente comme chez elle... dit-elle en tendant deux mains bienveillante vers moi, l'intégralité des têtes migrèrent vers moi.

Avec un sourire tendue un timide "bonjour tout le monde" franchit mes lèvres avant que les murmures ne repartent de plus belle. Je me tassai dans ma chaise, la main d'Ellie sur mon bras d'un air compatissant. Remarquant le malaise pesant dans la classe Mme.Clark commença son cours, qui fut étonnamment passionnant.

Le but de la séance du jour était de déplacer un stylo simplement par la pensée, un exercice qui semblait être impossible de base et pourtant... Mes yeux verts rivés sur le stylo, déterminée à réussir, je me concentrai une nouvelle fois sur ma respiration et déplaçai mon énergie psychique jusqu'au stylo, au bout de la quatrième tentative, c'est-à-dire au bout de cinq minutes, mon stylo s'envola à l'autre bout de la pièce.

J'y avais peut-être mis un petit peu trop d'énergie, en attendant j'étais la seule à l'avoir déplacé aussi loin, ce qui fit sursauter tout le monde, moi en premier. L'enseignante fut épatée par mon aisance dès ma première leçon, la plupart n'avait réussi que de le déplacer de quelques centimètres ou avaient tout simplement échoué à le faire bouger, pour ma part l'avoir fait valser contre le mur à l'autre bout de la pièce relevé de l'exploit d'après Mme Clark qui me regardait avec des yeux pétillants. Cette fois-ci elle me plaça un livre devant moi, voulant voir jusqu'où ma chance du débutant pouvait aller et me demanda de me concentrer un tantinet plus afin d'aller déposer l'ouvrage jusqu'à son bureau uniquement par la force de ma pensée, un exercice des plus difficile de par le poids de l'objet.

Je m'étirai délicatement le dos et la nuque avant de me replonger dans une concentration maximale. Plus rien n'existait autour de moi, c'était comme si le monde se plongeait dans le noir et que le seul élément visible dans mon champ de vision était ce livre à déplacer. Les mains posées à plat sur la table en bois, je me mis à respirer plus lentement, signe de concentration intense, j'étais comme en transe.

Puis le livre décolla de quelques centimètres.

Je ne pouvais pas voir l'expression de l'enseignante mais je perçus dans mon inconscient que déjà à ce stade-ci elle était impressionnée.

Tout le monde s'était arrêté et observait ce que je faisais, malgré l'angoisse qui m'avait tordu le ventre à l'arrivée dans ce cours, tout ce stress s'était évaporé à la minute où je me concentrai pour mener à bien mon exercice.

Le livre se mit à bouger délicatement dans les airs, je le suivis du regard toujours d'une concentration absolue jusqu'à ce que celui-ci ne se dépose avec violence sur le bureau, j'aurais peut-être dû faire un atterrissage en douceur mais la fatigue mentale commençait à l'emporter. 

Je me reposai violemment contre le dossier de la chaise, revenant doucement à moi, découvrant des paires d'yeux admiratifs face à moi. Des petits "bravo", "épatant" s'élevèrent timidement dans l'air.