Chapitre 8: Une nouvelle difficile

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PDV Denitsa:
Je ne savais pas par quel miracle j'ai réussi à rassembler toute cette force que je puisais en moi. J'avais cette sensation que je reprenais petit à petit le contrôle de mon corps et que j'allais réussir à enfin ouvrir les yeux que j'avais fermé depuis pas mal de temps. J'entendais ce qu'on me racontait, je pouvais entendre aussi le souffle sortant des bouches des personnes venant là où je me trouvais. Et puis, j'écoutais Rayane. Quand il était là, je voulais vraiment lui dire de ne pas s'inquiéter, que j'allais me réveiller, mais quand ? Je ne savais toujours pas. Et puis, je l'entendais se lever et je pu supposer qu'il allait s'en aller. Je ne savais pas par quel moyen j'ai réussi à sortir son prénom de ma bouche, mais je l'avais fait. J'avais enfin réussi à parler depuis tout ce temps. Et je l'ai redit, encore une fois. J'entendais les bruits de pas précipités de Rayane qui se dirigeait vers moi et j'essayais d'ouvrir les yeux. Ce n'était plus un combat avec mon corps pour enfin réussir à les ouvrir, c'était d'une facilité comme je ne l'avais jamais connu depuis que j'étais enfermée dans ce trou noir. Au fur et à mesure que je les ouvrais, la lumière de cet endroit m'éblouissait le visage et je les refermais pour les ré ouvrir une deuxième fois. La première chose que je vis devant moi était son visage, celui de Rayane, émut, et il partit en courant. Je ne savais pas où mais un instant plus tard, il revint accompagné d'un homme, habillé d'une blouse blanche.
-Elle s'est réveillée docteur ! criait Rayane dans une joie immense.
Le médecin m'enleva le masque à oxygène que j'avais sur mon visage. J'étais encore sous le choc et des images me revenaient en mémoire petit à petit. J'essayais de me redresser dans mon lit et je compris que j'étais à l'hôpital. Un flash me revenait d'un seul coup et je vis une voiture foncée sur moi à une vitesse et me percuta de plein fouet. Je m'étais fait renversée. J'avais un mal de tête atroce et je posai une main sur ma tempe droite en essayant de me redresser depuis pas mal de secondes déjà. Mais, je n'y arrivais pas, je ne comprenais pas. J'essayais encore une fois et Rayane se précipita vers moi pour m'aider. Je ne sentais plus rien. Pourquoi ? Je commençais à paniquer, à m'affoler et mon coeur battait à mille à l'heure tellement l'angoisse montait en moi.
-Comment vous sentez-vous mademoiselle Ikonomova ? me demanda le médecin en passant une lumière vers mes pupilles.
-J'ai mal à la tête.
-C'est normal, vous êtes encore sous le choc de votre accident. Je pense que d'ici quelques jours, la douleur passera. Nous vous avons opéré de l'arrière de la tête car, lorsque la voiture vous a percuté, le pare-brise a ouvert cet endroit.
Je lui fis un signe de la tête.
-Vous avez eu de la chance de n'avoir rien de cassé.
Il sortit son marteau à réflexes et me tapota le genou avec. D'habitude, quand j'allais chez le médecin généraliste, je sentais lorsqu'il me touchait le genou avec, mais là, rien. Je commençais vraiment à m'inquiéter. Le médecin me regardait et, je pense qu'il voyait mon inquiétude qui s'affichait sur mon visage.
Peut-être que je me faisais de fausses idées et que j'étais encore sous le choc de l'accident, je n'en savais rien. Mais, ce qu'il allait m'annoncer à ce moment là me fit comprendre que je n'hallucinais pas.
-Avant de partir, j'ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer.
Je regardais Rayane. Je voyais qu'il n'était pas très bien suite à ce que le médecin venait de dire. Mais moi, je m'attendais au pire.
-Lorsque la voiture vous a percuté, non seulement votre tête a prit un coup, mais vos deux jambes aussi. Je voyais que vous n'aviez rien de casser mais lorsque l'on vous a opéré de la tête, nous avons pu constater que le moteur de votre cerveau ne fonctionnait plus, c'est-à-dire qu'il ne peut plus donner d'ordres à un ou plusieurs membres de votre corps, et là, ce sont vos jambes qui sont touchées. Mais, ce n'est pas une paralysie générale, vous pourrez retrouver l'usage de vos jambes, mais nous ne savons pas quand. Ensuite, vous devrez suivre une rééducation pour pouvoir remarcher normalement. Vous devez rester forte mademoiselle.
En l'écoutant attentivement, je ne pouvais pas croire une seule seconde à ce qu'il était entrain de me dire. J'étais paralysée. Je n'allais plus pouvoir marcher, je n'allais plus pouvoir danser. La danse. C'était la seule chose qui pouvait m'aider à me sentir libre. Je me retenais de ne pas lâcher des larmes. Je devais rester forte. Mais combien de temps allais-je pouvoir tenir ? Rayane s'avança vers moi et me prit dans ses bras. Je me sentais tout de même chanceuse de l'avoir à mes côtés. Son soutien m'était le plus cher. Je devais rester forte pour lui. Le médecin s'en alla et me donna l'autorisation de sortir dans deux jours. Je devais revenir après le 25 décembre pour des examens médicaux. Rayane resta près de moi après que le médecin soit parti et prévint les autres de mon réveil. Il me chouchouta comme une enfant et me montra tous les cadeaux que mes amis et ma famille m'avaient offert. Ma famille. Elle était venue suite à mon accident alors qu'elle ne devait venir que pour les fêtes de Noël. J'étais heureuse. L'après-midi, je reçus la visite de mes parents et le lendemain celle de mes amis. Le 25 décembre était arrivé et Rayane venait me chercher pour m'emmener à son appartement. Il demanda à l'infirmière si elle pouvait l'aider à mettre tous mes cadeaux dans le coffre de sa voiture. Une fois que tout était fini, Rayane poussa mon fauteuil et m'emmena jusqu'à la voiture. Je sentis l'air frais de l'hiver pour la première fois depuis ces deux semaines et cela me faisait sentir revivre. Je faisais en sorte d'avoir le moral mais au fond de moi, je n'étais pas bien du tout. C'était Noël, je devrais être contente, heureuse, mais non. Je ne pouvais pas l'être. C'était impossible. Je venais de sortir du coma et on m'annonça que je ne pouvais plus marcher, ne plus danser. En plus, la tournée de Danse avec Les Stars était début janvier et je n'allais pas pouvoir y assister. Rayane me porta pour m'installer sur le siège avant de la voiture et rangea mon fauteuil sur les fauteuils arrière et démarra la voiture. Durant le trajet, aucun de nous parlait. C'était le silence complet, on pouvait entendre le bruit d'une mouche tellement. J'étais pensive. J'étais en colère. J'avais la haine. Mais, je ne devais pas le montrer, je devais montrer que tout allait bien, faire comme si j'étais heureuse, afficher des sourires, mais ils étaient faux. Je sentais le regard de Rayane posé sur moi de temps à autres et cela me faisait de la peine de ne pas lui parler alors qu'il était présent pour moi. Mais je n'avais pas la force de le regarder, de lui parler. Je savais que c'était égoïste de ma part, mais je ne pouvais pas. Il me caressa la joue, en même temps qu'il conduisait de l'autre main pour me rassurer, mais il voyait que je n'avais pas le goût à recevoir de l'affection de quiconque. Alors il l'enleva aussi vite qu'il l'avait poser. Nous arrivions enfin vers son appartement. Il sortit de la voiture pour prendre le fauteuil et m'installa dedans. On prit l'ascenseur, et, une fois arrivé à l'étage, il ouvrit la porte et m'emmena dans le salon.
-Je reviens, je vais chercher les affaires dans le coffre. Tiens la télécommande, regarde le programme que tu veux. Je fais vite.
Il me déposa un baiser sur mon front. Il me répétait souvent que c'était un signe de protection et je savais qu'il me protégerait coûte que coûte, même dans les pires moments. Il se dirigea vers la porte d'entrée. À ce moment là, je lâchais quelques larmes.

PDV Rayane:
Elle s'était enfin réveillée. Depuis le temps que j'attendais ce moment. Je ressentais une joie immense en moi. J'accourus près de son lit et elle ouvrit les yeux. Je partis chercher le médecin et revins aussi vite que j'étais partis. Il l'examina et je voyais que Denitsa essayait de se redresser alors je l'aidai. Je la regardais mais quelque chose d'inquiétant s'afficha sur son visage. Je n'étais pas tranquille à ce moment là. Mais, j'étais si heureux de pouvoir la voir ainsi, les yeux ouverts, la voir revivre de nouveau. C'était la chose la plus importante pour moi, car si je l'avais perdu, je ne savais pas ce que j'aurais fait sans elle. Mais, le médecin nous annonça une mauvaise nouvelle avant de partir. Pendant qu'il nous expliqua le cas de Denitsa, je ne pouvais pas y croire. Même si ce n'était pas une paralysie générale, je pensais à ce qu'elle pouvait imaginer à ce moment là. Danser. C'était la seule chose qui l'aidait à s'évader dans des moments difficiles. Et là, elle ne pouvait plus marcher. Mais je me promis de m'occuper d'elle comme il se devait, je n'allais pas la laisser souffrir dans son coin à attendre qu'elle puisse remarcher. Non. J'allais m'occuper d'elle comme il se devait. Elle allait rester chez moi le temps qu'il fallait, jusqu'à ce qu'elle remarche. Je la regardais et je pouvais apercevoir dans son regard cette anxiété qui l'a submergeait. Je voyais qu'elle se retenait de ne pas craquer mais c'était une femme forte, la plus forte que je connaissais.
-Vous pouvez sortir de l'hôpital dans deux jours ce sont les fêtes de Noël mais, vous devez revenir après le 25 décembre pour passer des examens. Bon courage à vous.
Il s'en alla. Je m'asseye près de Denitsa et j'évitais le sujet de ce que le médecin venait de nous annoncer pour changer les idées à Denitsa. Je savais que c'était dur pour elle. Le matin passa. J'avais prévenu la famille et les amis et l'après-midi, sa famille vint lui rendre visite et le lendemain, ses amis. Le 25 décembre était arrivé. J'allais chercher Denitsa à l'hôpital. J'aidais l'infirmière à installer Denitsa dans son fauteuil roulant et je lui demandais si elle pouvait emmener tous les cadeaux dans le coffre de la voiture. Je poussais le fauteuil de Denitsa jusqu'à l'extérieur. Elle respira l'air frais de l'hiver comme si cela faisait depuis des années qu'elle ne l'avait pas senti. Je la portai pour l'assoir sur le siège passager et je rangeai son fauteuil à l'arrière. Et on partît jusqu'à chez moi. Pendant le trajet, il y avait un silence. Denitsa était dans ses pensées et je ne savais pas quoi lui dire. Je la voyais triste, énervée, mais je n'osais pas lui adresser la parole. Je sentais qu'elle ne voulait pas parler. Je lui caressais la joue mais j'enlevai ma main aussi vite que je l'avais posé par peur. Je ne savais pas pour quelle raison j'avais cette angoisse mais il y avait un malaise. J'essayais du mieux que je pouvais de paraître bien, de ne pas lui montrer que moi aussi j'étais touché par ce qu'il lui arrivait. On arrivait devant mon appartement et je sortis vite de la voiture pour aller chercher son fauteuil et la mettre dedans. On prit l'ascenseur et, une fois arrivé à l'étage, j'ouvris la porte et l'amena jusqu'au salon. Je lui proposai de regarder la télé pour que cela puisse la détendre et lui changer les idées pendant que j'aille chercher les affaires dans le coffre de la voiture. Avant de descendre en bas, je lui déposai un baiser sur son front pour lui montrer que je la protégerai quoi qu'il arrive. Et je m'en allai, la laissant seule dans son fauteuil devant la télé. Je me dirigeais vers la porte pour sortir et j'arrêtai mes pas, entendant Denitsa pleurer. Cela me faisait mal au cœur de la voir comme ça, mais je me disais que le principal était qu'elle soit là, vivante, le cœur battant, malgré sa paralysie.

Rayane et Denitsa : Comme une évidence (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant