66. Suicide Aquatique

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Je suis là, dans ce bain. L'eau est fraiche mais pour d'autre, qui utilise une eau démeusurément trop chaude, presque bouillante, il la sentirait glacial.

Je suis bien, l'eau me détend puis...

Je plonge ma tête sous l'eau, elle m'appelle, elle me tente, alors je la suis.
Me voilà enseveli sous toute cette eau, elle et moi ne faisont qu'un seul homme, un seul élément.

Je me sens bien.

Je ne sais pas combien de temps je reste sous cette eau, une minute ? Deux ? Quatre ? Je sais que j'ai une très bonne apnée. Mais je sens que mes poumons cries : à l'aide ! Ça brule !! De l'aire ! De l'aire viiite !! Mais je les ignore, car je suis bien là. Je veux tester, rester plus, me surpasser, parvenir à aller au dessus de mes forces, de mes aptitudes.

Mais c'est alors qu'il surgit, cette homme que j'aime tant, mon amour, ma lumière, la meilleure chose qui ne me sois jamais arrivé dans la vie. Mais me voilà. Je suis sous cette eau et je suis bien.

Mes poumons crie toujours et encore plus fort.

Je ne suis pas sûr de bien me rendre compte que je fonce vers la mort, mais ce n'est pas ce que je fais. Je suis dans cette eau où je suis bien et point.

Mais si... L'eau avait fait un pacte avec la mort ? Qu'elle se rendait complice de vouloir me tuer ! Alors je devrais sortir ! Enlacer cette homme qui me regarde au dessus de la baignoire avec un regard comme pour dire : "Mais que fais-tu ? Sors de cette eau ! Tu ne vas/veux pas te tuer non plus !?"

Es ce que je veux ?

Non, je veux juste rester dans cette eau.

Je suffoque, je manque d'aire, je sens que je perd conscience, un choix s'offre moi : rester dans l'eau ou en sortir.

J'emmerde la mort, qui a fait un pacte avec l'eau cette élément si cher à mes yeux, dans lequel je me sens si bien, qui est caché derrière ses voiles qui lui servent de vêtement pour cacher qu'elle est en faite la vie, du coup je sors.

Mais je manque d'aire pour le faire donc je m'agite, mais mes mouvements sont presque imperceptibles.

Lui qui s'inquiet de ne pas me voir revenir à la surface plonge ses mains sous l'eau, me saisie et me sors de l'eau.

J'avale de grande goulée d'aire et manque de passé en hyperventilation tant je ne laisse pas d'aire entrer dans mes poumons.

Son regard n'est pas sévère, il n'est pas inquiet non plus, il est doux un brin en colère mais doux et compatissant à ma douleur, à mon malheur.

Car je ne vais pas bien. Je ne sais pas quel est mon mal, mais j'en souffre.

Il m'embrasse de ses grands bras, forts, délicats et protecteurs :

Pour me protéger de moi-même.

Parce que je suis suicidaire.

Suicidaire : terme désignant une personne ne souhaitant pas la mort mais si celle-ci lui tend les bras ne se battra pas, ou très peu pour rester en vie. Ce n'est pas une pathologie mais c'est un handicap ou une défaillance. Les gens qui en souffrent ne le savent pas la plus part du temps, puisque pour eux ils ne font rien de mal, ils ne font que lâcher prise, se laisser-aller.

Moi et mon cerveau...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant