77. Sur le Toit.

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Sur le toit,

L'Ange,
De sa pâleur, de sa froideur, de ses yeux glacialement bleus - presque blancs.
Du haut de ce toit, de toute sa hauteur, il surplombait l'Homme.
Presque autainement.
De toute sa tendresse inexistante, il observait, enregistrait, calculait, repèrait, mais en aucun cas n'intervennait -dans la vie des humains.
Dieu, il lui avait donné une mission. Prédir. Et en cas, modifier le destin.
Il ne pensait pas, ne possèdait ni sentiment ni libre arbrite : tel une marionnette il agissait.

Mais sur le même toit,

Une femme cherchait à comprendre, elle analysait, observait, calculait les chances de probabilité que tout cela soit réel, elle aussi !
Mais à l'inverse de l'Ange, par contre, elle tentait de comprendre ! D'interpréter !
Elle croyais en la vie. Elle croyais en le paradis, elle croyais en Dieu. Alors ses soldats, les anges, elle y croyais aussi.

Et c'est sur ce toit,

Que La femme décida, à la mort de son père après trois mois d'observation, d'arrêter de penser et d'agir pour mieux vivre : l'instant présent.
Alors elle se leva. Passa la fenêtre se mit sur le toit approcha L'Ange.
Elle se plaça devant lui. Proche. Ils échangèrent un regard, profond, bleuté, brute, sans faux-semblant.
Puis, elle sortit le revolver de sa cachette -coincé à l'arrière dans la ceinture de son pantalon- et le pointa sur L'Ange.
L'Ange, toujours calme, serein, froid, impassible à toute épreuve, ne bougea pas, il ne pouvait avoir peur, il ne ressentait rien.
Ce calme frappa la femme. Elle le rendit fou.
Elle se mit alors à crier, à hurler, à s'époumoner, à rugir, mais L'Ange ne réagissait point. Il restait dans son mutisme et son sang-froid à toute épreuve.
Alors, elle se résigna.
Fin, elle tenta :
De le pardonner de n'avoir rien fait pour son père, si cher à ses yeux, si vital à ses journée, à sa vie !
Certes, il n'était responsable de la mort de son père mais il n'avait rien fait contre et Dieu non plus !

Soudain, la lumière qui émanait des aile du garçon grandit, elle éblouissait plus fort, se répandissait plus loin dans la nuit.

L'Ange sentit.
Il avait des sensations !
Commençait à avoir des envies !
Il avait tant prier pour sentir, pour être comme les humains, pour mieux les comprendre -les enfants de Dieu- pour pouvoir, lui aussi, aimer, aider, soutenir, tenir à coeur, s'attacher : tout ce qui fait d'un humain un humain !

Et c'est alors, sur ce toit, tous les soirs, de tous les jours,

Que La jeune femme se rendait sur le toit, à la nuit tombé et se blottissait sous l'aile gauche de L'Ange, près du coeur de celui-ci qui battait à présent -il avait décongelé, tout comme ses yeux, étaient devenus verts, d'un vert resplendissant comme la forêt cette aile si blanche, si luisante, si grande, si merveilleuse, si féérique et si... Douce, les plumes l'enveloppaient et la tenaient au chaud, à l'abris.
Et L'Ange, lui carressait la cuisse dans la pénombre de la nuit, et ils s'échangeaient sourir, regard et amour : toujours en silence.

Le mutisme de L'Ange pouvait s'expliquer.
Il était muet, à présent.
Pour que malgrés tous Les Anges ne puissent jamais livrer les secrets de Dieu, combien même il existait, car La jeune femme en doutait, beaucoup, ils devenaient muets à leurs transformations, leurs évolutions.

À jamais clos dans le mutisme quand enfin ils avaient tant à dire.

*

Merci à toi, Seigneur Jésus et à toi Dieu, de m'avoir fait croire au mensonge.
Merci du temps que vous m'avez fait perdre.
Mais c'est finit maintenant, j'ai grandit, j'ai appris.
En revanche, si tu existes, car un tiroire dans ma tête refuse d'être scellé et persiste à y croire, alors j'espère que miséricorde me sera accordé et que toi aussi, tel que l'Homme tu accepteras tes erreures et créera un monde meilleur pour tes enfants, pour mes futurs enfants, pour l'avenir du monde.

Moi et mon cerveau...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant