Cuatro

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Martina

Jorge vient de partir. Je reste assise quelques minutes sur le matelas perdue dans mes pensées. Je me relève doucement et range un peu mon habitat. Je fouille dans la petite commode et y trouve plusieurs choses tels que des cachets d'aspirines, des essuies de bains, des coussins et quelques couvertures. J'ouvre la deuxième commode et reste paralysée face à son contenu. Dans le première tiroir il y avait des vêtements pour bébé ainsi que d'autres accessoires. J'ouvre le deuxième tiroir et y découvre des vêtements. Je les prends en main et les déplie. Ils sont très larges, je ne rentrerai jamais là dedans. Ce sont des vêtements de femmes enceintes. Merci conscience. Je remets vite ça dans le tiroir et le referme immédiatement. Je veux bouger tout cela hors de ma vue.
Je ramasse la couverture que nous avons utilisé il y a quelques minutes avec Jorge. Rien qu'à y repenser, j'ai la nausée. Ce n'était pas si terrible que ça... Je crois que ce qui me fait le plus peur c'est que j'ai apprécié... Je ne sais plus quoi penser de ce "plan" mais j'ai le sentiment de pouvoir faire confiance à Jorge. Je sors le petit coussin de la première commode et le pose sur le matelas. Mes yeux se remplissent de larmes. Je donnerais tout pour rentrer chez moi. J'essuie mes larmes. Il faut que je reste courageuse si je veux m'en sortir. J'ai Jorge de mon côté en plus, enfin je crois... Je suis fatiguée mais je n'ai pas envie de dormir. J'ai peur de m'endormir dans cet endroit. Et si quelqu'un vient pendant la nuit ? Je déglutis et chasse directement ces pensées. Je m'assieds à nouveau sur ce merveilleux matelas et fixe le mur délabré. Mon esprit divague...
Des bruits de pas se rapprochent et me ramènent à la réalité. Mes muscles se tendent. Il est revenu me chercher ?
Je secoue la tête et recule à nouveau pour me coller contre le mur. Les pas se rapprochent de plus en plus. Une porte s'ouvre, ce n'est pas la mienne. Je souffle.

- Alors, toujours rien ?

Le psychopathe parle avec quelqu'un. J'écoute attentivement. Une femme répond en sanglotant.

- Je... Je n'y peux rien. Je le jure ! J'ai tout essayé.

J'entend remuer et la fille se met à crier.

- Je vous en prie, j'ai fait tout ce que vous m'avez demandé. Ne me faites pas de mal !

- Ferme-la ! Si tu avais fait ce que je t'avais dit, tu serais déjà enceinte ! Es-tu enceinte ? Non !

Il la gifle. Puis l'homme continue de lui hurler dessus.

- Demain je t'emmène faire des analyses. Si jamais tu peux pas faire de gosses, tu vas passer un sale quart d'heure !

Je déglutis. Il ne va quand même pas la tuer si elle ne peut pas avoir d'enfants, si ? J'entends la fille pleurer et mes yeux se remplissent de larmes.

- Laissez-moi une dernière chance, s'il-vous-plaît ! Je suis sûre que je vais tomber enceinte bientôt !

- Cela fait déjà dix mois que tu es ici ! Tu auras déjà dû donner un enfant, mais rien ! Ma patience à des limites !

Elle ne répond pas.

- Je te laisse encore quatre mois pour tomber enceinte, après ce sera fini !

- D'accord ! Merci infiniment !

La grille claque et la serrure se ferme. La fille se met à pleurer à chaudes larmes. Elle me fait énormément de peine. J'ouvre le rideau qui sépare ma cellule à la sienne. Elle tourne la tête et me regarde triste. Mon coeur se resserre.

Me robaste el corazónOù les histoires vivent. Découvrez maintenant