Ocho

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Martina

La fille qui me plaît ? Ces mots résonnent dans ma tête comme un écho. Jorge remarque alors ma perplexité car il se rattrape.

- Quand je dis "la fille qui me plaît", je veux dire une fille avec qui je m'entends bien et avec qui j'aime passer du temps.

Je ne sais pas pourquoi, mais je suis à la fois contente et à la fois déçue. Une sensation étrange m'envahit et j'ai l'impression de m'étouffer. Je déglutis difficilement. Jorge me toise et se gratte nerveusement la nuque. Il a les joues légèrement rosées. J'ai soudainement envie de pleurer. Qu'est-ce qui m'arrive ? Je dépose mes mains délicatement sur mes yeux et les frottent. Qu'elle horrible sensation.

- Tini ?

- Oui ?

J'essaie de rester naturelle mais ma voix me trahit. Jorge me regarde et fronce les sourcils.

- Pardonne-moi si je t'ai vexée.

- Tu ne m'as pas vexée.

Je répond un peu trop sèchement. Il doit se demander quel moustique m'a piqué et moi aussi d'ailleurs.

- D'accord. Bon ben, je vais remonter et je reviens tantôt d'accord ?

Je me contente d'hocher la tête. Mais à quoi est-ce que je pensais ? Que c'était mon prince charmant ? Non, c'est le fils d'un psychopathe qui m'a prit ma virginité. J'ajoute.

- Ne te sens pas obligé.

Il souffle et me foudroie du regard.

- Je peux savoir ce que tu as ?

- Rien.

Je n'ai jamais été si froide avec une personne.

- Si tu le dis. Si j'étais toi je mangerai mon petit déjeuner parce que mon père va finir par se douter de quelque chose.

Je hoche la tête et Jorge s'en va. J'attrape le plateau repas et j'ai de suite la nausée. Je me force à manger le bol de céréales. Je repose ensuite le plateau et décide de me faire un brin de toilette. Je me sens différente. Je ne suis plus moi. Je n'arrive plus à réfléchir correctement. Je me sens sale... Sans que je m'en rende compte, les larmes coulent à flot sur mes joues. Pourquoi suis-je tant affectée parce que Jorge a dit ?
Après m'être lavée à l'évier, je pioche des vêtements au hasard dans l'armoire. Ils sont tous trop grand et le pantalon tombe. Je fais alors un nœud sur le côté pour qu'il tienne. Je me sens moche. Ma conscience me torture. Je m'approche doucement du miroir et lève doucement le regard. Le t-shirt m'arrive jusqu'au genoux et le pantalon est cent fois trop large. Au moins cela cache mon corps.
Je me retourne et vais m'assoir sur le matelas. Je n'ai rien à faire.

La journée passe. Mon ventre gargouille mais je ne l'écoute pas. Jorge arrive dans la cellule et me sors de ma rêverie. Je me lève subitement et le pantalon me tombe aux chevilles. Je le remonte et rougis tandis que Jorge ricane.

- Ce n'est pas drôle !

Je suis à nouveau énervée. Je croise les bras sur ma poitrine et il semble amusé.

- Tu as tes règles ou quoi ?

- Non

Son commentaire m'énerve encore plus. J'ai envie de lui jeter quelque chose à la figure.

- Je plaisantais ! Détends-toi !

Je souffle et me rassieds sur le matelas. Il dépose des sacs dans le coin de la cellule. Il ouvre une commode et en vide le contenu inutile. Il ouvre ses sachets et dépose des paquets de nourriture. Il dépose aussi un tas d'autre chose, ainsi que plusieurs boîtes de préservatifs... Il prend un paquet de gâteaux dans sa main et me les donne. Je le regarde et il le sourit.

- Je sais que tu meurs de faim.

Je lui souris doucement et ouvre le paquet. Des gâteaux au chocolat....

- Merci

J'en prends un et mords dedans. La sensation est tellement agréable. Il me regarde et sourit.

- J'ai l'impression que tu fâchée contre moi ?

- Non.

En fait, je ne sais pas si je suis fâchée contre lui. Mais je n'ai pas de raison de l'être, si ?
Il s'avance vers moi et prend aussi un gâteau.

- J'ai été faire quelque course pour toi.

Je suis alors intriguée.

- Ah bon ? Merci c'est gentil, tu n'aurais pas dû.

- De rien, j'ai mis tout dans le tiroir. Je t'ai aussi apporté des t-shirt à moi qui sont trop petits. Ils seront mieux que ceux que tu as là. Et j'ai aussi apporté des anciens boxers que tu pourras mettre comme dessous mais si tu ne les veux pas, ce n'est pas grave.

Ses anciens boxers ? Je souris légèrement.

- Merci Jorge, vraiment.

Il me fait un clin d'œil et se laisse tomber sur mon matelas. Je me lève et dépose la boîte de gâteaux sur la commode.

- Ton père ne va pas s'énerver que tu m'aies apporté tout ça ?

- Oh ne t'en fais pas, il ne le saura pas.

Il continue de m'observer et je ne sais pas quoi faire. Je reste plantée là, au milieu de la pièce.

- Tu viens me faire un câlin ?

Il me demande cela avec les bras grand ouverts. Je souris de toutes mes dents et vais dans ses bras. Tous mes soucis s'envolent.

- Pourquoi est-ce que je ressens ça ?

Je m'écarte et le toise.

- De quoi tu parles ?

- Cette envie de t'avoir près de moi.

Je le regarde et semble parler sérieusement. Je sens alors une bosse entre ses jambes.

- Parce que tu as envie de sexe.

Il me regarde.

- Tu crois ? Je ne pense pas que ce soit ça.

- Qu'est-ce que ça pourrait être d'autre ?

J'arque un sourcil et il sourit.

- Oui, tu as raison.

Il me reprend dans ses bras et je le sens se frotter doucement contre mon intimité. Je déglutis doucement et ne bouge pas. Je sens son souffle dans mon cou et j'ai envie de partir. Je n'ai pas envie mais je suis coincée. Je suis tendue lorsqu'il commence à m'embrasser dans le cou et à me caresser le dos.

- Tu sens à quel point j'ai envie de toi ?

Je ne réponds pas et une partie de moi se crispe. Il s'écarte doucement et me regarder perplexe. Il ne dit rien et m'embrasse avidement. J'essaie de me détendre mais je n'y arrive pas. Ce n'est pas comme l'autre fois. Je crois qu'il sent ma réticence car il ralentit le mouvement de ses lèvres. Je respire bruyamment.

- Détends-toi

J'ai envie de pleurer. Je me vide l'esprit et réponds doucement à ses baisers.

- Tu es tellement belle.

Je frissonne et me mets à sourire.

- Je ne vais pas te faire mal, je te le jure.

Je le regarde un instant et vois que ses pupilles sont dilatées et que le vert de ses iris est plus profond que jamais. Une vague de chaleur s'empare en moi et je me jette littéralement sur lui. Je ne sais pas ce qu'il me prend. Je roule des hanches contre lui et plonge mes mains dans ses cheveux. Il se laisse tomber en arrière. Je ne sais pas si je dois me laisser aller pour faire ce genre de choses avec lui mais là, dans l'immédiat, je m'en fou. Les choses en entraînant des autres, nous faisons l'amour toute la soirée.

Me robaste el corazónOù les histoires vivent. Découvrez maintenant