Me robaste el corazón

Diez

Martina

- Tu as peur ?

Peur ? Bien sûr que non. Qu'est-ce qu'il croit ? Je croise les bras.

- Bien sûr que non.

- Moi je suis sûr que si ! C'est d'ailleurs pour ça que tu ne veux pas sortir avec moi, parce que tu...

Il se fait interrompre par la grille. Son père rentre dans la cellule et s'approche de moi. Il a l'air en colère.

- Tu n'es pas enceinte.

Je regarde Jorge qui déglutit. Son père lui lance un regard noir.

- Vous croyez que vous allez me berner encore longtemps tous les deux ? J'ai bien compris votre petit jeu !

Je me mets à paniquer.

- Je ne sais pas à quoi tu joues Jorge ! Je vais mettre les choses au clair ; si jamais elle ne tombe pas enceinte dans les mois qui viennent, je m'en occuperai moi-même et je peux vous assurez que cela sera moins marrant !

Il hurle dans la pièce.

- Papa, je ne vois pas de quoi tu parles.

- Jorge, j'ai retrouvé un préservatif usagé dans la poubelle de cette cellule. Vous me prenez pour un idiot ? Nous ne sommes pas dans les contes de fées ici. Si vous continuez comme ça, il n'y aura pas de fin heureuse à l'histoire.

Il part comme une furie et claque la grille. Jorge regarde le sol et ne dit rien. Il a jeté un des préservatifs ici ? Il est stupide ou... Il l'a fait exprès ? Je le regarde, furieuse. Je passe mes mains dans mes cheveux car je sais que je vais craquer.

- Tini je...

Je l'interromps.

- Tu l'as fait exprès c'est ça ?

Il relève subitement la tête.

- Quoi ?

- De jeter le préservatif dans cette poubelle pour que ton père découvre toute la vérité. Tu l'as fait exprès pas vrai ?

Il fronce les sourcils.

- Tu rigoles ? Tu crois vraiment que j'aurai pu faire ça ?  Tu crois que j'ai envie que tu souffres alors que je viens de t'avouer mes sentiments deux fois d'affilée ?

Il hurle les derniers mots. C'est vrai que ce n'est pas logique mais d'après tout, il peut très bien mentir. Je croise les bras sur ma poitrine et fais mon possible pour retenir les larmes qui menacent de sortir.

- Je ne sais pas si je dois te croire.

Il souffle.

- Qu'est-ce que je dois faire pour que tu me croies ?

Je ne peux plus retenir mes larmes et me mets à sangloter. Il me regarde et son expression se décompose. Il s'approche à grands pas de moi et me prends dans ses bras. Il me caresse les cheveux et m'embrasse sur le front.

- Je vais trouver une solution, je te le promets.

Je ne réponds pas et continue de pleurer, la joue plaquée contre son torse. Je ferme les yeux et essaie de me calmer.

- Je... Je veux tellement partir d'ici.

- Je le sais mon cœur, je le sais. J'avance dans le plan. La sortie est programmée pour dans trois mois.

Je renifle et me laisse aller contre lui. Il comprend que je suis en moment de faiblesse et il en profite pour s'expliquer.

- Je te jure que je n'ai pas fait exprès... Je suis si stupide ! On y était presque ! Pardonne-moi.