Me robaste el corazón

Once

Martina

Quatre mois plus tard...

Je prépare mes affaires pour demain. Je vais enfin sortir d'ici. Jorge m'a dit que tout était prêt. En ce qui me concerne, je vais plus ou moins bien. Jorge me soutiens beaucoup et cela m'aide énormément. Notre relation a évolué. Je suis amoureuse de lui. J'en suis sûre maintenant. D'une certaine façon, ça me fait mal de partir d'ici parce que j'y ai beaucoup de souvenirs mais ça ne va quand même pas me manquer en général.
Juan m'a fait faire un test de grossesse ce matin même si je suis quasiment persuadée que je le suis car je n'ai plus eu mes règles depuis un bon moment. Cependant je me sens bien ; je n'ai pas de nausées ni d'autres symptômes évidents. Je n'en ai pas encore parlé à Jorge. Il doit s'en douter de toute manière.

Le bruit de la grille me sort de mes pensées. Juan l'ouvre et me regarde, un expression neutre au visage.

- Viens avec moi on va aller faire une échographie.

Je déglutis. Je me lève sans rien dire et m'approche de lui.

- D'accord

Il me prend par le bras et nous sortons de ma cellule. C'est la toute première fois d'ailleurs et c'est assez bizarre. Il nous fait pénétrer dans une sorte de petit local où se trouve des équipements médicaux.

- Installe-toi là-dessus.

J'obéis et m'allonge sans rien dire. Il allume des machines.

- Détends-toi ça ne fait pas mal

J'ai du mal à le reconnaître. C'est la première fois qu'il me parle avec tant de douceur ? Les paroles de Laura me reviennent alors en tête "Une fois Que tu tombes enceinte, il te laisse tranquille et te respecte". Je comprends mieux maintenant. Il s'approche de moi et me relève mon T-shirt. Il dépose une sorte de gel dessus et il dépose ensuite sa machine. Il allume l'écran de l'appareil et on voit des sortes de gribouillis noir sur l'écran. Il déplace le capteur sur mon ventre.

- Ah, le voilà.

C'est à ce moment là qu'on aperçoit le fœtus sur l'écran. Je suis paralysée en le regardant. Ça, c'est dans mon ventre ? Une larme roule sur ma joue. Je suis très émue. Un bébé. Je n'arrive pas à y croire. Juan sourit et il fixe l'écran.

- Tu es enceinte de trois mois et tout est parfait.

Il éteint sa machine et me donne du papier pour que j'essuie mon ventre. Je le fais rapidement et me relève. Il rouvre la porte et me ramène dans ma cellule. Je me couche sur le matelas et fixe le plafond. Je dépose une main sur mon ventre et le caresse doucement.

- Mon amour !

Je sursaute légèrement. Je me retourne et retrouve Jorge tout souriant qui vient de rentrer dans ma cellule. Je me lève et le prends dans mes bras. Il me serre contre lui.

- Coucou toi, comment ça va ?

Je dépose ma tête contre son torse.

- Super et toi ?

- Super aussi.

Il m'embrasse sur le front.

- Tout est prêt pour demain. Tu as rassemblé tes affaires ?

- Oui.

Il dépose ses lèvres sur les miennes.

- Dis-moi, quand tu seras rentrée chez toi, ce sera toujours pareil entre nous ?

Je révèle la tête et mon regard se fixe au sien.

- Bien-sûr. Pourquoi ?

- Je ne sais pas, j'ai peur que tu m'abandonnes.

Je fronce les sourcils.

- Mais non, ne t'en fais pas. Je ne ferai jamais ça.

- C'est juste que, je suis tellement amoureux de toi que j'ai tout le temps peur de te perdre.

- Tu ne vas pas me perdre, je te le jure.

Je le serre contre moi.

- Il faut que je te dise un truc.

- Oui mon ange.

- Et bien, je suis enceinte.

Il se détache de moi et me regarde.

- C'est vrai ?

Je hoche la tête.

- De combien de mois ?

- Trois mois

Il se recule et fronce les sourcils.

- Trois mois !?

Il hausse la voix.

- Oui, je viens de te le dire. Qu'est-ce qui a ?

- Oh merde

Il commence à faire les cent pas et se gratte nerveusement la nuque.

- Jorge, qu'est-ce que tu as ?

- Tu ne pourras plus avorter. La limite est à trois mois.

Oh non.

- Tu veux dire que je vais devoir garder le bébé ?

Il ne répond pas. Il ne manquait plus que ça ! Moi qui pensais que tout allait s'arranger. Je me laisse tomber sur mon matelas.

- On trouvera une solution. Tu pourras accoucher sous X.

Je le regarde.

- Je n'ai pas envie de tout ça Jorge. Ça me fait peur.

Il vient s'asseoir à côté de moi.

- Je suis désolé.

- Je vais le dire comment à mes parents ? "Salut, je suis enceinte de mon petit ami qui est le fils de celui qui m'a séquestré dans sa cave". Ils vont me tuer !

Il me prend la main.

- Calme-toi, on a pas eu le choix. L'important c'est que tu ailles bien non ?

Je croise les bras et des larmes commencent à couler le long de mes joues.

- C'est facile à dire pour toi. Tu peux très bien me laisser toute seule quand le bébé sera là.

Il me soulève le menton, obligeant mon regard à s'accrocher dans le sien à nouveau.

- Si je te demande de ne pas m'abandonner c'est justement parce que je ne compte pas le faire. Je ne saurais pas te quitter. Même si tu décides de garder le bébé. On l'a fait à deux et je te soutiendrai jusqu'au bout.

Je me laisse retomber sur son torse.

- Oui, excuse-moi.

Il m'embrasse sur le front.

- Repose-toi maintenant, tu dois être en forme pour demain. On doit partir très tôt.

- D'accord. Tu restes un peu avec moi ?

Il sourit et se blottit contre moi. Nous nous couchons tous les deux sur le matelas et nous enlaçons.

- Je t'aime.

Je souris contre sa poitrine avant de relever la tête et de l'embrasser.

- Je t'aime.