Sauvée

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Seize. La personne était arrivée en haut.

Je croyais que j'allais suffoquer, je n'arrivais plus à respirer sans faire de bruit. J'entendis la porte s'ouvrir. Je m'arrêtais de respirer. J'étais pétrifiée. Qu'allais-je faire? Qu'allais-je dire? C'était trop tard pour réfléchir.

- P'pa! J'ai trouvé quelque chose! 

Ce n'était ni une voix d'enfant ni une voix d'adulte, c'était une voix d'adolescent. J'aurait dit entre treize et dix-sept ans. Une seconde personne était dans la maison, celle-ci accouru. Ça voix était plus rauque. Froide et grave.

- Qu'est ce qu'il y a?

- Regarde, tu crois qu'elle est morte?

- Elle nous aurait entendu. Mieux vaut en finir avec au couteau, on attirera moins de rôdeurs.

À ces paroles, je me retournais et pointais mon arme sur eux. Mes mains tremblaient et je n'avais sans doute pas beaucoup de crédibilité.Mais je n'avais tout de même pas envie de me faire tuer.

- Wow, du calme. Dit le père. 

- Je n'ai aucune envie de vous tuer. Mais par pitié ne me faites pas de mal. Répondis-je.

J'avais peur. Bien que la vie dans ce monde était difficile, je ne voulais pas mourrir comme ça.

- A...Alors ne le fait pas. Baisse ton arme, on ne te veut pas de mal. On s'en va. Proposa le jeune garçon.

- Non, je vous en prie. Ne me laissez pas seule. Suppliais-je.

Je m'effondrai. Et me mis à sangloter. J'étais minable et faible.

- Je vous en prie, qui que vous soyez, prenez-moi avec vous. Ou restez, mais ne me laissez pas seule. Ça fait deux ans et demi que je suis seule ici, et je ne peux plus. Par pitié, ne me laissez pas. Je pourrais pas. Faudra que j'en finisse sinon.

Le jeune homme regarda son père, qui me fixait, il me tendit la main.

- Je m'appelle Carl. Et voici mon père, Rick.

Son père me regardait avec mépris. Je me relevai et essuyais mes larmes, je lui serrai la main.

- Je m'appelle Camille.

Je tendit ma main vers Rick. Qui me la serra. Il regardait avec méfiance mon arme à la main.

- Où as-tu eu ça?

- Il était à ma mère.

- Et où est-elle?

- Dans le jardin.

Il s'approcha de la fenêtre, tira les rideaux et observa, sans rien dire.

- Vous ne la trouverez pas. Elle n'est plus de ce monde.

Il ne dit rien. C'est Carl qui parla. Il avait plus de compassion que son père.

- Sincèrement désolé. 

- Ce n'est rien, elle est sans doute mieux où elle est.

Je les regardait, je voyais qu'ils avaient le visage creusé, par la fatigue et la faim, sans doute.

- Vous voulez sans doute manger quelque chose? J'ai beaucoup de réserves, je peux les partager avec vous si vous le souhaitez. 

Rick se retourna et descendit sans rien dire. Carl, plus poli, répondit.

- On veut bien.

Je descendit et leur servit du pudding. Tout en mangeant il me racontèrent leur histoire, et je leur racontait la mienne. Je leur proposait ma maison, pour quelque jours ou pour la vie, il acceptèrent pour quelques jours seulement. Rick était finalement plus bavard que Carl, qui ne parlait pas mais mangeait. Il m'avait tout raconté. Leur histoire était bien plus triste que la mienne. Rick était tombé dans le coma avant les premiers cas et s'était réveillé quand le monde avait bien changé, il avait retrouvé sa femme, son fils et son ami. Après quelques mois Lori, sa femme, était tombée enceinte. Son ami c'était transformé et Carl avait dû l'abattre. Lori était morte en accouchant, et son bébé aussi. Carl avait dû l'abattre également. En l'espace d'à peine deux ans, Rick avait tout retrouvé et presque tout perdu, il ne lui restait finalement que son fils.

- Pourquoi devez-vous partir?

- Un horde de rôdeurs approche. Nous avons cinq ou six jours d'avance sur eux. Mais ils nous rattraperons si on reste ici. C'est la première maison "nettoyée" et habitée que nous trouvons, tu as de la chance d'avoir tenu seule jusqu'ici. Mais cela ne durera pas. Surtout avec une horde comme celle-ci. Ils vont tout dévaster, et le moindre être vivant sur leur chemin y passera. Tu devrais nous accompagner. 

- J'en serais ravie.

Je ne pensais pas que Rick puisse me proposer ça. Je ne le voyais pas du tout comme quelqu'un qui accueillerait des inconnus.

- Sais tu si tes voisins avaient des armes?

- Oui, mon voisin chassait, mais je ne sais pas s'il a pris ses affaires avec lui.

- D'accord, je me permettrai d'aller visiter les maisons aux alentours, Carl doit rester, il est blessé à sa jambe. Est-ce que tu as des médicaments, bandages?

- Oui, et il y a une pharmacie en ville, à un kilomètre, elle n'a pas beaucoup été pillée.

- D'accord. Nous passerons la nuit ici. Demain j'irais visiter les maisons du quartier, puis j'irais en ville. La blessure de Carl est à soigner. Nous resterons ici quatre jours, il ne faut pas que la horde nous rattrape de trop si on veut garder un peu d'avance. Tu sais te servir d'un arme? Est-ce que tu as des notions médicales?

- Je sais me servir d'un revolver, pour les notions médicales, un peu, ma mère appris quelques trucs de bases plutôt importants.

- Bien. Serais-tu capable de soigner une blessure, plus ou moins grave?

- Ça dépends de la taille et de la cause.

- Une coupure de verre d'une dizaine de centimètres.

- Je peux le faire. 

- Alors tu soignera la blessure de Carl. Pendant ce temps j'irais visiter quelques maisons avant qu'il ne fasse nuit.

J'acquiesça. Avais-je vraiment le choix? Non. Je voyais bien dans la voix de Rick qu'il était autoritaire parce qu'il tenait à son fils. Rick avait fini son assiette, malgré la fatigue, il sortit dans le quartier. Je me retrouvais seule avec Carl. Il avait 15 ans, les cheveux châtain plutôt long pour un garçon,mais ça lui allait plutôt bien, et de magnifiques yeux bleus. Il faisait à peu près un mètre soixante soixante-cinq je dirais, il était plutôt fin. Il mangeait, je le dévisageait.

- Qu'est ce qu'il y a ? Me questionna-t-il.

- Oh, hum rien, j'étais perdue dans mes pensées.

- Ah d'accord. Heum... Je la mets où mon assiette?

- Laisse-là sur la table, je nettoierais plus tard. On monte pour que je regardes ta blessure?

- Oui.

Nous partîmes à l'étage et il s'installât sur mon lit, il étendit sa jambe, remonta le bas de son jean et me montra sa blessure. En effet, il était impératif de la soigner avant qu'elle ne s'infecte.

- Tu as ça depuis quand?

- Hier soir.

En effet, la blessure était récente, il l'avait couvert d'un bandage, elle ne paraissait pas être infectée. Pendant que je l'observais, je sentais le regard de Carl sur moi, il me regardait avec insistance, dans les yeux, il me dévisageait comme je l'avais fait pour lui. C'était très gênant. Je pris le nécéssaire, désinfecta la blessure et la recouvrit d'un bandage.

- Il faudra changer le bandage demain.

Je le regardais droit dans les yeux, il faisait de même. Nous ne disions rien. Cela paraît bizarre et gênant, mais ça ne l'était pas, cela paraissait normal, c'était comme si on se connaissait depuis des années.





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