Chapitre 22

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Cette fois, on se mit à courir pour rattraper le temps perdu. Minho se trouvait en tête du groupe pendant que je restais avec Newt.

- Si ça ne va pas, tu me le dis. Je te porterai, me dit-il en souriant.

Déjà, j'aurais aimé répondre que ça allait. Mais, rien à faire, je ne pouvais toujours pas parler. Ensuite, je devais avouer qu'il se pouvait que ce soit parce qu'il était jaloux que Minho m'ait embrassée. Et, pour finir, la réponse aurait tout de même était non, vu comment il se préoccupait de moi lorsqu'il me portait en courant... Je me contentais de sourire, moi aussi, et de hocher la tête. Oui, je suis une hypocrite.

Je regardai en face de moi. Les montagnes étaient toujours aussi loin. J'avais même l'impression qu'elles s'éloignaient. Plus on avançait plus elles s'éloignaient. Comme si elles se déplaçaient en même temps que nous.

- Le jour va bientôt se lever ! déclara Minho tandis que je me rendais compte, en bousculant Newt, qu'il s'était arrêté. Il faut qu'on trouve un endroit où passer la journée.

Puis il me regarda avant d'ajouter :

- Et dormir.

Ah d'accord, je vais devoir faire le guet, c'est ça ? J'allai le voir tandis qu'ils commençaient à établir une sorte de campement au milieu du désert.

- Je vais devoir monter la garde ? ai-je voulu demander mais il m'était impossible de parler, encore.

- Fais le guet, Liv', dit-il avant d'aller aider les autres.

Je restais là, à l'écart, à les regarder s'activer avant de me tourner vers l'horizon et de commencer à monter la garde.

Lorsqu'ils eurent fini de s'installer pour la nuit, ils s'allongèrent et, peu de temps après, ils s'endormirent. Je continuais d'observer le lointain et de surveiller les blocards. Etait-ce une bonne idée de me confier le rôle de guet en sachant que je ne pouvais plus émettre de son ? S'il se passait quoique ce soit je ne pourrais pas les réveiller. Je n'étais d'aucune utilité. Il ne se passait rien et le soleil se levait progressivement en commençant à me brûler. A me consumer. Oui, je me consumais au fil des heures. Je fondais sans même m'en rendre compte. Je chauffais et bouillonnais aussi rapidement que de l'eau dans une bouilloire sur un feu au maximum. Complètement agressée par le soleil, je finis par m'asseoir.

Je commençais déjà à transpirer. Des gouttes de sueur perlait sur mon front et plus je les essuyais plus elles étaient nombreuses comme si le fait de passer ma main dessus les stimulaient dans leur multiplication. La chaleur me donnait de plus en plus soif et je ne savais pas qui avait l'eau. Le pire dans tout ça n'était pas la chaleur, c'était le fait que je ne pouvais plus me faire comprendre des autres. J'avais essayé, depuis le moment où ils s'étaient endormis, de prononcer une phrase, un mot, une syllabe... mais rien. Rien ne passait le seuil de mes lèvres. Mes cordes vocales ne répondaient plus. Comme si... comme si elles étaient... déconnectées de mon cerveau... Oui, c'est ça. Mon cerveau leur envoyait des messages qu'elles ne recevaient pas. Parce que mon cerveau, lui-même, était déconnecté. Attaqué. Je secouais la tête. Je refusais de penser à ça. Surtout pas maintenant. Je reportai mon attention sur les blocards allongés, paisibles, devant moi. Mais il manquait quelqu'un. Aris. Il était parti comme un voleur, comme ça, sans me prévenir ? Alors qu'il n'avait plus à se cacher ? C'était la meilleure. Je me levai et me dirigeai vers Minho. Comment le réveiller ? Je ne pouvais pas l'appeler et je savais que le secouais ne l'avait jamais réveillé. Je me mordis la lèvre inférieure. Je ne crois pas ce que je vais faire. Mais il faut que je le fasse. Minho était beaucoup plus efficace que Newt pour réveiller le groupe rapidement. Ok, je me lance. Je m'asseyai et me penchai au-dessus de Minho, allongé sur le dos. Je fermai les yeux et approchai lentement, tremblante, mes lèvres des siennes. Dans à peine une seconde, mes lèvres allaient se poser sur sa bouche mais...

- Liv' ? appela Newt, derrière moi.

Je me retournai vivement, le cœur battant à tout rompre. Il était debout, les sourcils froncés, il m'observait.

- Qu'est-ce que tu fais ?

Bon, on se contente de ce qu'on a. Même si, d'un côté j'étais déçue de ne pas avoir pu embrasser Minho, d'un autre côté, ça m'arrangeait. Je n'aurais pas à le réveiller. Je me relevai et conduisis Newt jusqu'à la couchette d'Aris vide.

- Et c'est pour ça que tu allais embrasser Minho ? demanda-t-il.

Je hochai la tête.

- Oh, arrête ! Tu peux parler !!! Depuis que tu t'es réveillée cette nuit tu ne m'adresses plus la parole ! Qu'est-ce que je t'ai fait ? Je parie que c'est parce que je n'ai pas osé t'embrasser comme l'a fait Minho, tout à l'heure ! Tu lui parles toujours à lui, j'ai pas raison ?

Je sursautai de peur face à sa colère. La Braise commençait déjà à avoir de l'effet sur lui...

- Tu dis n'importe quoi ! C'est quoi cette idée ? D'où est-ce que tu es allé cherché ça ? Je croyais que vous deviez mettre votre rivalité de côté ? C'est quoi cette jalousie ? pensai-je.

- Tu dis rien ? reprit-il. Je m'en doutais. T'as fait ton choix, c'est ça ?

- Mais c'est quoi cette parano ?!? eus-je envie de dire.

Je suis sûre que je devais avoir l'air d'une hystérique muette.

- Ne me regarde pas comme ça, rétorqua-t-il. Je sais très bien que tu ne voulais pas que je le découvre. Et tu es en colère contre toi-même parce que tu n'as pas été assez discrète.

- Mais c'est quoi ces conneries, putain ?!? Arrête de raconter de la merde, Newt !!! Je n'ai jamais fait mon choix et je ne le ferai sûrement jamais !!! pensai-je. T'es énervant à la fin !!! C'est juste que je suis devenue muette à mon réveil ! Pourquoi tu te mets à imaginer des trucs pareils comme ça ?

- C'est ça, réponds pas. Le silence, c'est pire que tout !

- Tu m'emmerdes, Newt !

J'avais les yeux brillants de larmes au fait qu'il s'imagine tout ça et que je ne pouvais pas lui expliquer. Je serrais les poings et je m'en étais rendue compte grâce à lui qui avait baissé les yeux vers mes mains. Des mains n'appartenant pas à Newt se posèrent sur mes épaules.

- Eh, tocarde, calme-toi, on dirait que tu vas le tuer ! retenti la voix de Minho.

Je me retournai, les cris de Newt avaient suffi à réveiller tout le monde. Minho s'avança devant moi pour poser une main sur l'épaule de son ami et essayer de le calmer.

- Faites une trêve, c'est pas le moment de s'énerver, bandes de tocards. Surtout toi, la Fondue, reprit-il. On doit trouver Aris.

Il désigna la couchette vide à nos pieds.

- Et au lieu de vous énerver, tu aurais pu me prévenir que ce tocard s'était fait la malle, ajouta-t-il.

Je ne répondis pas, je ne pouvais pas faire autrement.

- Laisse tomber, fit Newt. On ne tirera rien d'elle. Elle ne veut plus parler. Je te parie qu'elle nous ment depuis le début ! C'est un espionne !

Oh non... non, non, non, non, non, non... pas ça... non... Ils me dévisageaient tous comme si Newt venait de faire une révélation. Et ils le croyaient.

***

Hey !!! Voilà le chapitre 22 ! Renversement de situation, qui s'y attendait ? Perso, jusqu'à ce que j'écrive la dernière réplique, je pensais pas écrire ça x) ! Bref, qu'en avez-vous pensé ? Si vous avez une préférence entre Newt et Minho, dites-le moi. Je suis comme Liv', incapable de choisir. En attendant le prochain chapitre, je vous dit bonne nuit les tigres :*

La Terre Brûlée - Liv'Où les histoires vivent. Découvrez maintenant