Chapitre 26

463 37 4
                                    

Ils m'allongèrent à l'ombre au milieu des filles. Je commençais à être très fatiguée. Je voulus malgré tout rester éveillée parce que j'entendis Minho, Harriet, Sonya et Newt discuter au sujet de Teresa et Aris. Apparemment, ils étaient partis discuter a l'abri des regards. Mais je n'en sus pas plus, je m'endormis.

Lorsque la nuit se fit noire et fraiche et que la lune était l'étoile qui nous éclairait, Minho vint me réveiller. Les filles n'étaient plus là et Thomas non plus.

- Ils sont partis en fin d'après-midi, m'expliqua Minho.

Je hochai la tête pour montrer que j'avais compris. Ensuite, il se releva et me tendis la main pour m'aider à me lever. J'imagine qu'il devait espérer que je retrouve la mobilité dans les jambes. Je lui attrapai la main avant de pousser avec l'autre pour me relever. Je retombai sur le sol, toujours les jambes paralysées. Puis, Minho appela Newt pour qu'il vienne me porter. Celui-ci arriva et m'attrapa comme les autres fois.

- Où est-ce qu'on va ? demandai-je à Minho.

- Au refuge, dit-il. Mais on va passer par les montagnes, il fait moins froid en altitude.

Ensuite, on commenca à gravir une pente raide. Mais je sentis vite la fraicheur arriver sur moi. J'avais moins chaud et je trouvais ça bien mieux.

Une fois qu'on fut à une hauteur où le frais était supportable, on s'arrêta de monter. On continua sur un chemin plat entre deux montagnes. J'entendis quelqu'un crier loin de nous. Je pouvais l'entendre car je ne devais pas me concentrer sur le chemin à pendre ou si je ne marchais pas sur quelque chose... Bref, tous mes sens étaient en éveil. Par exemple, je pouvais sentir la brise fraiche du soir caresser mon visage. Elle était très agréable et me faisait me sentir vivante. Il y avait les grillans qui chantaient dans l'herbe sûrement gelée, à cette altitude. L'herbe était verte, bien verte. Les montagnes étaient couvertes de terre. Mais pas la terre rouge qu'il y a en bas. Non, celle-ci était marron et fertile. Il y avait beaucoup de couleurs vives, ici. Ça changeait du rouge-orangé... Et puis, il y avait des arbres partout. De l'ombre en veux-tu, en voilà. Je trouvais cet endroit vraiment beau et je pouvais presque m'endormir. Je le pouvais jusqu'à ce que j'entende ce cri. Quelqu'un avait hurlé quelque chose comme "Traîtresse". Alors, je relevai la tête vers Newt et lui demanda de diverger des autres blocards, de tourner vers là où j'avais entendu le bruit. Il m'écouta en me faisant confiance. On rentra presque aussitôt dans le bois. L'ombre nous cacha immédiatement. Les autres ne sauraient pas où nous étions s'ils voyaient qu'on s'était éclipsés. On arriva dans une clairière sans court d'eau, malheureusement. J'aurais bien aimé boire... Soudain, je reconnus l'endroit. J'extirpai mon smartphone de ma poche et configurai le gaz non toxique qu'il fallait répandre dans la pièce cette nuit.

- Tu m'expliques ? demanda Newt.

- C'est simple. On est à l'endroit où Aris et Teresa devaient emmener Thomas, répondis-je.

Il hocha la tête. Puis on vit Teresa et Aris sortir du bâtiment dissimulé derrière un flanc de la montagne.

- Pourquoi Thomas a crié ? demandai-je. Il n'avait pas besoin, les Scaralames ne montent qu'avec une manipulation spéciale que seule moi connais.

Ils se regardèrent. Teresa approcha.

- On... commença-t-elle. On en a vu un. On a eu peur et on a préféré faire ce qu'ils nous demandaient. On a presque forcé Thomas a rentré là-dedans.

- Comment ça 'presque' ? demanda Newt.

Je m'étais tue lorsque je l'avais entendu dire qu'elle avait vu un Scaralame. Non, ce n'était pas possible... Si ce nétait pas James, qui aurait pu... Maintenant, que j'y pense, c'était étrange que ma mère m'ait demandée de faire ami-ami avec Amy, vous n'êtes pas d'accord ? Peut-être qu'elle cachait son jeu.

- Il ne voulait plus y aller, reprit ma meilleure amie.

- Et donc... ? demanda Newt.

- Et donc on a dû l'assomer, finit Aris.

Je portai une main à ma bouche. Ils avaient osé...

- Tu a dû l'assomer, rectifia Teresa. J'étais contre dès le début, tu le sais très bien. On en avait même parlé ! Tu étais d'accord pour ne pas lui faire de mal !

- Ecoute, on a dit qu'on s'en servirait en plan B, se défendit Aris.

- Pas du tout, on a jamais dit ça !

- Enfin, en tout cas, c'était mon plan B.

Teresa croisa les bras et partit, énervée de la clairière. Aris partit dans une autre direction, nous laissant seuls dans la clairière.

- Bon, commença Newt, aussi surpris que moi. Elle est jolie cette clairière. On pourrait rester là jusqu'au réveil de ce tocard.

- Tu parles comme Minho, lâchai-je. Je préfère quand tu es toi.

Il m'asseya dans un coin pour que je puisse dormir. Il s'installa à côté de moi. Je calai alors ma tête sur son torse et m'endormit. Cela faisait longtemps que je n'avais pas dormi pendant une nuit fraiche.

Ce soleil commença à nous brûler et nous nous réveillâmes. Je me relevai pour laisser la possibilité à Newt de se lever et de me porter. Il se leva, dos à moi, s'étira et s'arrêta dans son élan. Il baissa rapidement les bras avant de m'attraper vivement.

- J'ai vu Teresa entrer, glissa-t-il dans mon oreille.

On la suivit et on la vit ouvrir la pièce où le gaz que j'avais choisi s'était déverser. Thomas était sur le sol, endormi. Ce gaz n'était pas toxique mais était un très bon somnifère.

Thomas avait l'air paisible, presque mort. Et je me dis que, moi aussi, je serai bientôt dans cet état à cause de la Braise, à cause de l'associé de ma mère ou encore à cause de moi. C'est vrai quoi, regardez ma vie. Je n'avais plus d'amis, plus rien, une vie qui partait droit dans le mur et un con d'associé qui me suivait partout où j'allais. Franchement, avouez que vous n'aviez jamais pensé que je ne penserais pas à me suicider. Et là, je craque. Je craque complètement. Regardez mes jambes ! Et vous avez vu ? J'étais muette, hier ! Reconnaissez que si je ne me suiscide pas, je finirai folle, paralysée et tout ce qui s'en suit !!! Mes amis doutent sans cesse de moi parce qu'ils ne se rappellent pas de moi, James sait apparemment se servir des Scaralames et ne me l'a jamais dit et Amy, je ne la connais à peine ! A moins qur je laisse l'associé de ma mère faire... oui, tiens ! La prochaine fois, je le laisserai m'emmener.

On entra dans le bâtiment et Teresa se retourna, les larmes aux yeux. Thomas se réveilla enfin. Il se releva maladroitement acant de nous regarder. Puis Teresa s'empressa de lui expliquer mais je ne comprenais pas ce qu'elle racontait. Je ne voulais pas écouter, j'étais déconnectée de la réalité. Je pensais déjà à comment j'allais formuler ma pensées quand... je crois qu'il s'appelle Janson, donc, quand Janson viendrait me chercher. Puis, on commença à partir vers le refuge où les autres devaient sûrement être proche. Aris nous attendait en bas des montagnes et je dois vous avouer que je me fichais complètement de ce qu'il avait à dire. Les autres étaient loin devant nous et courraient vers le "refuge". Parce que, oui, le refuge était juste un point de rencontre, là où le berg pouvait se poser (le plus loin possible de la ville) pour les récupérer. C'était une sorte de gare déserte. On se mit à courir, nous aussi. Le soleil commençait à me taper sur les nerfs. Je préférais la lune, les étoiles et le ciel noir. Et la nuit fraiche. C'était beaucoup plus agréable que ça, en tout cas. Finalement, inlassablement fatiguée, en ce moment, je m'endormis dans les bras de Newt.

***

Et voilà ! Désolée si cette partie vous semble triste mais c'est pas grave... ce sera juste pour cette partie, promis ! Du moins, j'espère...

La Terre Brûlée - Liv'Où les histoires vivent. Découvrez maintenant