Chapitre 2 - Surprise ! (corrigé)

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Lorsqu'elle ouvrit les paupières, quelle ne fut pas sa surprise de ne pas être entourée de nuages !

Ses yeux papillonnèrent pour ajuster leur vision, mais se plissèrent immédiatement après en deux fentes égales. Un unique faisceau de lumière l'avait éblouie. Autour d'elle, flottait une odeur familière de lessive au jasmin. Quand sa vue devint moins floue, elle put apercevoir la danse qu'effectuait la poussière dans le rayon qui passait à travers les volets. Le paradis ressemblait-il autant à la vie sur Terre?

Sa tête, comme serrée dans un étau, se tourna vers le réveil numérique posé sur la table de nuit, qui indiquait quinze heures. Elle grimaça ; ce simple geste avait réveillé une terrible douleur au sommet de son crâne. Son gémissement se rompit lorsqu'elle tourna la tête dans l'autre sens et que son nez frôla un bras d'homme, dont la main longiligne tenait fermement la sienne. Une touffe brune aux reflets cuivrés était enfouie sous un autre bras, et un léger ronflement émanait de ce corps assit au pied du lit. De sa main libre, elle frotta énergiquement ses yeux, et regarda à nouveau la personne endormie à moitié par terre qui ne revêtait qu'un simple boxer.

« Noah ? »

Elle pressa faiblement les doigts de son ami. Celui-ci se réveilla instantanément en sursaut et son regard paniqué fureta autour de lui. Surprise par sa réaction immédiate la rousse sursauta à son tour. Ses prunelles inquiètes finirent par croiser les siennes, et elle lui adressa un sourire timide. Sa paume glissa sur celle de Charlie pour délicatement venir se poser sur son épaule tandis qu'il baillait bruyamment.

« Comment te sens-tu ? murmura-t-il ensuite, la voix éraillée.

— Sans tenir compte de l'impression que les sept nains ont pioché des morceaux de mon cervelet pendant la nuit, je suppose ? »

Elle reçut une pichenette sur la joue avant de pouvoir poursuivre.

« Est-ce que je suis morte ? »

L'est-il donc aussi ?

No laissa s'échapper de ses lèvres un rire nerveux.

« N'essaie pas déjà de t'enterrer, ton testament n'est même pas encore rédigé. »

Après lui avoir brièvement souri, il fronça les sourcils et entreprit de fixer le vide en mordillant l'intérieur de sa joue. Il semblait s'être égaré dans une profonde réflexion.

C'est alors que Charlie réalisa quelque chose de plutôt gênant. Les yeux écarquillés, elle poussa gauchement les draps à ses pieds. En guise de vêtements, un tee-shirt taille M ; elle souleva même le pan de ce dernier pour découvrir un boxer noir à l'élastique violet.

« Tu m'as habillée ? »

Il eut un geste de recul, étonné par le ton de sa voix, et sa moue offusquée la fit tiquer. Elle s'empressa alors de se rattraper.

« C'est juste que, c'est...

— Laisse, c'est normal », la coupa-t-il avant de se relever.

Son regard quitta le sien et il sortit de la chambre sans se retourner.

Les pommettes rougies par la gêne, Charlie se redressa lentement, et sentit sa tête la lancer. Le miroir du placard d'en face lui fit découvrir un bandage enroulé soigneusement autour de ses cheveux. Elle se remémora par bribes la scène terrifiante de la douche, principalement le moment où elle avait heurté le carrelage durant la perte de contrôle totale de son corps. Tout le reste avait donc été réel ; sa crise, les hallucinations. Mais pourquoi s'était-elle réveillée dans la chambre de No, et non dans celle d'un hôpital ? Que s'était-il réellement passé la veille, et surtout pourquoi ? Un frisson parcourut son échine lorsqu'elle songea à toucher à nouveau cette minuscule protubérance en haut de sa colonne vertébrale.

Trojan (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant