Adoptée Par Eux ||TERMINÉ||

A

-Encore une pincée de sel ?
-Laisse-moi goûter... Oui, mais une petite !
-Compris, chef !

J'ajoute une minuscule quantité de sel à ma soupe. Laurianne hoche positivement la tête.

-Tu apprends vite, petite ! Elle est prête, ne trébuche pas en apportant la soupe aux autres !
-Ne vous inquiétez pas, chef !

Laurianne retourne à ses petits plats. Je passe la porte de la cuisine qui mène à la cantine. Cette dernière est remplie de toutes parts par des enfants, assez jeunes pour la plupart. Je slalome entre les différentes tables est verse une louche de soupe dans chaque assiette que je vois.

Je ne suis pas une déesse de la cuisine, mais tout le monde adore ma soupe de potirons.

Je m'assois à ma table habituelle, avec des tas de petits adorables.

-Vous aimez ? je leur demande.
-OUI !!! ils s'exclament en choeur.

Je souris avant d'attaquer ma soupe.

Un quart d'heure plus tard, je rejoins ma chambre. Un lit, une commode, une garde-robe, un bureau, une chaise. Rien de grand, mais cela fait mon bonheur. Aussi, après dix ans dans cet établissement, je m'y suis faite.

Dix ans. Dix ans que ce stupide accident m'a arraché de mes parents. Eux étaient juste partis en voyage à deux pour leur cinq ans de mariage et m'avaient laissé chez ma mamie. À l'époque, je ne comprenais pas la situation. J'avais un an, cela s'explique.

Mamie, veuve, avait accepté de se charger de moi. L'année d'après, elle est décédée. J'ai finalement atterrit dans cet orphelinat. J'en ai vu défiler, des familles à la recherche d'enfants. Mais d'après les témoignages de Miss Roze, la directrice de l'orphelinat, j'avais un caractère très fâcheux. Je m'énervais pour un rien. Les familles ne voulait pas d'une fille aussi énervante que moi. À présent, j'ai grandi, physiquement comme mentalement. Le seul problème, c'est qu'une fille de treize ans ne se fait pas facilement adopter. Une petite fille de trois ans à bien plus de chance.

Du coup, j'ai accepté le fait que j'allais sûrement passer le reste de mon enfance ici. À dix-huit ans, je suis libre de partir, ce que je ferais sans hésiter. Entre-temps, je suis la plus âgée de l'orphelinat.

Est-ce que je crois aux miracles de Noël ? Non, pas vraiment. Je suis née le vingt-six décembre 1999. Le jour après Noël. Dans moins d'une semaine, j'aurais enfin quatorze ans. Ne me demandez pas pourquoi je dis "enfin", avoir quatorze ans sonne bien mieux que d'avoir treize ans.

Il y a peu, pour mes dix ans, Miss Roze m'a offert un cadeau très précieux. Une lettre. Je l'ai dépliée, curieuse. Je l'ai lue, et j'ai pleuré le reste de la journée. Maintenant, la lettre est épinglée au-dessus de mon lit. Je m'installe confortablement sur ce dernier et saisis la lettre. Je la relis une énième fois.

"Olivia,
Nous avons demandé à mamie de te donner cette lettre dès que vous la recevrez. Elle te la liras avec grand plaisir.
Tu nous manques. Tu adorerais l'Italie sans aucun doute. La chaleur et la nourriture comblent le tout. Dans notre hôtel, il y a un couple italien avec une petite fille, qui, comme toi, a un ans ! Elle te ressemble énormément, selon nous. Ils parlent parfaitement l'anglais, ce qui est bien pratique pour communiquer !
Demain, nous allons faire un tour en quad ! Maintenant, nous allons dormir. Ici, il est très tard. Mamie t'expliquera le fonctionnement du décalage horaire ! Et même si tu n'as rien compris à ce message, sache que nous t'aimons. Notre propre petit miracle de Noël.
Bisous sur ta joue,
Papa et maman.
PS : bisous à mamie."

C'est ce tour en quad qui a causé leur perte. Je soupire et regarde l'heure. Mince, il est déjà trois heures ! Dans une demi-heure, je dois aller danser !

Je m'habille rapidement la tenue de danse de notre groupe et me mets en route. Miss Roze est au courant que nous avons un gala dans peu de temps et que nos répétitions s'entassent.

Dehors, l'air froid caresse mes joues. J'enfonce mon bonnet sur ma tête et resserre mon écharpe autour de mon cou. La neige crisse sous mes pieds. L'hiver est bien là. Je suis heureuse que les vacances de Noël aient enfin débutées.

Le centre de danse est à dix minutes de marche de l'orphelinat. C'est plutôt pratique.

~

Les répétitions étaient une réussite. J'ai hâte d'être le vingt-deux décembre !
Zoé n'a pas fermé son clapet deux secondes. Je l'apprécie énormément, nous sommes meilleures amies ! Mais elle parle souvent de trop, c'est un de ses uniques défauts.

-Je viendrais dormir un de ses jours...

Elle ne s'arrête pas.

-Je sais. Bon, je dois rentrer avant que Roze ne vienne hurler.
-Oki ! À bientôt !

On se fait la bise et nous prenons un chemin different. Le mien, toujours le même, me mène à l'orphelinat. Je pousse la grande porte en bois (original) et remarque immédiatement Miss Roze dans le hall d'entrée.

-Olivia.
-Bonjour, Miss Roze.
-Où étais-tu ?
-Et bien... À la danse, comme d'habitude.
-Ah.

Je me dirige vers les escaliers.

-Olivia, encore deux secondes, m'interpelle Miss Roze.
-Oui ?
-Dans la semaine qui vient, sois... Naturelle.
-Heu... D'accord, je suppose.

Miss Roze hoche la tête, signe que je peux partir. Pourquoi m'a-t-elle dit ça ? Que va-t-il se passer ?

~

Normalement, nous avons une sorte de salle cinéma, où tout le monde regarde ensemble. Mais la plupart des résidants visionnent Dora, rien pour moi. J'ai donc droit à une télévision dans ma chambre ! Je m'installe dans mon lit après une longue douche et zappe un peu. Je tombe sur un journal télévisé sur des stars. Le spectateur dit une chose qui m'intéresse :

-Et connaissez-vous la dernière rumeur concernant les One Direction ? Le boysband anglo-irlandais mondialement connu ne s'arrêterait pas là ! Il irait même à adopter un enfant dans un orphelinat ! Rumeur ou réalité ? Il nous faut attendre...

Cover réalisé par little_sana !
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