Chapitre 2:

376 19 2
                                    

J'avais quinze jours de vacances, j'espérais que mon frère viendrait nous rendre visite pour les vacances, c'était assez rare avec son boulot, il était militaire, sous-lieutenant depuis un an.
Il était brillant, il était mon modèle dans tout ce que je faisais, peut-être était-ce à cause de lui que j'étais aussi perfectionniste. Je voulais réussir ma vie pour lui prouver que je méritais d'être sa soeur... Ma mère me tira de mes pensées:
-Morgane je te parle la! commença-t-elle sur un ton exaspérant
-Désolée.. Qu'est-ce que tu m'as demandée?
-A quelle heure tu veux aller à l'équitation?
J'avais deux passions dans la vie, le chant et l'équitation: mes parents m'avaient offert une jument grise. Elle s'appelait Symphonie. Une super jument de dix ans, bien dressée, quoi que quelques fois capricieuse.. Mais je devais bien l'avouer c'était pour ça que je l'aimais:
-Vers 15h? Ça te va? lui demandai-je
Elle hocha la tête positivement.
Il n'était que neuf heure du matin, je venais de me réveiller, j'avais donc le temps de me préparer.
Je déjeunai lorsque père arriva:
-Bonjour ma chérie, ça va? m'interrogea-t-il en m'embrassant
-Bien, qu'est-ce que tu fais? demandai-je en voyant les caisses dans ses bras
-Bah je vais en course! répondit-il simplement
J'aurais dû y penser, les mercredis et samedis matins c'étaient les jours des courses. Quand j'étais petite, j'adorais y aller avec lui, je ne savais absolument pas pourquoi, surtout que maintenant je détestais ça.
J'étais contente, j'avais déjà une petit dizaine de vues sur mes vidéos, c'était le principal.

Il était enfin l'heure d'aller voir Symphonie. Après avoir refermé mon livre, on devait lire Candide de Voltaire pour les vacances, je lis mes chaussures et mon blouson.
En sortant de la maison, le froid m'avait saisi le visage, voilà pourquoi je détestais l'hiver.
Arrivées au centre équestre, ma mère et moi descendions de la voiture, nous nous dirigions vers le box de Symphonie, le dernier de la rangée des douze boxs. Elle était au fond, dans l'obscurité, mangeant quelques brins de pailles. Je dis un appel de langue ce qui l'interpella de suite, elle se retourna et vint poser sa tête contre la porte:
-Salut Sympho, ça va ma belle? dis-je en la caressant
Ma mère fit de même, essayant de lui voler un bisou au passage. C'était impossible, cette jument détestait ça.
Nous l'avions préparée et montée environ 30 minutes chacune, elle n'avait pas été super sage mais nous l'avions quand même fait brouter devant les boxs.
Elle était douce dans ses gestes, ils n'étaient pas ceux d'un animal de 500kg, mais plutôt ceux d'un être humain, d'un bébé, elle faisait attention où elle posait chacun de ses sabots.
L'équitation était pour moi, un moyen de m'évader, depuis toujours.
Il fallait n'être qu'un avec un animal, il fallait qu'il vous fasse confiance, et que vous lui fassiez plus confiance encore. Au moindre doute, le cheval le ressentait, toutes vos émotions passaient à travers vos deux corps, si vous étiez énervé, il l'était aussi, voire dix fois plus que vous, se contrôler pour lui était impossible il n'était qu'un animal. Mais un animal extraordinaire... Quelqu'un a dit: on ne renonce jamais aux chevaux.
C'est bien vrai, c'est comme Obélix et la potion magique, une fois qu'on est tombé dedans, on ne peut plus s'en défaire...

Mon rêve d'enfance.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant