Chapitre 4:

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La semaine était très vite passée, nous étions déjà jeudi soir.
La cloche retentit et me tira de ma rêverie.
Je savais que ne pas écouter en cours de français n'allait pas m'aider à avoir mon bac, mais pour l'instant je n'avais pas à me soucier de ça. J'avais presque 18 de moyenne en Seconde au deuxième trimestre. Pour ma défense et celle de toute ma classe, ce professeur était totalement incompétent... Je pensais même qu'il n'y avait aucun mot pour le décrire... Il était ennuyeux à mourir. Dès qu'il ouvrait sa bouche, mes yeux devenaient de plus en plus lourds... Rester attentive devenait comme survivre dans une jungle étant pourchasser par une meute de lions affamés... Il était donc impossible de rester à l'écoute.
Les professeurs ne me reprochaient jamais rien, alors sitôt que je commettais une petite erreur, cela me tombait dessus:
-Morgane, tu ne m'as pas habitué à ne pas écouter en cours, commença-t-il, je suis déçu de ton comportement... Que se passe-t-il ?
"Tu veux vraiment savoir, bah ton cours c'est de la merde je me fais chier..." pensai-je
-Je suis désolée, j'ai mal à la tête, je pense que je suis malade...
Je ne vous cacherais pas que tout cela n'étais qu'un mensonge. Je savais que mentir n'était pas conseillé, mais quelques fois la vérité pouvait être blessante. Je ne voulais pas le blesser... Ma mère ne m'avait pas élevée comme ça. Enfin je ne disais pas qu'elle m'avait appris à mentir, bien au contraire... Mais je préférais mentir, pour ma propre sécurité.
Il accepta mes excuses et je pus enfin partir de sa classe.
Évidemment, le jeudi soir, j'étais dans le bâtiment le plus loin de la sortie, au dernier étage...
Je descendis toutes les marches assez rapidement pour que je ne loupe pas le départ des bus.
Je me retournai brusquement après que quelqu'un m'ait poussé :
"Surtout ne dis pas pardon espèce de connard de Terminal qui se croit tout permis" pensai-je
Je devais vous avouer qu'en réalité je n'avais pas ouvert ma bouche, j'avais simplement continué mon chemin jusqu'aux bus.
Il fallait maintenant que je cherche mon bus. Je longeai la longue ligne de bus: 53, 28, 66, 72, 105, 567.
Enfin mon bus, le plus simple à retenir car les chiffres se suivaient 5,6,7...
Je montai dedans et saluai le chauffeur, celui-là était poli vu qu'il me répondit et me dit un petit sourire.
Je cherchai une place libre du regard, ma voisine de bus n'était pas là aujourd'hui, elle était malade.
Cela ne me dérangeait pas, j'aimais bien être seule, pas tout le temps, mais quelques fois cela faisait du bien.
S'il y avait une chose que je détestais, c'était les gamins puérils de mon bus, on ne pouvait pas les louper. Tous ces petits collégiens qui mettaient leur musique à fond, comme si tout le monde avait envie d'écouter leur rap de merde! Franchement j'appréciai beaucoup de genres de musiques différents, mais ce rap la, c'était pas possible. J'aimais quelques rappeurs, mais je n'écoutais pas ça à longueur de journée, c'était histoire de changer...
Je sortis mes écouteurs et essayai de le démêler tant bien que mal. Après avoir réussi, j'enfilai mes écouteurs dans mes oreilles, montant le volume au maximum pour essayer de couvrir tout bruit extérieur.
Je me sentis déjà mieux lorsque "Another World" de The Vamps retentit. Je fermai mes yeux, et me laissai porter dans un autre monde.
J'avais compté les arrêts, nous en étions au troisième, le mien, après vingt petites minutes je pouvais enfin rentrer chez moi!
Je pris mon sac, me levai et sortis par la porte arrière pour ne pas avoir à dire "Au revoir" au chauffeur.
Je m'avais même pas un kilomètre pour arriver jusqu'à chez moi. J'avais hâte que cette journée finisse, j'étais tellement fatiguée.
J'accélèrai la cadence lorsque mon téléphone vibra. Je le sortis de ma poche et regardai attentivement l'écran. Le numéro qui s'affichait m'était inconnu, il ne ressemblait pas aux numéros que j'avais l'habitude de voir en métropole.
J'avais tout de suite pensé que c'était un appel de ma sœur Fanny, qui habitait à la Réunion.
Je décrochai:
-Allô?
-Hello, Morgane? me demanda une voix de garçon en anglais
-Heu.. Qui est-ce ?
-Heu désolé, on a un peu l'accent anglais... ajouta-t-il en guise de réponse
-Qui êtes-vous? demandai-je légèrement paniquée
-Tu nous as contacté, alors on a décidé de t'appeler! m'expliqua le garçon
On? Qui étaient-ils? Qu'est-ce qu'ils me voulaient? À chaque fois que je demandai, le garçon ignorait ma réponse...
-Je n'ai contacté personne! tentai-je
-Bah tu nous as contacté nous! rétorqua-t-il en riant
Cette voix m'était familière, enfin je l'avais déjà entendu... J'en étais certaine... Pourtant je ne connaissais personne qui parlait français avec un accent anglais...
-C'est The Vamps! annonça-t-il d'une voix sûr de lui
Il me faisait rire, déjà que je trouvais la blague moyennement drôle mais alors en plus il se faisait passer pour mon groupe préféré...
-Bah bien sûr et moi je suis la reine d'Angleterre! rigolai-je
Un blanc s'était installé, et lorsque je m'apprêtais enfin à raccrocher la voix du jeune homme se remit à parler:
-Tu ne me crois pas? me demanda-t-il d'un ton déçu. Je te promets, je ne suis pas un menteur. Est-ce que tu as un IPhone ?
Oui j'avais un iPhone, mais quel était le rapport?
-Oui, pourquoi? demandai-je anxieuse
-Attends alors.
Je ne savais pourquoi, mais j'attendais, comme si finalement je commençais à le croire... Cela expliquerait pourquoi je reconnaissais cette voix.
Un appel FaceTime s'afficha sur mon écran. Je n'étais pas certaine de ce que je faisais, mais je voulais à tout prix comprendre.
-Oh putain! lançai-je bouche-bée
Je n'arrivais pas à croire moi-même ce que je voyais: Bradley William Simpson. Là, entrain de faire un FaceTime avec moi...
-Tu me crois maintenant? demanda-t-il alors que j'apercevais James, Tristan et Connor les autre membres du groupe.
-Mais c'est pas possible! Aiiie! criai-je après m'être pincée, vous ne pouvez pas être là, ce n'est pas réel...
Et pourtant ça l'était, les garçons m'avaient expliquée qu'ils avaient reçus ma lettre ainsi que la clé, ils avaient adoré ma voix, et l'avaient fait écouté à leur manager.
À priori, ce dernier avait apprécié.
J'étais restée plus de deux heures en FaceTime avec The Vamps, je n'arrivais pas à me dire que tout cela se passait vraiment. C'était tellement dingue!
Avant que je raccroche, ils m'avaient demandée si on pourrait se voir un jour, ils voulaient m'entendre chanter en "vrai" et faire connaissance avec moi.
Évidement j'avais accepté, en leur disant qu'il fallait que je vois avec mes parents.

Mon rêve d'enfance.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant