Mon rêve d'enfance.

Chapitre 23:

-Merci... soufflai-je à Nathalie lorsque l'on se retrouva seules dans la voiture.
-Pour quoi? me demanda-t-elle
-Pour avoir menti à Bradley... Pour moi... Merci Nathalie!
-Écoute, maintenant, tu fais partie de la famille et déjà que je t'aimais bien quand tu étais la meilleure amie de mon frère mais alors en tant que belle-sœur je t'aime encore plus!
Le silence inonda la voiture et Nathlie reprit:
-J'arrive pas à y croire...
-Que? demandai-je
-Ahhhh! T'as couché avec mon frère c'est... Dégueulasse... dit-elle en frissonnant
-Pourquoi dégueulasse? Tu croyais que ton frère était puceau? rigolai-je
-Non... Mais voilà quoi! Je veux dire t'es différente des filles qu'il a eu avant...
-Ah...?
-Ça m'a surprise tu vois, Bradley aime pas la complication, et tu es une complication, une énorme complication. Tu n'es même pas majeure et il doit vraiment être amoureux de toi pour avoir pris le risque de coucher avec toi...
-Sincèrement, j'espère de tout mon cœur qu'il est amoureux de moi comme il le prétend...
-Il te l'a dit?
-Une fois, ou deux! Mais tout à l'heure il parlait avec Tristan et j'ai entendu "La femme de ma vie" donc j'espérais qu'il parle de moi...
-Tu écoutes aux portes? rigola Nathalie
-Mais non... Enfin c'est arrivé comme ça! me défendis-je

-Tu es prête? me demanda Nathalie en serrant le frein à main
-Il faut bien de toutes façons... répondis-je tremblante
Tellement tremblante que j'avais eu beaucoup de mal à ouvrir la portière.
Je m'avançai dans l'allée, mon estomac se nouait à chacun de mes pas.
Je soufflai un bon coup et pris mon courage à demain, frappant trois fois sur la porte. Elle s'ouvrit sur une Sophie souriante qui changea son visage lorsqu'elle comprit que c'était moi:
-Qu'est-ce que tu fais là? me demanda-t-elle sèchement. Tu n'as pas fait assez de mal?
-S'il te plaît, laisse-moi juste lui parler... la suppliai-je
-Non... Je ne pense pas que ce soit une bonne idée...
-Sophie, pas toi... Nous étions amies?
-Oui... Avant que tu brises mon frère!
-Sophie? cria sa mère depuis le salon. Qui est-ce?
-Une personne qui ne devrait pas être là! rétorqua Sophie
-Effectivement, annonça Lydia en m'apercevant, tu n'as rien à faire ici...
Elles m'avaient claquée la porte au nez. Je commençai à faire demi-tour et j'entendis la porte se rouvrir:
-Viens, lâcha Sophie, je suis certaine que ça lui fera du bien!
-Pourquoi tu fais ça? demandai-je
-J'ai toujours voulu que tu t'expliques avec lui... Et même si tu lui as fait du mal, je t'apprécie... Aller dépêche-toi avant que ma mère ne s'aperçoive que je t'ai faite rentrer!
-Merci, lui soufflai-je pendant notre brève étreinte

Je montai les marches des escaliers de la maison de James, je me trouvais devant sa porte. Je frappai:
-J'ai pas faim Maman! Laisse-moi tranquille... lâcha James sur un ton agressif
Je lui avais certainement fait plus de mal que je ne l'avais imaginé:
-C'est moi James, il faut qu'on parle...
-Qui t'as laissée rentrer? me demanda-t-il pleins de sanglots dans la voix
-Ta sœur... Laisse-moi entrer Loulou...
J'attendis quelques minutes devant la porte dans le silence, puis j'entendis la serrure se crocheter. James était en mauvais état, il avait les yeux rouges de pleurs, il n'était ni coiffé ni habillé. Le James ordinaire se respectait tellement qu'il ne se serait jamais laissé aller comme ça. J'eus un petit pincement au cœur en pensant au fait que c'était à cause de moi. J'avais envie de le prendre dans mes bras, mais c'était un peu gênant vis à vis de lui. Je fus surprise lorsqu'il me serra dans ses bras et qu'il logea sa tête dans mon cou:
-Ton odeur m'a manqué... souffla-t-il
La sienne aussi, même si Bradley sentait meilleur, mais je ne pouvais pas l'avouer.
-C'était quand? Combien de fois? Pourquoi? me demanda-t-il en s'écroulant sur son lit
-À Paris quand on s'est disputés et que tu es parti avec Joe... C'est arrivé une seule fois... Pourquoi? J'étais mal... Et... Non je vais pas te mentir James pas à toi je peux pas... Je crois que j'ai toujours ressenti ça pour Bradley... C'est juste qu'au début je pensais que ce n'était rien de plus que de l'amitié mais je me trompais. Complètement, sur toute la ligne. Un soir il m'a embrassée, et j'y ai repensé pendant des semaines... Ça me hantait parce que j'avais aimé ça alors que j'étais avec toi... expliquai-je confuse
-Tu ne m'as jamais aimé? me demanda-t-il tristement
-Bien-sûr que si! Je t'aime toujours d'ailleurs! C'est juste... différent. Je t'ai aimé, vraiment beaucoup... Et puis Bradley a tout remis en question... Et à partir de ce moment c'est devenu n'importe quoi dans ma tête...
-Je l'ai toujours su... lâcha-t-il
-De quoi?
-Que tu étais amoureuse de lui... J'ai juste fermé les yeux et j'ai attendu que ça passe... J'ai provoqué notre rupture.
-Ne dis pas ça, je suis la seule fautive... Mais sache James, qu'avec toi, je n'ai jamais fait semblant... C'est juste que je croyais être tombée amoureuse de toi, alors que je l'étais de Brad... Et quand je m'en suis rendue compte c'est devenu gênant, et je n'ai pas su quoi faire... J'ai agi comme une gamine immature, je suis désolée...
-J'ai jamais fait semblant non plus, je suis amoureux de toi moi!
Mon cœur rata un battement, il s'était stoppé, comme si quelqu'un venait d'y enfoncer un pieu de bois.
-J'ai pas dit ça pour que tu pleures! affirma-t-il en essuyant une larme qui coulait sur ma joue
-Est-ce que... Tu... Pourras... Me pardonner? articulai-je entre plusieurs sanglots
-Oui... Mais pas tout de suite... Ça a été très difficile pour moi... Et pendant un moment je m'étais persuadé que tu allais revenir... Je me forçais à croire ça pour aller mieux... Jusqu'à ce que je comprenne que tu ne reviendrais pas... Je vous ai vu tous les deux chez Bradley un soir, j'étais passé pour te parler mais j'en ai pas eu le courage. Vous jouiez avec Jesse dans le jardin, et il n'avait qu'à te regarder pour que tu sois heureuse, il n'a même pas eu besoin de t'embrasser ou de te toucher pour que tu affiches un sourire, juste un regard, un simple regard. C'est à ce moment que j'ai compris que vous étiez fait l'un pour l'autre... Parce que nous deux, nous nous entendions, mais on n'a jamais été si proche que toi et lui... Vous êtes comme...
-Connectés, le coupai-je, j'ai pas besoin de parler, il me comprend tout de suite. J'aurais aimé vivre ça avec toi James...