Chapitre 3:

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Je commençais à devenir populaire sur YouTube, en seulement un moi j'avais déjà 100 abandonnés, et encore plus de vues. Je savais que ce n'était pas grand chose, mais pour moi c'était énorme...
J'avais toujours rêvé que ça m'arrive.
Depuis deux semaines, enfin depuis la fin des vacances, je n'arrêtais pas de penser à quelque chose, une chose assez stupide.
J'avais vraiment envie d'envoyer une lettre à mon groupe préféré "The Vamps", avec un de mes covers de leur chanson!
Lorsque je voulais quelque chose, je n'abandonnais pas.
C'était décidé, écrit, tracé, j'allais le faire.
Je m'arrêtai un instant de réfléchir, et je sortis un stylo et une feuille, et commençai à écrire un brouillon, puis un autre et encore un autre...
J'avais finalement réussi à écrire quelque chose de potable:
Salut les gars  je m'appelle Morgane j'ai 16 ans et je vous adore beaucoup... Vous êtes un modèle pour moi parce que plus tard j'aimerais devenir chanteuse malheureusement c'est un petit peu compliqué... Bien sûr mon rêve c'est d'être chanteuse mais également si possible un jour de vous rencontrer ce serait vraiment génial et de chanter avec vous.. 😍😍😍 bien sûr je suis sûr que beaucoup de gens vous le demande..  Mais je me suis dit qu'en écrivant ça peut-être que ça changerait quelque chose. Dans l'enveloppe il y a un extrait du Cover que j'ai fait qui s'appelle Hallelujah vous le connaissez parce que Brad il l'a chanté. Ma chaîne YouTube c'est Morgane P. Cover... Si vous avez le temps j'espère vraiment que vous pourriez aller voir et me dire si c'est bien ou pas voilà je vous donne mon adresse au cas où bisous les garçons je vous aime fort....
Merci beaucoup.. A un jour peut-être. 💘
J'avais ajouté mes coordonnées ainsi que mon numéro de téléphone.
Je mis ma clé usb dedans, et demandai à mon père s'il pourrait la mettre dans la boîte aux lettres.
J'étais stressée, étonnamment, cela ne servait à rien, ils ne liraient probablement pas ma lettre, et s'ils le faisaient, ils devaient certainement avoir autre chose à faire que de s'occuper des problèmes d'une adolescente...
Je n'en avais parlé à personne, je voulais vraiment que cela reste un secret, mon secret. La seule chose qui m'unissait avec The Vamps...
Les jours passèrent, les semaines, les mois, 2 pour être exacte. Toujours rien, aucune réponse. Mais ce n'était pas ça qui importait, beaucoup de gens me suivaient sur YouTube, certains me demandaient même si je pouvais chanter certaines chansons.
J'acceptais évidemment.
Enfin que je dis beaucoup de gens, c'était presque 1000, je m'en rapprochais de jour en jour.
Je chantais soit des chansons en anglais, soit des chansons en français, parfois les deux: comme "Jet Lag" de Simple Plan et Marie Mai.
Je me dirigeai dans la chambre d'ami, au rez-de-chaussée, là où était installé mon matériel pour m'enregistrer.
J'avais pris soin, au passage, d'apporter mon ordinateur. Je le déposai sur le rebord de la fenêtre, et le branchai à mon micro. J'appuyai sur les boutons démarrer en similitude: celui de l'enregistrement et celui de l'instrumental. La musique résonna tout de suite jusqu'à mes oreilles et des frissons me parcoururent le corps tout entier. Quand je chantais, ce n'était pas simplement pour chanter, lorsque je chantais, j'étais sur une autre planète, dans un autre monde, loin de tout, de tous... Je m'exprimais que par la musique, lorsque j'étais triste je chantais, lorsque j'étais heureuse aussi. Toutes mes émotions étaient la musique. Et comme à chaque fois lorsque je chantais j'étais différente, je n'étais plus celle que je montrais aux gens. Non, lorsque je chantais j'étais celle que j'étais réellement... Je chantais, comme si la chanson était ma vie toute entière, et qu'à la seconde où la dernière note retentirait je tomberais, morte. C'était comme ça que je voyais la musique, je l'avais toujours vu ainsi... Je n'avais jamais eu d'autre envie que de chanter.
Je fredonnai les paroles, sachant parfaitement ce que je faisais, m'appliquant pour qu'aucune fausse note ne sorte de ma bouche.
Après avoir fini, j'écoutais mon œuvre, je n'étais jamais contente, je recommençais la plupart du temps une vingtaine de fois avant de trouver la bonne.
Il ne me restait plus qu'à imaginer un genre de clip, pour faire joli avec ma chanson, pour que plus de personnes aient envies de regarder et d'écouter ce que je faisais, ce pourquoi je vivais.
Je voyais la musique comme le cours d'une vie, la dernière note comme la mort, pourtant à chaque fois que je chantais, et que je finissais une chanson, je vivais, encore et toujours plus qu'avant. Oui la musique représentait la vie, mais pour moi elle était immortelle, parce qu'à chaque fois qu'elle se terminait, je ressuscitais.
C'était ça pour moi la définition de la musique.
Biensûr, il était bien trop difficile pour moi de l'expliquer, alors personne ne savait ça. C'était mon secret, notre secret, à la musique et à moi.

La fin de la journée se finit comme elle avait commencé. Je saluai mes parents, allant leur faire un bisou, caressai mes chiennes et montai dans ma chambre.
J'aimais ce bruit lorsque j'allais me coucher, ce bruit de solitude, ce bruit de silence.
J'appuyai sur l'interrupteur au dessus de ma tête et la posa contre mon oreiller.
Je remontai la couverture jusqu'à mes oreilles et j'essayai tant bien que mal, de ne pas penser à cette lettre et de m'endormir.

Mon rêve d'enfance.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant