Conrad.
Je me relève sans qu'il lâche mes cheveux.
-Je...
Les larmes me montent aux yeux. Ça semblait si réel... Soudain je fond en larme. Conrad lâche mes cheveux et sans dire quoi que se soit, il s'en va. Je le regarde partir, démunie. Marine avance et me prend dans ses bras et Amélia et Lee me regarde d'un air inquiet.
-Viens, dit Marine. On va dans la salle de bain.
On avance dans le couloir et moi je me demande ou est passé Conrad. Elle referme la porte derrière elle et me tend un verre d'eau.
-Raconte moi maintenant.
-Rien... juste des souvenirs... Et... Enfin, je veux dire... Tu sais...
Je n'arrive même pas à parler. Je me sent pathétique. Je lance un regard à Marine. Elle a compris: je le vois à son aura.
-Oui, je sais. Tu... Vous vous êtes protégé au moins?
-...
-Répond Babî. Je ne dirais rien tu le sais.
-Non. C'était sur un coup de tête. Puis l'alcool... Puis Sarah...
-Qui est Sarah?
-C'est trop long et trop compliqué.
-D'accord. Tu avais beaucoup bu? Tu était consciente?
-Oui... et non. J'avais dessoûlé entre temps. Je met tout sur le dos de l'alcool mais au final c'est de ma faute. C'est à cause de moi.
-Tu regrette?
-Oui parce que je suis encore jeune et non parce que... je l'aimais sincèrement.
-Alors c'est pas "à cause" de toi. Qu'est ce qu'elle vient faire cette Sarah dans l'histoire?
-Est ce qu'il est possible d'aimer deux personnes sincèrement en même temps?
Je ne pleure plus du tout. Je suis dans un brouillard complet, comme après un malaise.
-Oh, Babî, viens là.
Elle me prend dans ses bras.
-Je vais prendre une douche, dis-je.
Marine me laisse et je me déshabille. Je me regarde quelques instant dans le miroir et la colère m'envahit en voyant mon visage gonflé de larmes.
-Est ce qu'il pleure lui? HEIN? Non il pleure surement pas! Il t'a surement oublié en fait!
J'attrape un bibelot posé sur l'étagère et le lance de toute mes forces par terres.
-Je hais l'amour.
~
L'eau qui coule sur mon corps est gelée et me rappelle l'eau de la mer. Après ma douche, je met un débardeur et un leggings noir et je laisse mes cheveux mouillés tomber sur mes épaules.
Quand je me rend à la salle a mangé, j'aperçois Aria qui nous a rejoint. Je me demande bien comment elle est venue, il est presque trois heures du matin. Quand elle me voit elle me prend dans ses bras. J'aime bien ce coté spontané qu'a Aria.
Je balaie la salle des yeux. Marine et Benjamin joue à un jeu vidéo et Ben' boude parce que Marine a gagné. Lee dors sur les genoux d'Amélia.
-Ou est Conrad?
-Dans sa chambre.
Je me décide à aller lui dire que j'ai cassé son bibelot et que je lui est emprunté une serviette.
Je rentre sans hésitation.
-T'aurais pu toquer.
Il est allongé sur son lit, et fume la fin de sa cigarette. Je jete un coup d'oeil a sa chambre. Elle est très sobre, blanche et grise. Un grand lit au milieu, un ordinateur et quelques livres.
-Je savais pas que t'aimais lire.
-Pourquoi tu viens?
-Pourquoi tu est si désagréable?
Il se tait et me fixe. Son regard et le plus méchant que j'ai jamais vu.
-J'ai cassé un bibelot dans la salle de bain.
-Lequel?
-Celui en forme de dauphin.
-J'y tenais.
Je manque de m'étouffer de rire.
-T'y tenais? Trop mignon!
-Ta gueule.
-Tes vraiment un con quand tu t'y met 'Rad.
-D'accord.
Je lui lance la serviette que je lui est emprunté dessus et je tourne les talons, ben décidé à partir et à laisser monsieur et sa mauvaise humeur.
-Tu vas ou?
-Loin de toi.
-Pourquoi?
-Parce que tu parles mal et que tes un connard.
-Tu pense pas ce que tu dis.
-Bien sur que si. J'arrive, tu me dis "ta gueule". Je pleure tu te barre.
-Quoi?
-Oui, tout a l'heure tu est parti. Tes vraiment un...
-LA FERME !
Il s'est levé et semble dans tous ses état. Son visage et rouge et ses poings sont sérrés. Je le regarde décontenancé.
-C'est qui se gars avec qui ta couché?
-PARDON? TU ME DIS "LA FERME", TU ME TRAITE COMME UNE MERDE ET TU PENSE FRANCHEMENT QUE JE VAIS TE REPONDRE?
-TU N'AVAIS QU'A PAS VENIR DANS MA CHAMBRE! TU ES TOUJOURS SI AROGANTE?
-TU SAIS QUOI? JE ME BARRE!
J'ai dis ça en lui rejant ma veste dessus, geste annodin presque drole. Puis je suis sort, passe dans le salon et ouvre la porte d'entrée.
J'avance un peu puis le froid me frappe. Je ne suis qu'en débardeur, j'ai la chair de poule. La rue et si sombre que je ne vois même pas le mur en face de moi et je me le prend en pleine face.
-Mais PUTAIN!
Je cherche a taton le mur pour me relever mais à la place je trouve la main de Conrad.
-J'ai pas besoin de toi.
Je m'accroupis pour me relever mais il me pousse et je retombe.
-Mais tire toi! J'ai pas besoin de toi j'te dis!
Il rit et moi je grommele. Quand je réussi enfin a me lever en m'aidant du mur, nos visages ne sont plus qu'a quelques centimetre.
-TU VEUX QUE JE TE DESSINE CE QUE ÇA VEUT DIRE TIRE TOI DE LA? TU ME DÉGOUTE!
-Tu es casse les pied Babî. Puis tu ments.
-ET QUAND JE T'AI MENTIS?
-Je ne te dégoute pas tu le sais très bien. Et si je m'approche un peu plus de toi comme ça tu vas perdre tout tes moyens.
J'avale ma salive. Son nez touche le miens et je sent son halène de cigarette d'ici.
-Tu es vraiment un idiot.
Je l'attrape de toute mes forces, je pose mes lèvres sur les siennes, nos langues s'entremelent. Je lui tire les cheveux et il me plaque un peu plus fort à lui en me fesant reculer contre le mur. J'adore le son rauque que produit sa gorge quand je l'embrasse. Soudain je lui enlève sa veste comme pour le déshabiller, je le sent s'exiter.
Mais au lieu de continuer nos baisers j'enfile sa veste le laissant les bras nus, balant et les lèvres rougis. J'ai du mal a cacher mon sourire.-Tu es vraiment un idiot. Parce que c'est pas moi qui perd mes moyens. C'est toi qui ne peux pas me résister.
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Novela JuvenilAbigaëlle, 15 ans n'est pas comme les autres. Elle a un don plutôt... encombrant. Rongée par le passé, elle tourne la page sans s'attendre à ce que le présent soit bien plus compliqué. Partagé entre amour et dangé, amitié et pouvoir, il l'a rattrape...